Il fait chaud et on va tous crever

Ici on discute de thèmes environnementaux : écologie scientifique et/ou écologie politique, décroissance, etc.

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drÖne
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Fonte des glaciers : une bombe à retardement

Message par drÖne »

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1927
Fonte des glaciers : une bombe à retardement, avertissent les scientifiques
18 avril 2008

La disparition des glaciers pourrait laisser des régions entières dépourvues d’eau durant la saison sèche. Près de 40% des régions montagneuses sont concernées par ce phénomène.

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MSNBC, 15 avril 2008

La période de fonte des glaciers et des neiges a lieu désormais plus tôt dans la saison, ce qui signifie que l’eau n’est plus disponible durant l’été au moment où des millions de personnes ont besoin d’elle, lorsque les pluies se font plus rares, avertissent les scientifiques.

« C’est tout simplement une bombe à retardement », a mis en garde l’hydrologue Wouter Buytaert lors d’une réunion de spécialistes des géosciences qui s’est tenue à Vienne.

Les régions les plus exposées au risque d’un manque d’eau pour la consommation humaine et l’irrigation sont l’ Afrique australe, les États-Unis, l’ Amérique du Sud et la Méditerranée, ainsi qu’une partie du Moyen Orient.

La hausse des températures mondiales entraîne une fonte des eaux plus précoce dans l’année et les montagnes pourraient ne plus être en mesure de fournir cette ressource vitale durant les périodes sèches.

« Dans certaines zones où les glaciers sont de petite taille, ils pourraient avoir disparu d’ici 30 ou 50 ans et une source régulière d’eau, en particulier durant les mois d’été, aura peut-être disparu, » prévient Mme Buytaert.

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Cette chercheuse de l’université de Bristol en Grande-Bretagne, s’inquiète pour les régions méditerranéennes, sur lesquelles ses recherches ont porté, mais elle indique que cette menace vaut également pour l’ensemble de la région des Alpes ainsi que d’autres massifs montagneux.

Daniel Viviroli, de l’Université de Berne en Suisse, estime que près de 40% des régions montagneuses pourraient être en danger, car elles fournissent leur eau à des populations qui ne peuvent s’en procurer ailleurs.

M. Viviroli juge que les zones subtropicales, où vivent 70% de la population mondiale, sont les plus vulnérables.

Avec une population mondiale qui devrait se développer rapidement, il n’y aura peut-être pas toujours suffisamment d’eau potable, et encore moins pour l’irrigation, qui utilise environ 70% de l’eau provenant de la fonte des neiges et des glaciers.

En Afghanistan, qui abrite environ 3500 glaciers, les effets du réchauffement climatique se font déjà ressentir dans la région de l’Hindu Kush, note Bruce Molnia, un chercheur de l’US Geological Survey.

« Les glaciers sont de plus en plus petits », observe-t-il dit, ajoutant que cela provoque des inondations plus fréquentes.

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Hindu Kush

Dans certaines vallées la neige a complètement disparu durant les mois où elle recouvrait d’habitude les montagne et certains bassins sont déjà à sec, dit M. Molnia.

« Et ce dont je parle ici est transposable dans pratiquement tous les pays qui sont tributaires de l’eau des la fonte des glaciers de l’Himalaya », précise-t-il.

Pour les scientifiques, la collecte des données est difficile dans cette région montagneuse occupée par les Talibans, aussi recourent-ils à l’imagerie satellite.

Mme Buytaert fait remarquer que dans la mesure où ils ne sont qu’un petit nombre à étudier l’hydrologie des montagnes, ce qu’ils ne savent pas encore pourrait être tout aussi préoccupant que ce qu’ils ont déjà observé.

« Les montagnes sont considérées receler de l’eau partout et en permanence, alors les gens s’imaginent qu’ils pourront en avoir tout le temps », dit-elle.

« Mais les montagnes sont des boîtes noires au sens scientifique du terme, il y a tellement de données manquantes dans nos modèles. Nous ne savons pas très bien ce qui s’y passe. »

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Variation annuelle (G) et cumulée (D) de l’épaisseur des glaciers, mesurée par la Nasa. Source : Global Glacier Recession, NSDIC
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raph a écrit :"les effets du réchauffement climatique se font déjà ressentir dans la région de l’Hindu Kush"

deja que les soviets et les talib ont fait disparaitre plein de variétés...;
Tu veux dire que c'est depuis que machin a adhéré au PC que la biodiversité régresse ?
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Ouais, on va tous crever de chaud et on a trop la flemme pour lutter contre.

:twisted: :twisted:

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Chaosmose
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Message par Chaosmose »

Climat : un scientifique noircit encore le tableau


Créé 07/04/2008 - 09:14

Sylvain Bourmeau [1]
Note de veille

Dans un article soumis à la revue Nature, l'un des grands experts américains du réchauffement climatique revoit drastiquement à la baisse les objectifs d'émissions de gaz à effet de serre et demande la fermeture de toutes les centrales à énergie fossile d'ici 2030.

