Le coup de gueule d'Hervé Le Crosnier contre E. Leclerc

Désobéissances et micro-résistances.

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drÖne
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Le coup de gueule d'Hervé Le Crosnier contre E. Leclerc

Message par drÖne »

Trouvé sur http://musique-libre.org, cet intéressant coup de gueule de Le Crosnier contre la récente campagne d'affichage d'E. Leclerc qui détourne des affiches de l'Atelier Populaire réalisées en 68 :
Tout "comme la violence des profiteurs de la propriété intellectuelle cherche à s’intensifier, un véritable contre-pouvoir commence à émerger" (cf. ici) : l'expression de ce contre-pouvoir doit se répandre : saluons ce "coup de gueule" éloquent d'Hervé Le Crosnier sur escape_l. Description exemplaire du cynisme fou qui possède les élites industrielles, politiques, financières du grand capitalisme mondial : "les profiteurs", comme les qualifie & dénonce le manifeste de libresociety.org..

"A l'heure où nos médias bruissent de questions de "droits d'auteurs", de lutte contre le "piratage", il me semble bien étonnant que seul le silence accompagne la violation patente du droit moral des artistes que constitue la campagne de propagande des Hypermarchés Leclerc.

Sur nos murs, dans les panneaux de quatre mètres sur trois, sont reprises et détournée des affiches de "l'Atelier Populaire" au travers desquelles le géant de la distribution engage une campagne populiste pour étendre la domination de la grande distribution sur le monde économique.



M-E Leclerc plaidait ce matin sur France-Inter pour renforcer ce secteur au nom de la "résistance" aux concentrations des industriels, oubliant au passage le rôle des hypers dans l'écrasement des paysans, des artisans, des petits industriels,... au travers des "marges arrières". Au nom du libéralisme débridé, Leclerc s'oppose au gouvernement qui a décidé, sous la pression de réglementer. Et prend les consommateurs à témoin.

Quoi de mieux dès lors que de reprendre les images du dernier grand mouvement de dénonciation de l'Etat que fut Mai 68 ?

Le problème est que Mai 68 était aussi un grand mouvement de refus de la "société de consommation". Il y a évidemment une opposition frontale entre le sens des images produites par l'Atelier Populaire et celle de la campagne Leclerc.

En droit d'auteur, on appelle cela contrefaçon et violation du "droit moral", cette partie du droit d'auteur qui vise à protéger la volonté de l'auteur pour éviter les récupérations, détournements, et usages non autorisés de son oeuvre.

Mais que font la SACEM, les Sociétés de collecte des droits, les juristes si acharnés à dénoncer les "pirates de salon" et traîner les gamins en procès pour des téléchargement sur l'Internet ? Quelle complicités ont-ils pour abandonner le "droit moral" au profit de la marchandisation de toute la culture ?

Les oeuvres de l'Atelier Populaire sont volontairement "anonymes". Artistes, simples militants, agitateurs d'idées se relayaient dans l'Ecole des Beaux-Arts de Paris pour créer ces images qui trente ans après ont un pouvoir évocatif si fort. Même si on connaît quelques uns des animateurs de cet atelier, ses travaux appartiennent à la culture commune du mouvement de Mai et de ses suites.

Mais pas à Leclerc et ses histrions propagandistes !!!

Nous sommes devant une violation du "droit moral collectif", un statut spécifique que les peuples indigènes essaient de mettre en avant pour défendre leurs cultures et leurs connaissances, qui sont elles aussi collectives. De même que les paysans du monde qui défendent les semences fermières usent cette "propriété collective" pour refuser la "biopiraterie" (c'est-à-dire la capacité des sociétés commerciales à s'approprier les biens collectifs).

C'est aussi pour ces raisons globales qu'il est nécessaire de refuser cette manipulation marchande de l'esprit culturel et artistique des travaux de l'Atelier populaire. Il faut que Leclerc soit condamné, et que l'argent soit versé aux peuples indigènes qui luttent contre la biopiraterie. Là nous serions dans le droit fil de la générosité de l'Atelier Populaire.

