Une leçon de science politique à coups de barre de fer

Ici, on discute des sciences de la nature, mais aussi des sciences humaines et sociales.

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juko
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Message par juko »

raf pouetpouet! raf pouetpouet! (freya est ok)
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drÖne
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Message par drÖne »

Enfin, en tout cas, en ce moment on est en train d'entrer en résistance dans notre établissement habituellement si atone. Même des enseignants commencent à engager avec les étudiants. On verra ce que ça donne. Demain, y'a manif, grève et tout le toutim. Ne croyez pas la presse qui ment à propos de la faible mobilisation sur les campus. Sinon, d'après ce que j'entends, les CRS étaient carrément appuyés par un hélico et par l'armée pour boucler le campus de Bron, à Lyon...
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juko
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Message par juko »

pour se vidanger du jt
jeter le jt
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drÖne
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Message par drÖne »

J'étais à la manif contre la loi sur les universités à Lyon. Ca faisait un moment que je n'étais pas repassé devant les universités Lyon 2 et Lyon 3, et le changement est assez impressionnant. Les deux facs sont bouclées par des CRS retranchés derrière des grilles, la bibliothèque a fermé (les bibliothécaires ont utilisé leur droit de retrait car il y a des altercations entre les CRS et les étudiants, des blessés et des arrestations), et les profs qui font cours doivent passer les barrages de la police. A Bron c'est l'armée qui est intervenu, et d'après ce qu'on m'a dit les amphis sont fermés pour empêcher les AG. Chaque jour il y a des arrestations, des blessés. Les présidents d'université, dont l'un se dit communiste et contre la LRU, ne se privent cependant pas d'appeler eux mêmes les CRS et de tout faire pour empêcher toute contestation au nom du fait que la loi a été votée et qu'ils doivent donc l'appliquer... Certains profs (à Lyon 1) font cours dehors, pour ne pas être complice de l'occupation des campus par la police, mais ils sont rares encore à se mobiliser.

De tout ça, pas une ligne dans vos journaux, bien entendu : c'est Noël, consommez !

+A+
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drÖne
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Message par drÖne »

http://libelyon.blogs.liberation.fr/inf ... ncide.html
Nouveaux incidents devant Lyon 2, les profs inquiets

UNIVERSITÉS - Ce jeudi matin, comme chaque matin depuis mardi, des policiers ont été déployés devant les différents sites de l'Université Lyon 2 afin de contenir les étudiants bloqueurs et laisser passer les non-grévistes qui souhaitent aller en cours. Selon plusieurs témoignages d'étudiants et d'enseignants présents, ce "filtrage" s'est particulièrement mal passé aujourd'hui sur le site des quais du Rhône. Ces témoignages font tous état d'un comportement "violent" des forces de l'ordre. Deux étudiants ont été interpellés durant l'épisode, deux responsables syndicaux, l'un de la FSE, l'autre de Sud. Placés en garde-à-vue, ils devraient être présentés au Parquet vendredi. Un autre, ayant reçu un coup sur le crâne, a terminé aux urgences. Le syndicat Sud étudiant dénonce des "coups de matraque" et des "placages au sol". A la mi-journée, la présidence de l'Université n'était pas au courant de ces incidents…

La présence de ces policiers, même en dehors de ce qui s'est passé ce matin, semble susciter de plus en plus de réactions chez les enseignants et personnels de l'Université. "J'ai assisté ce matin à l'intervention des policiers devant la fac des quais et ca m'a profondément choquée car je ne suis pas pour le blocage mais de voir des étudiants se faire frapper se faire arrêter ou courser m'a été plus qu'insupportable", nous écrit Hélène Leclerc.Yann, "enseignant-chercheur en colère", nous a également écrit pour nous expliquer qu'il refusait de faire cours dans une université "sous escorte policière". "En faisant cela, je manifeste effectivement mon soutien aux étudiants bloqueurs, mais pas seulement : j'exerce aussi mon droit de retrait".
Un collectif d'enseignants de Lyon 2 s'apprête d'ailleurs à demander à la présidence de leur université la suppression des barrages de police sous réserve de faire valoir ce droit de retrait. "Les issues de secours sont fermées. Or, il y a de plus en plus d'étudiants qui sont revenus à la fac depuis que la présidence leur a annoncé que les cours reprenaient. Que va-t-il se passer s'il y a le moindre problème à l'intérieur des bâtiments", interroge Isabelle Garcin-Marrou, professeur à l'IEP de Lyon. Elle explique que de plus en plus d'enseignants et de personnels administratifs, pas forcément favorables à la grève, hésitent désormais à rentrer dans les bâtiments, dans ces conditions.
De fait, devant les différents sites de Lyon 2, on assiste à de curieux "cours", conversations informelles entre profs et étudiants s'échangeant des adresses mails pour continuer à travailler à distance, des bibliographies, des photocopies… tout en discutant du mouvement contre la Loi LRU.
A.Gd.
[/video]
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Chaosmose
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Message par Chaosmose »

