Le travail selon NIETZSCHE

Ici, on discute des sciences de la nature, mais aussi des sciences humaines et sociales.

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drÖne
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Le travail selon NIETZSCHE

Message par drÖne »

"Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressée aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail, on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin, et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi, une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême…"

Friedrich NIETZSCHE, Aurore (écrit en 1880).

C'est "marrant" : ça pourrait vraiment être une critique de notre société, alors que ce texte a 128 ans...
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Message par juko »

à ce sujet pour continuer dans le marrant contemporain
http://www.demosphere.eu/node/6724
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drÖne
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Message par drÖne »

Attention Danger Travail était un excellent docu.

Et le père Friedrich ne se contentait pas de philosopher, il écoutait de la musique et en faisait la critique. Déjà, il détestait Wagner, ce qui est un signe de goût assez sûr (à part les ouvertures...), parce que, disait-il :

http://fr.wikisource.org/wiki/Nietzsche ... H._Albert)
Mes objections contre la musique de Wagner sont des objections physiologiques ; à quoi bon les déguiser encore sous des formules esthétiques. L’esthétique n’est autre chose qu’une physiologie appliquée. — Je me fonde sur le « fait » — et c’est là mon « petit fait vrai » — que je respire difficilement quand cette musique commence à agir sur moi ; qu’aussitôt mon pied se fâche et se révolte contre elle : mon pied a besoin de cadence, de danse et de marche — au rythme du Kaisermarsch de Wagner, le jeune empereur lui-même ne réussit pas à marcher —, mon pied demande à la musique, avant tout, les ravissements que procurent une bonne démarche, un pas, un saut, une pirouette. Mais n’y a-t-il pas aussi mon estomac qui proteste ? mon cœur ? la circulation de mon sang ? Mes entrailles ne s’attristent-elles point ? Est-ce que je ne m’enroue pas insensiblement ?... Pour entendre Wagner j’ai besoin de pastilles Géraudel... Et je me pose donc la question : mon corps [ page ]tout entier, que demande-t-il en fin de compte à la musique ? Car il n’y a pas d’âme... Je crois qu’il demande un allégement : comme si toutes les fonctions animales devaient être accélérées par des rythmes légers, hardis, effrénés et orgueilleux ; comme si la vie d’airain et de plomb devait perdre sa lourdeur, sous l’action de mélodies dorées, délicates et douces comme de l’huile. Ma mélancolie veut se reposer dans les cachettes et dans les abîmes de la perfection : c’est pour cela que j’ai besoin de musique. Mais Wagner rend malade. — Que m’importe, à moi, le théâtre ? Que m’importent les crampes de ses extases « morales » dont le peuple se satisfait ! — et qui n’est pas « peuple ! » Que m’importent toutes les simagrées du comédien ! — On le devine, j’ai un naturel essentiellement anti-théâtral ; au fond de l’âme, j’ai contre le théâtre, cet art des masses par excellence, le dédain profond qu’éprouve aujourd’hui tout artiste. Succès au théâtre — avec cela on baisse dans mon estime jusqu’à ne plus exister ; insuccès — je dresse l’oreille et je commence à considérer...
Techno Friedrich !
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Message par juko »

ça fait 15 jours que je m'enfile tout pierre carles et comparse si jpuis dire...
reste plus que cui de samedi prochain au ciné avé le débat, ça devrait promettre
j'adore la fin de"enfin pris" avec la vision des ideaux de l'adolescence de bourdieu, et carles chez le psy, assez étrange
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