Reste-il des participants de l'AP (j'étais trop jeune, mais j'aurais aimé, c'est sûr) pour mener ce combat ? Des qui ne se sont pas recyclés dans le service de l'industrie du mensonge et du formatage mental ?

Et si les associations qui héritent du mouvement, qui portent encore les espoirs de liberté que celui-ci fit souffler sur la France et le monde, pouvaient s'unir pour un tel procès contre la marchandisation de nos images collectives ?

Car s'il y a bien quelque chose qu'il faut défendre dans les changements nécessaires des droits de propriété intelectuelle, c'est bien le "droit moral" des créateurs, et la notion d'"oeuvre collective", de "biens comuns de l'information".

Mais le silence assourdissant des médias sur cette violation des droits moraux collectifs des auteurs nous montre bien que ce ne sont ni les auteurs, ni la société que les causeurs veulent protéger, juste le marché, leur marché, leur supermarché, leur hypermarché.

Et l'image d'un monde-marché complètement "immoral" avec lequel ils veulent nous formatter les tranches de cerveau".

par Hervé Le Crosnier _ texte sous licence Creative commons, by-nc.
drÖne
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oliv
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Message par oliv »

J'ai été choqué de la même manière par une pub TV, peut être passée inaperçue, pour la fiat panda ou le A de panda avait la forme du A du "logo" anarchiste...
morue
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Message par morue »

e leclerc avait deja detourné les antipub en taguant d'avance ces affiches ...

ce cynisme affiché envers l'engagement politique me fait bien gerber
et c'est clair que la nouvelle campagne d pub de leclerc si j'ai un marqueur sous lamain ce ser rapidement "jusqu'ou nous violerons t'il" ....
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Chaosmose
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Message par Chaosmose »

Cette série d'affiches m'a moi aussi énormément choquée. Mais ayant quelques potes qui travaillent dans la pub, je ne peux que m'interroger sur les processus qui conduisent à des campagnes de ce type. Il y a sans nul une distorsion minimale entre ceux que j'ai pu ou peux encore cotoyer, mais pour autant l'attribution d'auteurs à une telle campagne me fait froid dans le dos, va plus loin que l'irritation qui nait de la vue de ces affiches. Parce qu'elle est pour moi le signe du cynisme le plus abject, le plus déshumanisé qui soit: c'est bien parce que ces gens partagent un socle culturel commun, des références communes avec moi qu'ils sont susceptibles d'élaborer de telles images. C'est la hiérarchisation des priorités qu'elle suppose qui m'interroge le plus. Tuer le potentiel d'idolatrie de mai 1968 est bien loin de me gêner... L'instrumentalisation du choc beaucoup plus, leur capacité à atteindre, toucher, à fixer une empreinte, imprégner et ce par tous les moyens. C'est le "par tous les moyens" qui m'effraie, sans doute par naïveté. Le capitalisme parvient à tout se réapproprier, monstre froid capable de tout phagocyter. Sous cette figure de "montée en généralité", elle ne me choque point, elle est intégrée. Mais opérer la replongée vers des individus, des auteurs - potentiellement proches? - fait surgir une angoisse fondamentale. Celle de l'impossibilité d'un monde commun, peut-être tout simplement. Celle, souvent évoquée, d'un monde où tout se vaut, où la seule valeur serait un relativisme généralisé susceptible de légitimer les actions individuelles les plus abjectes.
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drÖne
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Message par drÖne »

