Pérou : manifestations antigouvernementales des sinistrés

Tout ce qui concerne les voyages, la connaissance de pays ou de cultures étrangères à la notre. Pour s'évader de la France...

Modérateur : drÖne

Répondre
Avatar du membre
drÖne
Présidictateur
Messages : 7766
Enregistré le : 05 oct. 2002, 22:35
Localisation : Présidictature de Drönésie Orientale
Contact :

Pérou : manifestations antigouvernementales des sinistrés

Message par drÖne »

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=12078
Pérou : manifestations antigouvernementales des sinistrés du séisme

A un mois du séisme, le gouvernement n’a toujours pas les résultats du recensement pour mesurer la grandeur exacte des dommages et pour déterminer le nombre de sinistrés : entre 80 mille et 250 mille. Les oeuvres de reconstruction ne commencent toujours pas et les critiques augmentent contre le gouvernement pour pour en avoir chargé la conduite à une entreprise privée, reléguant à un second plan les autorités locales. Tout cela a chauffé l’état d’esprit des des habitants de ces villes dévastées et de violentes manifestations antigouvernementales ont éclatées.

Les sinistrés ont perdu patience face au retard dans le début de reconstruction et les problèmes qui persistent encore dans la distribution de l’aide humanitaire. La patience des habitants de Pisco, la ville la plus touchée par le tremblement de terre, a pris fin le 8 septembre dernier quand ils ont pris la place principale de ce port de pêche pour exprimer toute leur rage contre le gouvernement. Ce jour là, le premier ministre, Jorge Del Castillo s’est rendu à Pisco accompagné de plusieurs autorités et de diplomates, parmi lesquels les ambassadeurs de l’Union Européenne, la Chine et le Japon. La délégation est arrivée sur la place principale pour déposer des offrandes florales en souvenir du 187ème anniversaire du débarquement du général José de San Martin à Pisco, fait qui a marquée la naissance à la guerre d’indépendance du Pérou. Mais sur la place, ils ont été reçus par les huées et les cris de protestations, et quand les surprises autorités se sont rapidemment retirées à la base aérienne de Pisco, la protestation a débordé et une population indignée a détruit les offrandes florales tandis qu’elle criait son indignation contre le gouvernement.

Del Castillo l’a très mal vécu face à ses hôtes et au retour de Lima il a accusé la radio Orión, la seule de Pisco qui est restée en fonctionnement après le séisme, d’avoir promu la protestation et a menacé de la fermer et même de mettre en prison son propriétaire, Eloy Yong Meza.
La menace s’est accomplie quelques jours plus tard, et le 13 mai la seule radio que les habitants de Pisco pouvaient écouter a été fermée et ses équipements saisis par la police. Face aux accusations d’intolérance et de violer la liberté d’expression qui lui ont été faite, le gouvernement s’est défendu en alléguant que radio Orión n’avait pas renouvelé sa permission de fonctionnement, mais l’argument n’a pas convaincu.

Les protestations à Pisco et la fermeture de radio Orión reflètent l’atmosphère de plus en plus tendue entre la population et le gouvernement. La décision de l’Exécutif de remettre la responsabilité de la reconstruction à une entreprise privée et la formation du Fonds de Reconstruction du Sud (Forsur) ont alimenté cette tension.
Le gouvernement a nommé comme directeur de Forsur l’entrepreneur avicole Julio Favre, un défenseur public des postures les plus extrémistes de la droite et accusé d’avoir soutenu les groupes paramilitaires dans les années 90 pour combattre le groupe subversif maoiste Sentier Lumineux. La Commission de la Vérité avait prouvé qu’un local des entreprises de Favre, situé au nord de Lima, avait été utilisé comme centre de détention et de tortures durant le régime d’Alberto Fujimori (1990-2000), que Favre a soutenu. Forsur est aussi composé d’autres entrepreneurs liés au fujimorisme et aux grands groupes de pouvoir économiques, deux secteurs avec lesquels le gouvernement de Garcia s’entend très bien.