Olivier Ihl regrette son geste "violent". "J'étais seul, j'avais peur" a ajouté le directeur de l'IEP Grenoble qui admet avoir perdu son sang-froid.

Jeudi 29 novembre au matin, sur le campus de Grenoble, à l'Institut d'Etudes Politiques et à l'université Pierre Mendès-France, des échauffourées ont opposé des étudiants bloqueurs et le directeur de l'IEP. Ce dernier a brandi la tige métallique d'une poubelle à l'encontre d'un étudiant sans le blesser.

Ce geste a choqué. Après une première déclaration vendredi dans laquelle il estimait que ce geste lui avait "sauvé la vie", le directeur revient sur ses propos. Lundi 3 décembre, il présente ses excuses publiques devant plus de 300 personnes réunies dans un amphithéâtre de l'établissement.

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pH
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Message par pH »

Peu importe le fait que ce diresteur d'université s'excuse. Sa fac bloquée, il avait qu'à aller skier ou instituer le débat sur le trottoir. Les étudiants, les lycéens, les collégiens, les écoliers doivent dire leurs inquiétudes. Rien n'est débattu, tout nous arrive d'en haut (moi qui bosse en lycée pro, le bac pro 3 ans, quelle culot de nous balancer cette circulaire de merde sans concertation, le collège unique qui s'éffondre malgré l'innovation datant d'il y a un siècle, l'école qui broie et formate dès le plus jeune age en considérant seulement des méthodes et non l'intelligence, la créativité, l'implication…)

Ouvrons là. Une action, une résistance, une voix.

Vivent les voix individualistes, la meute n'est qu'un troupeau servile.

Vivent les mots et les images. La rue nous appartient. Je me remet à coller depuis peu.
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drÖne
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Message par drÖne »

ihl s'est surtout comporté en propriétaire, voire en patron, de son "entreprise". Ca ne peut être que parce qu'il croit à son rôle de "propriétaire", comme le fantasment tous les directeurs d'établissements d'enseignement supérieur, qu'il a pu en arriver à se trouver à 7h du matin à faire le coup de poing avec du personnel technique. Et ses excuse, en effet, n'excusent rien : il n'avait qu'à ouvrir le débat au lieude l'interdire.

Nous ici, on manifeste, on est souvent en Ag. Plusieurs manifs par semaine, etc. J'ai fait mon premier speech devant une caméra de M6, je vais bien voir ce qu'il en restera : sans doute rien, ou pas grand chose... Tu vois une bordée de JRI (journalistes reporters d'images) qui débarquent, sans doute des stagiaires ou des précaires, qui sont seuls à la caméra, au son et à l'interview, qui te demandent "il va y avoir un point de presse ?". Journalistes de non-investigation, ils prennent des images et enregistrent des "points de presse" au lieu de chercher à comprendre ce qu'ils ont face à eux. Pathétique.
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LLB
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Message par LLB »

J'ai vu le petit reportage M6. En tout cas, ce que tu avais dit à la (très jeune, précaire, vacataire, stagiaire) journaliste a été repris par les copains au porte-voix pour expliquer le rassemblement aux passants.
Oui les directeurs d'école se sentent désormais propriétaires, ils placent leurs pions, font leur business, "tiennent" leurs troupes plus ou moins bien.
Ils ne sont pas proches des étudiants ni des enseignants, ils sont proches des notables, des gens des cabinets, des élus, des types avec qui ils font des coups, montent des dossiers, font tourner la boîte.
Le Lion Bleuflorophage
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Message par drÖne »

Oui, c'est très désenchantant. Le pire, c'est que ça a sans doute toujours été plus ou moins comme ça, mais que maintenant, comme la droite, ces directeurs-patrons sont "décomplexés". Ils n'hésitent plus, même, à dire publiquement que "la démocratie, ce n'est pas pour la recherche".
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