Chaosmose a écrit :Cette série d'affiches m'a moi aussi énormément choquée. Mais ayant quelques potes qui travaillent dans la pub, je ne peux que m'interroger sur les processus qui conduisent à des campagnes de ce type. Il y a sans nul une distorsion minimale entre ceux que j'ai pu ou peux encore cotoyer, mais pour autant l'attribution d'auteurs à une telle campagne me fait froid dans le dos, va plus loin que l'irritation qui nait de la vue de ces affiches. Parce qu'elle est pour moi le signe du cynisme le plus abject, le plus déshumanisé qui soit: c'est bien parce que ces gens partagent un socle culturel commun, des références communes avec moi qu'ils sont susceptibles d'élaborer de telles images. C'est la hiérarchisation des priorités qu'elle suppose qui m'interroge le plus. Tuer le potentiel d'idolatrie de mai 1968 est bien loin de me gêner... L'instrumentalisation du choc beaucoup plus, leur capacité à atteindre, toucher, à fixer une empreinte, imprégner et ce par tous les moyens. C'est le "par tous les moyens" qui m'effraie, sans doute par naïveté. Le capitalisme parvient à tout se réapproprier, monstre froid capable de tout phagocyter. Sous cette figure de "montée en généralité", elle ne me choque point, elle est intégrée. Mais opérer la replongée vers des individus, des auteurs - potentiellement proches? - fait surgir une angoisse fondamentale. Celle de l'impossibilité d'un monde commun, peut-être tout simplement. Celle, souvent évoquée, d'un monde où tout se vaut, où la seule valeur serait un relativisme généralisé susceptible de légitimer les actions individuelles les plus abjectes.
J'ai bossé longtemps dans la pub, et je crois que le processus dont tu parles est très général. Car ce relativisme, ou ce cynisme, est aujourd'hui très présent y compris dans des milieux qu'on mettrait spontanément en dehors du lot : milieux des alternatifs et de la musique, universités, etc. Pour autant, c'est bien dans la pub qu'il trouve son aboutissement ultime. Que dire d'une formation de professionnel de la pub, moi qui en ai suivi une ? A mon avis, ce n'est pas dans la formation que se situe uniquement l'explication d'un tel cynisme, mais dans l'état d'esprit et les formes de pensée "politique" des étudiants. En gros, dans les années 80, notre discours de "pré-pubeux" consistait à dire, en cyniques, que l'on souhaitait "participer au système" pour "arnaquer les gogos". Evidemment, c'était une figure de rhétorique commode pour éviter de dire qu'on se préparait un avenir de lêcheurs de bottes du libéralisme et qu'on voulait simplement faire du fric à n'importe quel prix, contrairement à ce que nos apparences "branchées" auraient pu laisser croire. Disons qu'il y a dû y avoir quelques années où j'ai pensé un peu comme ça, en pur cynique, baigné dans l'environnement des années 80 qui ont été aussi stimulantes que puantes. Evidemment, je me suis vite rendu compte qu'on ne "profitait" pas du système : on y adhère, ou on n'y adhère pas, mais on ne le détourne pas. Cette prétention à agir en dehors du système du marché, tout en le parasitant, c'est de la fause résistance, c'est de la pure arnaque intellectuelle. Du même ordre que celle de ces artistes contemporains qui croient pouvoir critiquer l'institution muséale du sein même de cette institution, et qui pensent qu'on peut cracher sur le public en profitant des fonds publics... Oui, voilà ce que je pense aujourd'hui : la pub, c'est comme l'art contemporain, c'est de l'a pure arnaque intellectuelle. Pas au sens où on nous vendrait de la merde : ça, aussi bien les pubeux que les artistes contemporains en sont conscients. Non, mais au sens où personne ne peut croire les discours de justification que se donnent les acteurs pour tenter d'expliquer leur cynisme. Là où ils croient être dans la figure de l'indépendance (face au "système" ou face aux institutions), on trouve au contraire de la dépendance économique, symbolique, sociale, dépendance sans laquelle un tel discours de justification (du style : la pub, c'est de l'art, ou la pub c'est une distanciation par rapport aux codes sociaux, etc.) n'aurait pas besoin d'être tenu : on assumerait simplement qu'on fait de la réclame pour faire du fric !