"Forsur maniera environ 100 millions de dollars, bien que nous ne sachions pas combien coûtera la reconstruction, parce que nous avons des informations discordantes sur le montant. Nous n’avons pas d’idées claires sur comment va se répartir l’argent", a déclaré Favre lors d’une récente conférence de presse. Ce que l’entrepreneur semble en revanche bien savoir c’est que le secteur privé se chargera de tout. Favre y compris fait déjà des plans pour privatiser jusqu’à la prison de Chincha, qui est tombée avec le tremblement de terre. "La prison va être mise sous concession. Nous allons concessioner à l’entreprise privée tout ce qui est possible", a-t-il assuré. Bien que le nombre de logements effondrés soient calculés à 50 mille, Favre a avancé qui se construiront seulement environ dix mille maisons en deux ans et que toutes seront faites par l’entreprise privée pour les vendre aux sinistrés, qui recevront un bon du gouvernement de six mille dollars pour payer les entreprises de construction le quota initial de leurs nouvelles maisons, ils paieront le solde en demandant des prêts aux banques. Ceci est le schéma de la reconstruction. Schéma qui laisse dehors des projets de logements que se feront les habitants appauvris des villages éloignés et des zones rurales, endroits qui ne représentent pas une bonne affaire pour les entreprises privées de construction. Ces habitants devront monter leurs propres maisons, sûrement avec la même déficience qui a produit leur chute durant le tremblement de terre. Certains d’entre eux, fatigués d’attendre un gouvernement qui n’arrive pas, ont déjà commencé à reconstruire leurs maisons en utilisant l’adobe qu’ils ont pu récupérer des décombres de leurs demeures qui se sont écroulées. Leurs nouvelles maisons seront aussi précaires que les anciennes.

Tandis que l’entreprise privée prend le contrôle de la situation et fait des calculs des bénéfices que lui rapportera la reconstruction, le drame continue dans les zones touchées par le tremblement de terre et le malaise augmente contre le gouvernement.

Carlos Noriega, Pagiina/12, 17 septembre 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
Avatar du membre
drÖne
Présidictateur
Messages : 7766
Enregistré le : 05 oct. 2002, 22:35
Localisation : Présidictature de Drönésie Orientale
Contact :

Message par drÖne »

machin a écrit :toujours les meme qui trinquent :evil:
Oui, et on voit bien où ça mène, le libéralisme, surtout quand ça s'installe dans un pays pauvre. Si c'est tellement le bordel au Pérou, alors que c'est l'un des pays les plus sysmiques du monde, c'est parce qu'il n'y a pas d'Etat, pas de normes, pas de service de santé entraîné et organisé, pas de solutions prévues et planifiées en cas de catastrophe, pas de soutient financier de l'Etat à la recherche sismique, et qu'on se contente d'en appeler à la générosité et à l'entraide des gens. Ca plus la corruption des fonctionnaires en place et l'inaction de l'armée dans les premiers jours du sinistre, alors qu'elle aurait pu aller rapidement sur place et désenclaver certaines routes.

Faut savoir qu'il n'y a pas d'impôts sur les salaires, au Pérou, donc pas vraiment de services publics : si t'es malade, tu payes d'abord, et on te soigne seulkement ensuite. Du coup, comme dans beaucoup de pays d'amérique latine, les gens ne vont pas chez le médecin (trop cher), et vont directement à la pharmacie pour acheter des médicaments (antibios sans ordonnance) : l'automédication est générale. Ca donne une idée de l'état de délitement de l'Etat dans ces pays.

Et ça donne une idée de ce qui nous attend, ici, une fois qu'on aura liquidé le service public...
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
Avatar du membre
drÖne
Présidictateur
Messages : 7766
Enregistré le : 05 oct. 2002, 22:35
Localisation : Présidictature de Drönésie Orientale
Contact :

Message par drÖne »

machin a écrit :je paris que ce sont les etats unis qui ont ramené tant de liberté :?
Oh, les USA ne sont jamais loin, hélas...
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
Répondre