Les objectifs en matière de réduction d’émission de CO2 sont très gravement sous-estimés, prévient l’un des experts américains les plus réputés sur le climat. Dans un article co-signé avec huit autres chercheurs et soumis aujourd’hui à la revue Nature, [2] James Hansen [3] indique que même l’objectif le plus strict, celui de l’Union européenne fixé à 550 ppm (parts par million) de CO2, devrait être ramené à 350 ppm si «l’humanité entend préserver une planète similaire à celle sur laquelle s’est développée la civilisation».

Directeur du Goddard Institute for Space Studies de la Nasa à New York, James Hansen fut, dès les années 1980, au Congrès américain, l’un des premiers chercheurs à intervenir publiquement sur la question du réchauffement climatique. Longtemps, il a prôné et défendu un objectif de 450 ppm avant de comprendre, en prenant en compte des effets jusque-là méconnus du réchauffement, qu’il était trop élevé.

Le texte des neuf chercheurs (dont un brouillon [4] avait déjà été publié sur le site personnel de James Hansen à l’Université de Columbia et abondamment commenté dès la fin mars sur un blog [5] du New York Times) met en œuvre une méthode nouvelle reposant non plus sur des modèles théoriques mais sur une observation de l’histoire de notre planète à partir d’échantillons prélevés au fond des océans.



Ces échantillons indiquent qu’au début de l’ère glaciaire, il y a trente-cinq millions d’années, la concentration en CO2 s’élevait à 450ppm. «Si l’on demeure à 450 ppm suffisamment longtemps toute la glace va probablement fondre – ce qui signifie une hausse de soixante-quinze mètres du niveau des mers, a confié Hansen au Guardian. [6] Ce que nous avons découvert c’est que l’objectif que nous cherchions tous à atteindre est un désastre – un désastre garanti.»


Outre l’étude des échantillons sous-marins, l’autre élément apporté par cette publication concerne la prise en compte de ce que Hansen appelle des effets de «lent feedback» : la glace et la neige reflètent la lumière mais lorsqu’elles fondent, la terre, une fois découverte, absorbe davantage la chaleur.
Fermer les centrales à énergie fossile

Si l’on s'en tient à l’objectif de l’Union européenne de 550 ppm, c’est à un doublement des effets jusque-là prévus qu’il faut s’attendre, prévient Hansen: un réchauffement de six degrés et non de trois.

Sur la base de ces résultats scientifiques, les neuf chercheurs appellent dans leur article à un changement radical en matière de politique énergétique, demandant la fermeture totale de toutes les centrales à charbon d’ici 2030, et la taxation de leurs émissions jusque-là.



«Le problème, c’est que 90 % de l’énergie est fossile. Et c’est un tel business qu’il imprègne totalement notre gouvernement, analyse Hansen, considéré en 2006 comme l’un des cent hommes les plus influents de la planète par Time. Ce qui apparaît depuis quelques années, c’est que l’exécutif comme le législatif sont très fortement influencés par les intérêts des énergies fossiles. Sur la question du changement climatique, l’industrie trompe le public et les responsables politiques. C’est analogue à ce qui s’est passé avec les industriels du tabac. Ils savaient que fumer causait le cancer mais ils ont embauché des scientifiques pour dire que ce n’était pas le cas.»


Hansen, qui a estimé l’année dernière devant le Congrès américain que «les interférences dans la communication scientifique sont plus grandes sous cette administration qu’à aucun autre moment de [sa] carrière», a récemment publiquement rencontré le patron de Duke Energy, l’une des plus grosses compagnies énergétiques américaines, pour tenter de le convaincre d’arrêter la construction de nouvelles centrales.

L’ancien vice-président américain et prix Nobel de la Paix, Al Gore, a déclaré soutenir [6] l’approche de Hansen – ajoutant même la nécessité d’un moratoire s’agissant de «toutes les centrales ne disposant pas de moyen de capturer le carbone». Une information à ajouter au dossier : la semaine dernière, l’Union européenne a rendu publiques des données préliminaires laissant apparaître que sur son territoire les émissions ont augmenté de 1% l’an passé au lieu de diminuer.


URL source: http://www.mediapart.fr/journal/interna ... le-tableau

Liens:
[1] http://www.mediapart.fr/club/blog/sylvain-bourmeau
[2] http://www.nature.com/index.html
[3] http://www.columbia.edu/~jeh1/
[4] http://www.columbia.edu/~jeh1/2008/Targ ... 080331.pdf
[5] http://dotearth.blogs.nytimes.com/2008/ ... hansen/?hp
[6] http://www.guardian.co.uk/environment/2 ... ions/print
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http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1943
L’équilibre climatique pourrait basculer d’ici sept à dix ans
28 avril 2008

L’équilibre climatique de l’hémisphère nord pourrait « basculer » d’ici sept à dix ans, provoquant une hausse aussi subite que sensible de la température moyenne du globe, en raison de la disparition de plus en plus prévisible de la calotte polaire en été et du réchauffement de l’océan Arctique.

Louis-Gilles Francoeur, Le Devoir, 24 avril 2008

C’est ce qu’affirme Louis Fortier, océanographe de l’université Laval, qui est aussi le directeur d’Articnet, le plus important programme de recherche en réseau sur les changements climatiques à travers le Canada. Ce programme comprend notamment un important volet d’études dans l’océan Arctique lui-même avec le brise-glace Amundsen. Ce dernier est présentement en pleine dérive pour étudier la polynie circumpolaire, soit le mouvement des glaces en fractionnement à la fin de l’hiver.