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morue
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Message par morue »

en meme temps :

les gens de 68 ou du moins en ayant la culture visuelle, font la part des choses et sont les seuls a reconnaitre ce graphisme, ils savent tres bien que mai 68 n'etait pas une lutte pour la liberté de consomation (par contre on ets choqués c'est clair)

les gens qui n'ont pas la culture de 68 ne comprennent pas ces campagnes censées faire appel a un souvenir qu'ils n'ont pas

en gros les seuls qui comprennent l'affiche sont les mêmes qui sont ceux qui savent que c'est un viol, bref en gros je pense que l'impact publicitaire est assez faible a part pour ceux que ça choque ... comme nous, et qui en s'offusquant finissent peut êrte meme par faire de a pub pour ce sujet (genre pour ceux qui seraient prets a lancer une campagne anti-leclerc)
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drÖne
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Message par drÖne »

morue a écrit :en meme temps :

les gens de 68 ou du moins en ayant la culture visuelle, font la part des choses et sont les seuls a reconnaitre ce graphisme, ils savent tres bien que mai 68 n'etait pas une lutte pour la liberté de consomation (par contre on ets choqués c'est clair)

les gens qui n'ont pas la culture de 68 ne comprennent pas ces campagnes censées faire appel a un souvenir qu'ils n'ont pas

en gros les seuls qui comprennent l'affiche sont les mêmes qui sont ceux qui savent que c'est un viol, bref en gros je pense que l'impact publicitaire est assez faible a part pour ceux que ça choque ... comme nous, et qui en s'offusquant finissent peut êrte meme par faire de a pub pour ce sujet (genre pour ceux qui seraient prets a lancer une campagne anti-leclerc)
Ce serait à vérifier, mais j'ai bien l'impression que l'imaginaire visuel de 68 est très partagé, même par ceux qui n'y ont pas participé ou qui ne s'y sont pas intéressé. C'est d'ailleurs sans doute plutôt à cette dernière frange de la population que la pub Leclerc s'adresse : à des gens pour qui 68 se résume à quelques slogans et à un répertoire visuel sans relation avec des convictions politiques fortes. Le folklore de 68, en somme. Ce serait également à vérifier, mais je me demande si les pubeux de Leclerc n'ont pas eu l'intuition que nous vivons une époque de reconfiguration et de contestation politique (avec l'altermondialisme), et que comme les acteurs de ces mouvements ont des racines dans 68, l'imagerie 68tarde peut revenir à la mode, en tant que mode graphique.

+A+
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Message par drÖne »

C'est confirmé :
Une campagne publicitaire de Leclerc détourne Mai 1968
LE MONDE | 18.02.05 | 13h50


Un CRS, matraque à la main. La figure noire se détache sur un fond de couleur jaune. L'image reprend, à s'y méprendre, le graphisme d'une affiche de Mai 68. Petit détail qui a son importance : le bouclier du CRS a été remplacé par un code-barres géant ! Le slogan ne laisse pas place au doute. " La hausse des prix oppresse votre pouvoir d'achat." Il s'agit de la dernière publicité de Leclerc, signée en lettres rouges...

Le raccourci entre l'esprit contestataire de Mai qui brocardait la société de consommation et le "combat" de l'enseigne de distribution peut laisser perplexe. Mais, selon Vincent Leclabart, président de l'agence de publicité Australie, " l'univers de référence de 1968 s'est imposé pour que la forme signifie le fond. Cela a un côté direct, sans nuance ni second degré".

La campagne s'inscrit dans une lignée déjà longue de prises de parole publicitaire sur le thème de la défense du pouvoir d'achat. En 2004, l'enseigne dirigée par Michel-Edouard Leclerc avait demandé au gouvernement une modification de la loi Galland, qui fixe les relations entre distribution et industriels.

