Doute

Désobéissances et micro-résistances.

Modérateurs : drÖne, LLB

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LLB
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Doute

Message par LLB »

Un aveu : on est toujours le gauchiste, le marginal, le révolutionnaire, l'engagé de quelqu'un qui n'est souvent pas si différent que ça de soi-même.
Je suis là fonctionnaire ayant sacrifié quelques cuillérées de caviar, quelques postes et quelques relations, et ayant essuyé quelques violences purement symboliques, du coup j'en fais des tonnes sur la signification de cette prise d'écart dans un "milieu"universitaire qui est de fait assez gratiné pour sa lâcheté (ce qui fait qu'au royaume des aveugles les borgnes sont rois). Alors qu'en fait, fondamentalement, je ne sacrifie strictement rien car je fais ce que j'ai envie de faire puisque je suis comme dit Dröne payé et libre de dire non sans autre risque que de ne pas être publié ou intégré. Mais ce qui donne l'impression que cette prise d'écart est immense c'est qu'il doit y avoir une ou deux personnes, en fait très exactement une qui incarne les Valeurs Historiques et Collectives de la Science et de la Recherche....D'où l'impression qu'il n'y a presque rien à quoi résister pour restaurer ou construire quelque chose de particulier, mais plutôt, résister pour ne pas céder à l'impression que c'est peut-être soi qui a un gros problème et non les 600 collègues qu'on n'arrive plus à comprendre.
Le Lion Bleuflorophage
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drÖne
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Message par drÖne »

Oui, mais ce que tu décris, c'est comme la misère : on ne peut pas fixer un "étalon" de la misère au dessus duquel plus personne n'aurait le droit ni de se plaindre, ni d'agir, car "ailleurs, les gens sont plus malheureux". Il faut refuser cet étalonnage sur le pire, car sans ça plus aucune action ni aucune pensée n'est possible, et là ce serait la victoire totale de ce contrre quoi nous nous élevons : les libéraux et autres fascistes ne demandent que ça, que l'on pense qu'aiklleurs c'est tellement plus dur que là où on est, mieux vaut soufrir en silence.

A l'inverse de toi, je n'ai aucun doute : nos statuts et notre paye exigent de nous que nous ayons un comportement éthiquement exemplaire, et je pense que les 600 collègues dont tu parles (il doit y enb avoir 1000 fois plus, en fait) sont en réalité de sales cons, des lâches, que je méprise pour leur lâcheté et leurs compromissions de bouffeurs de caviar souhaitant en plus le sandwich des pauvres d'en dessous... En ce qui me concerne, je nai aucun doute non plus sur la manière dont tu agis : si tout le monde faisait comme toi, à son niveau, le monde évoluerait dans le bon sens. Le problème, c'est qu'on est trop nombreux à penser que c'est à d'autres niveaux qu'il faudrait agir qu'à celui où on se situe : ça aussi, c'est la super victoire du libéralisme, que d'avoir instauré l'idée que nous vivons de manière si interdépendante que les seules actions efficaces seraient les actions d'ampleur cosmique ou au moins internationales. Mais c'est faux : c'est hyper localement qu'on peut aussi agir, et en commençant par là, on finira bien par construire des trucs qui seront toujours moins stupides et nocifs que ce que nos libéraux et nos tutelles nous imposent.

+A+
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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