Germaine Tillion est morte

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drÖne
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Germaine Tillion est morte

Message par drÖne »

http://www.liberation.fr/culture/322126.FR.php
Germaine Tillion, ethnologue et résistante, est décédée samedi dans sa 101e année à son domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne), a annoncé à l'AFP Tzvetan Todorov, président de l'association Germaine Tillion.
Ethnologue en Algérie dans les années 30, Germaine Tillion avait été déportée à Ravensbrück en 1943. Elle était l'une des françaises les plus décorées et partageait avec cinq autres femmes le privilège d'être grand'Croix de la Légion d'honneur. Elle était Croix de guerre 1939-1945, médaillée de la Résistance avec rosette et médaillée de la déportation pour faits de résistance. Au printemps 2007, à l'occasion de son centième anniversaire, elle avait été faite citoyenne d'honneur de la ville de Saint-Mandé où elle résidait depuis 1945.

Germaine Tillion a été une pionnière de l'ethnologie et une opposante viscérale à tous les totalitarismes. Directrice honoraire en sciences sociales à l'Ecole des Hautes Etudes, elle avait publié "Le Harem et les cousins" (1966) et "Ravensbrück" (1973), ouvrages emblématiques des deux grands engagements de sa vie, l'Algérie et la Résistance. Elève de l'ethnologue Marcel Mauss, effectue avant la guerre quatre missions ethnographiques dans les Aurès (sud-est algérien) de 1934 à 1940. A son retour, elle co-fonde dès juin 1940 le réseau de résistance du Musée de l'Homme.

Dénoncée, elle est arrêtée en 1942, détenue à Fresnes, puis déportée au camp de Ravensbrück. Rescapée, l'ethnologue publie un des premiers témoignages sur le système concentrationnaire : "A la recherche de la vérité" (1946) et "Ravensbrück" (prix Voltaire, 1973). Elle mène aussi plusieurs enquêtes sur les crimes de guerre allemands, les camps soviétiques (1951), et les lieux de détention en Algérie (1957), où elle crée le service des Centres sociaux (1955). De son expérience elle tirera deux ouvrages : "L'Algérie en 1957" et "Les Ennemis complémentaires" (1958).

Germaine Tillion reprend ensuite ses travaux d'ethnographie, notamment au CNRS, et comme directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes études (chaire du Maghreb), où elle est nommée en 1957. En 1975, elle est chargée de présider la commission sur l'amélioration de la situation des femmes immigrées. Germaine Tillion, prix Cino Del Duca (1971) pour l'ensemble de son oeuvre, avait publié deux livres autobiographiques : "La Traversée du mal" (1997) et "Il était une fois l'ethnographie" (2000).

Avec LLb, on avait vu l'expo sur Germaine Tillion à Lyon l'année dernière. C'était une femme incroyable. Enfermée en camp de concentration, elle avait organisé des cours d'ethnologie sur les camps pour permettre aux détenues avec qui elle était de comprendre ce qui leur arrivait, et d'arriver à mieux survivre à cette absurdité. Comme quoi, le savoir critique des sciences humaines que Nicolas Le Nabot cherche à extirper des universités, il avait une réelle utilité...

Elle avait fait partie des signataires de l'Appel des résistants : viewtopic.php?p=6737#6737
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
clone
djeunz of ze room
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Message par clone »

Ah la bonne germaine !

Pour les Rennais, une expo lui est consacrée au Musée de Beurtagne.

http://www.liberennes.fr/libe/2008/04/l ... -vies.html

Il ne doit plus guère resté que le père Claude chez les dinosaures de l'ethno. Reste que sa disparition fera surement plus de bruit ! J'ai hâte de voir NS rappelé son attachement aux SHS lorsque sera venu le temps de hommages.

Petite digression : on fête cette année les 70 ans de son expédition dans le Mato Grosso au Brésil. Certains chercheurs et universitaires ont lancé le projet de refaire cette expédition juste pour récupérer des fonds de recherche (à Lyon entre autre, tu peux confirmer Dröne ?). Dans le monde des SHS, on en est même plus à faire la quête ; on est réduit à l'organisation de malfaiteurs pour justifier son activité...
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drÖne
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Message par drÖne »

Je n'ai pas trouvé d'info sur cette expédition au Masso groto. Où avais-tu entendu parler de ça ? Dans quelle fac lyonnaise c'était ?

+A+
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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