Précisément alors qu'une tragédie totale a eu lieu, Zorba a assez de force pour affronter la vie, pour continuer d'avancer et de prendre la vie comme elle est.

Les films, skeuds, lives, teufs, expos, et autres événements culturels dont on a envie de parler, là, tout de suite, ça urge !

Modérateur : drÖne

Répondre
Avatar du membre
Ël Rapha
Hikikomori !
Messages : 2497
Enregistré le : 13 août 2009, 01:00

Précisément alors qu'une tragédie totale a eu lieu, Zorba a assez de force pour affronter la vie, pour continuer d'avancer et de prendre la vie comme elle est.

Message par Ël Rapha »

Tiens j'ai matté zorba pour le plaisir de danser .

Ca m'a come d'hab fait grand bien
et du coup je vous offre ce petit commentaire du ballet trouvé à l'instant qui dit calmememt ce que je gueule chaque soir :

" « Zorba » nous conduit aux sources des grands mythes grecs, du conflit éternel entre la vie et la mort, l'amour et la haine, le désespoir et la rage de vie. Apollo et Dionysos sont éternels.

Zorba appartient au dieu Dionysos qui par conséquent est également fêté dans cette œuvre-ci.

Zorba porte en lui-même la sagesse infinie des homme qui sont en accord avec la nature et les traditions fondées sur le rythme et les secrets de la nature.

Il est généreux et en même temps un observateur critique qui, avec le regard de celui qui sait et qui connaît les faiblesses humaines est devenu le symbole de tous ceux qui en ont assez de la superficialité et du vide de la vie en commun.

« Si tout le monde était comme lui, nous aurions une autre société », dit Theodorakis.

Mais la société dans laquelle Zorba se retrouve n'est pas innocente dans sa « primitivité ». Ce sont de pauvres gens qui se sont arrangés leur vie dans ces lieux de Crète d'après de propres règles et laissent libre cours à leurs sentiments et leurs instincts.

Si à la fin (du livre de Kazantzakis, du film de Cacoyannis, du ballet de Massine et de Theodorakis) la grande réconciliation avec le destin se fait dans la danse, on ne doit pas pourtant oublier sur quoi cette réconciliation est fondée : deux êtres, deux femmes, ont dû mourir avant qu'on en arrive à l'éruption effrénée dionysiaque en eux, à cette violente extase hymnique des corps dans la danse qui devient l'expression même de l'acceptation de la vie.
« Précisément alors qu'une tragédie totale a eu lieu, Zorba a assez de force pour affronter la vie, pour continuer d'avancer et de prendre la vie comme elle est. C'est peut-être la raison, pourquoi nous sommes tellement fascinés par cette figure. » (Theodorakis)

Theodorakis a exprimé sa fascination pour le personnage de « Zorba » et l'interprétation des mythes éternels dans celui-ci et par celui-ci dans une musique qui compte sans aucun doute possible parmi les plus belles qu'il ait composées et dans laquelle il a réalisé l'une de ses grandes finalités musicales : unir la musique symphonique, laïque et crétoise de façon si harmonieuse que cette liaison apparaît comme tout à fait naturelle. Car il l'a comprise « non comme opposition, mais comme synthèse ».

Il est « Crétois, Grec et Européen. » (Theodorakis)

Avec ce ballet, la musique populaire grecque a fait son entrée évidente et éclatante dans la musique symphonique occidentale.

La musique de Mikis repose sur l'élément mélodique. Elle reprend, comme il est d'usage chez celui-ci des thèmes de compositions antérieures : ce sont en particulier le ballet « Carnaval », le « Sirtos Chaniotikos », un prélude pour piano d'essence crétoise, une partie de la suite « Quartier des anges » et plusieurs de ses chansons les plus célèbres, comme « Marina », « Strosse to stroma sou », « Apo to parathiro sou » ou « O Pavlos ke o Nikolios » «, qui se retrouvent dans la nouvelle composition orchestrale de Theodorakis. S'y ajoutent de nombreux thèmes et les lignes mélodiques qu'il relie de façon rythmique précise : il n'oublie jamais de vue que « Zorba » est de la musique pour un ballet, est une musique qui doit être dansée et qui l'est.

Cette musique est en même temps le plus bel hommage du compositeur à la Crète, l'île natale de son père sur laquelle il écrit :

« Il y existe réellement, le Crétois qui postule le droit spontané et intransigeant à la liberté et pour qui la chanson, la danse, l'amour et le vin sont l'expression de son essence.

Certes, les Crétois ont un code d'honneur fanatique. Mais je dirais, il est purement extérieur. En réalité, en Crète, on fait l'amour le plus libre e le plus effréné.. L'unique contrainte est la peur que « cela» se sache. Mais pour moi, ces vieux et ces nouveaux mythes crétois possédaient, quand j'en avais fait la connaissance, une grande portion de théâtralité, et c'est ce qui m'a fasciné, non comme acteur, mais uniquement comme spectateur. C'est un théâtre vivant qui revient cependant parfois cher aux Crétois. » (Theodorakis)

Je crois que la partition de «Zorba» est quand même aussi et avant tout l'hommage que Theodorakis devait depuis longtemps à son père admirable et admiré, qui, avec un désintéressement sans pareil, a engagé à d'innombrables reprises tous ses moyens financiers, ses connaissances juridiques, voire sa vie pour son fils.

La danse finale dans son intensité frénétique devient pour Zorba et John l'exorcisation de la mort, la musique devient en plus pour Theodorakis lui-même l'exorcisation des démons qui ont toujours à nouveau bouleversé sa vie.
La musique pour « Zorba » de Theodorakis est devenue l'expression d'un espoir infini.

© Guy Wagner "


--------------------------------------------------------------------------------

Synopsis | Kazantzakis
Avatar du membre
Ël Rapha
Hikikomori !
Messages : 2497
Enregistré le : 13 août 2009, 01:00

Re: Précisément alors qu'une tragédie totale a eu lieu, Zorba a assez de force pour affronter la vie, pour continuer d'avancer et de prendre la vie comme elle est.

Message par Ël Rapha »

"Il y existe réellement, le Crétois qui postule le droit spontané et intransigeant à la liberté et pour qui la chanson, la danse, l'amour et le vin sont l'expression de son essence"

Voilà con putain et si faut payé un orchestre tzigane ou klezmer pour pleurer de rire, ou s'esclaffer de tristesse merde musique !
us [respect.gif]
Répondre