La CNIL est favorable au recueil de données sur l'apparence

Ici, on discute des sciences de la nature, mais aussi des sciences humaines et sociales.

Modérateurs : drÖne, LLB

Répondre
Avatar du membre
drÖne
Présidictateur
Messages : 7766
Enregistré le : 05 oct. 2002, 22:35
Localisation : Présidictature de Drönésie Orientale
Contact :

La CNIL est favorable au recueil de données sur l'apparence

Message par drÖne »

Attention, cette info du monde que vous allez lire ainsi que son traitement journalistique (une simple série de citation, sans la moindre prise de distance ni le moindre appel à un spécialiste) sont à vomir. Mais le pire, c'est le rôle que la CNIL entend faire jouer aux sciences humaines (dont la sociologie) : celles-ci seraient les garantes "morales" d'une conception raciste de l'humanité, avec le grand retour, soi-disant pour la bonne cause, des classifications des individus en fonction de critères physiques... Une fois qu'on aura re-légitimé les typologies physiques, par la bande et grâce aux inévitables sociologues corrompus qui se prêteront à cette ignoble manip, il ne restera plus qu'à enseigner les théories raciales puis eugénistes dans les universités et on aura rejoint les USA dans la connerie absolue. Entre temps, si tout ceci se développe, il vaudra mieux être blanc, blond et bien portant que juif, noir, arabe ou avoir un handicap physique !
La CNIL est favorable au recueil de données sur l'apparence physique
LE MONDE | 16.05.07 | 13h13 • Mis à jour le 16.05.07 | 13h13

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a rendu public, mercredi 16 mai, un nouvel avis sur la mesure de la diversité. Constatant qu'il n'y a pas de consensus sur la question, la Commission écarte l'idée d'une classification ethno-raciale dans toute la statistique publique.


La CNIL estime cependant que, dans le cadre de la statistique publique, des "enquêtes sur le ressenti des discriminations, incluant le recueil de données sur l'apparence physique des personnes", pourraient être réalisées, dès lors que le recueil de telles données serait fondé sur le volontariat et l'anonymat. Ces enquêtes feraient l'objet d'une validation scientifique par le Conseil national de l'information statistique (CNIS, en charge de définir le programme des statistiques publiques) ou par une autre instance scientifique indépendante dont elle propose la création.

Selon elle, à l'instar de ce qui se fait pour la recherche médicale, un comité consultatif composé de statisticiens, sociologues, démographes, devrait être créé pour tout ce qui relève du traitement des données sensibles à des fins statistiques et de recherche, et notamment pour mesurer la diversité. Ce comité pourrait apprécier la pertinence du traitement, de la méthode utilisée, des données collectées. "Son avis serait ensuite adressé à la CNIL qui disposerait ainsi de l'expertise nécessaire pour délivrer ou refuser son autorisation", suggère la Commission.

La CNIL propose aussi d'ouvrir plus largement à la recherche l'accès aux bases de données statistiques publiques et d'enrichir ces dernières en y introduisant plus systématiquement des données "objectives" relatives à l'ascendance des personnes. Elle préconise ainsi d'introduire la question de la nationalité et/ou du lieu de naissance des parents dans des enquêtes adossées au recensement, voire dans le recensement lui-même, moyennant des précautions sur la protection des données.

L'intégration de telles questions peut aussi, selon la CNIL, être envisagée dans le cadre d'enquêtes anonymes par questionnaires menés par les entreprises ou les administrations. Dans ce cas, elle recommande le recours à "une expertise extérieure indépendante, qui soit un tiers de confiance". Ces enquêtes devraient cependant "s'inscrire dans le cadre d'un programme national de lutte contre les discriminations, dont les modalités seraient validées par la Halde [Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité] et par une instance d'expertise statistique". Bien que réservée sur la pertinence de la méthode, la CNIL admet, sous conditions, l'analyse des prénoms et patronymes pour détecter certaines pratiques discriminatoires.

"Les fichiers de gestion ne peuvent être utilisés qu'à des fins statistiques", insiste-t-elle, écartant l'intégration, dans les fichiers des usagers de service public, de données sur l'ascendance des personnes. Ces données comporteraient "le risque d'une utilisation détournée, de nature à altérer la confiance des usagers".
Laetitia Van Eeckhout
Je profite de ce post pour vous inviter à méditer cette citation de Pierre Bourdieu (dans Raisons pratiques, Paris : Seuil, 1994, p. 125 à 126), qui concerne tout à fait le sujet (pas celui des typologies raciales, mais celui du lien entre l'Etat, ici les statistiques de l'INSEE, et les catégories cognitives des gens) :

"A travers l'encadrement qu'il impose aux pratiques, l'Etat instaure et inculque des formes et des catégories de perception et de pensée communes, des cadres sociaux de la perception et de l'entendement ou de la mémoire, des structures mentales, des formes étatiques de classification. Par là, il crée les conditions d'une sorte d'orchestration immediate des habitus qui est elle-même le fondement d'une sorte de consensus sur cet ensemble d'évidences partagées qui sont constitutives du sens commun"
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
Répondre