Du Google gonflé à l'hydrogène? (article fétiche du moi(s)

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Chaosmose
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Du Google gonflé à l'hydrogène? (article fétiche du moi(s)

Message par Chaosmose »

Du Google gonflé à l'hydrogène?

D Pellecuer
Le Figaro, 25/02/2008


Google s'intéresserait de près à la société Space Data, qui fournit des services d'accès sans fil en lançant dans la stratosphère des ballons gonflés au gaz.

Selon le Wall Street Journal, la société Space Data aurait été approchée par Google. Space Data utilise un procédé très innovant pour son service de télécommunication sans fil. Elle lance des ballons gonflés à l'hydrogène à 30km d'altitude, avec un chargement bourré d'électronique, de la taille d'une boite à chaussure. Par rapport au système classique de «tours relais» utilisés par les opérateurs mobiles, les ballons ont un coût très inférieur, 50 dollars environ contre 1500 dollars pour une tour, et offrent un rayon d'action bien supérieur, de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Un seul ballon peut couvrir un territoire qui nécessiterait 40 tours relais. Grâce à ce système, Space Data espère couvrir les zones rurales faiblement peuplées, qui ne sont pas rentables pour les opérateurs mobiles et les câblo-opérateurs. Environ 36% des ruraux américains n'ont pas de connexion internet.

Quel impact pour l'environnement ?
Cependant, ce type de ballons lancés dans l'atmosphère n'est pas sans soulever quelques interrogations. La première concerne le coût écologique. Il serait nul selon le concepteur, les ballons étant fabriqués en latex, une matière biodégradable. Ce n'est pas l'avis de certains écologistes qui affirment que les ballons peuvent être mortels pour les tortues, les poissons, les baleines et les méduses, ce qui a poussé certains états comme la Floride et la Virginie, à restreindre leur utilisation. Mais le Pdg de Space Data Knoblach rétorque que les tours cellulaires sont responsables de la mort d'un grand nombre d'oiseaux migrateurs sur lesquels ils se sont écrasés.

On peut se demander également si ces ballons remplis à l'hydrogène, un gaz très inflammable, ne posent des problèmes de sécurité, en particulier en cas de collision avec un avion. Mais M. Knoblach rappelle qu'environ 1800 ballons sondes sont lancés dans le monde chaque jour pour collecter des informations météorologiques. Leur conception est similaire et les registres de l'aviation civile américaine ne font pas mention de cas d'entrée en collision avec de tels engins. En outre, chaque ballon contient peu de gaz : «Ce n'est pas comme le Hindenburg» indique M. Knoblach. Et les réacteurs des avions sont conçus pour résister à l'ingestion d'un oiseau de huit livres (3,6 kilogrammes). La charge utile d'un ballon est de six livres (2,7 kilogrammes).

Autre inconvénient : la durée de vie du ballon qui éclate au bout de 24 heures. Mais Space Data a trouvé la parade. Elle équipe ses ballons de parachutes, qui une fois le ballon en fin de vie, permettent à l'équipement d'atterrir en douceur. A charge ensuite pour la société de localiser l'équipement muni d'une balise GPS et de le récupérer. Cela relève souvent de l'exploit sportif pour les 20 amateurs embauchés par Space Data. L'équipe doit parfois grimper dans des arbres. En Arizona, une équipe a du descendre les falaises rocheuses en rappel. D'autres, ont sondé des étangs et des marécages à bord de kayaks. «Plus que la prime de 100 dollars versée par émetteur récupéré, c'est surtout une belle histoire que l'on cherche» explique Chip Kyner un de ces chercheurs amateurs de San Antonio.

L'initiative peut faire sourire, mais Google semble la prendre très au sérieux. Selon certains proches du dossier, la firme de Montainview examinerait même l'opportunité de racheter la société. De son côté, M. Knoblach, Pdg de Space Data, s'est refusé à tout commentaire.
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