ÉCHOS POSITIFS CHEZ LES JEUNES

Cette année, la campagne publicitaire, déclinée en presse écrite et en affichage, s'étale alors que se renégocie la loi Galland. Il s'agit de faire pression, mais sans braquer les interlocuteurs ni aller trop loin dans le détail des revendications.

L'entreprise dirigée par M. Leclerc a choisi d'illustrer sa "posture militante", en reprenant une iconographie forte et en la détournant à son profit. Les images et symboles des révolutions soviétique ou chinoise, ou d'autres, trop marquée politiquement, ont été écartés. Restait Mai 68. " Ce choix a de nombreuses vertus. Les événements de Mai illustrent les valeurs de combat, de militantisme. Les échos en sont positifs, même chez les plus jeunes", analyse Romain Vuillerminaz, un des concepteurs de la campagne.

Trois affiches de 1968 ont été retenues et redessinées. Outre le code-barres du bouclier du CRS, un deuxième visuel montre une usine remplacée par des boîtes de conserve empilées. Quant au troisième qui mettait en scène, à l'origine, un groupe d'ouvriers en colère, poing levé et clé à molette brandie, il ne montre plus qu'un groupe de consommateurs où se sont glissées des femmes avec cabas... Le trait et la typographie sont fidèles aux modèles dessinés au pochoir ou au pinceau, écrits à la main et imprimés à l'époque dans des usines en grève. Les publicitaires affirment avoir négocié les droits de ces images devenues légendaires, dont les auteurs sont restés anonymes mais qui portaient la signature de l'Atelier populaire.

" Nous sommes dans un système marchand, une société de récupération et de nostalgie. La mise en scène de la contestation est très appréciée pour son côté ludique", affirme Gilles Masson, président de l'agence Leo Burnett, qui n'a pas hésité à associer le sigle de l'anarchie à la marque Fiat. Ironie de l'histoire, la campagne d'affichage de Leclerc a été perturbée, mardi 15 février, par une grève des salariés de l'afficheur Clear Channel.

Laurence Girard
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 19.02.05
drÖne
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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

c'était bien ça :
C'est le "par tous les moyens" qui m'effraie, sans doute par naïveté.
pas naïveté : lucidité.




"copyleft über alles !"
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kickblaster
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Message par kickblaster »

drÖne a écrit : En gros, dans les années 80, notre discours de "pré-pubeux" consistait à dire, en cyniques, que l'on souhaitait "participer au système" pour "arnaquer les gogos". Evidemment, c'était une figure de rhétorique commode pour éviter de dire qu'on se préparait un avenir de lêcheurs de bottes du libéralisme et qu'on voulait simplement faire du fric à n'importe quel prix, contrairement à ce que nos apparences "branchées" auraient pu laisser croire.
Mis à part mon côté lécheur de botte de Présidictateur qui me pouss'rait à apprécier ce genre d'ojectivisme, la question que je me poserais serait : " Mais quel genre de lècheur de bottes inconscient peut pondre ce genre de campagne aujourd'hui ? Des psychologues mathématiciens ? Des socio-cryptographes historiens ou des suppôts de satans tout bêtement ?
Peut-être tout bonnement les mêmes, à une ou deux générations près, que tu dénonçais plus haut et qui dans deux ans feront aussi leur méa-culpa ? Une question de fric encore une fois ? Je n'aime pas trop les " artistes " qui vendent leur cul pour la " publicité ", même et surtout si leur dialogue est : " C'est pur'ment alimentaire. "
Il est et il sera certainement de plus en plus compliqué, de décrypter tout ce bordel communicatif, qui fait des amalgames entre ce qu'on est, notre passé, nos véritables envies et le truchement d'image.
Cette campagne tient la route parcequ'un grand nombre d'individus ont déjà digéré le situationisme, et qu'il touche particulièrement l'inconscient collectif.
Rien n'est vrai, tout est permis.
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