Le professeur Fortier, qui prononcera ce soir, au Cœur des sciences de l’UQAM, une conférence sur l’accélération des changements climatiques au-delà de toutes les prévisions [1], rejoint les conclusions de plusieurs autres éminents chercheurs, dont James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA. Hansen soutient depuis quelques semaines que l’humanité a franchi en 1990 le seuil critique dans le dossier des changements climatiques, lorsque la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre a dépassé le cap des 350 parties par million (ppm). Nous en sommes présentement à 385 ppm et cette concentration augmente au rythme de 2 à 3 ppm par année. Goddard comme Louis Fortier estiment cependant que la partie n’est pas perdue, mais « que le monde doit se réveiller et vite ! »

Selon Louis Fortier, les scientifiques ne peuvent plus hésiter et « doivent dire ce qu’ils savent », quitte à risquer de passer pour alarmistes.

« Les scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) ont été trop timides, dit-il dans une entrevue donnée au Devoir. Le GIEC est commandité par les gouvernements » et ses conclusions doivent faire l’objet de consensus qui ne sont pas arrêtés uniquement par des scientifiques mais aussi par des politiques.

« Cet imprimatur politique, précise Louis Fortier, fait en sorte qu’on arrache toutes les dents de ses rapports. On en est rendu au point où on voit des sceptiques se réfugier derrière les conclusions du GIEC de 2004 pour dire que ce ne sera pas si pire, après tout. Présentement, on sent un remords monter parmi les chercheurs parce qu’on n’a pas été assez ferme, qu’on n’a pas assez défendu nos conclusions. On a plié devant le barrage des négationnistes pour mitiger nos conclusions. C’est grave, parce que les politiques vont certainement nous reprocher de ne pas les avoir avertis à temps. On a aussi été influencé par l’opinion publique qui ne veut pas entendre parler de catastrophes alors que des solutions existent pourtant, dont plusieurs cependant ne veulent pas entendre parler. »

Une accélération forcenée

Pour Louis Fortier, notre équilibre climatique actuel dépend du « bilan radiatif » de notre hémisphère, c’est-à-dire de sa capacité de réfléchir plutôt que d’absorber une importante proportion des rayons solaires grâce au pouvoir réfléchissant de la vaste calotte polaire. Par contre, ce qui se passe présentement accélère la mutation du climat au-delà de toutes les prévisions, dit-il, parce que plus la calotte polaire fond rapidement en été, plus l’océan Arctique absorbe la chaleur solaire, ce qui accélère la fonte de la glace l’année suivante parce qu’elle est moins épaisse d’une année à l’autre.

Tout se passe comme dans l’habitacle d’une voiture stationnée en été, donne-t-il en exemple. Si on enlève les réflecteurs du pare-brise, on provoque une hausse soudaine de la température intérieure. Or, dit-il, on prévoyait il n’y a pas vingt ans que la calotte polaire disparaîtrait vers 2070-2080 si les concentrations de gaz carbonique continuaient d’augmenter. Puis, des modèles plus perfectionnés ont prédit que l’océan Arctique serait libre de glace solide en été vers 2030. Et au rythme où on mesure maintenant la diminution du couvert de glaces, précise Louis Fortier, cela va se produire vraisemblablement dans sept ans environ, vers 2015, à moins d’épisodes météorologiques imprévus.

La calotte polaire de l’océan Arctique, explique le chercheur, a perdu l’été dernier 1,2 million de kilomètres carrés supplémentaires par rapport à 2006. Il y a une trentaine d’années, cette calotte affichait une surface de 8 millions de km2, mais elle n’en compte plus aujourd’hui que 4 millions.

Et, le plus inquiétant, ajoute ce spécialiste des glaces, c’est que la proportion de la « glace pluriannuelle », celle qui est forte et qui durait de deux à 11 ans, diminue sans cesse parce que son épaisseur diminue, ce qui la rend plus friable et la fait passer dans la partie vouée à la fonte annuelle. « De la glace de 10 ans, dit-il, il en reste très peu au pôle Nord. »

Avec la disparition prévisible de la calotte polaire d’ici quelques années, prévoit ce chercheur, c’est tout le bilan radiatif de notre hémisphère qui va soudainement basculer, faute d’apports en froid et en fraîcheur pour maintenir les températures tempérées actuelles. Il faut donc, dit-il, devancer de 30 ans les prédictions du GIEC, ce que corrobore aussi la fonte beaucoup plus rapide que prévu des glaces du Groenland. Cela est d’autant plus compréhensible et inévitable que les modèles prévisionnels utilisés par le GIEC ne tiennent pas compte de la réduction de l’albédo (le pouvoir réfléchissant) de la calotte polaire, tout comme ces modèles ne tiennent pas compte de la diminution de l’épaisseur des glaces.

Un chercheur de l’École navale supérieure d’océanographie des États-Unis a voulu intégrer ces variables et ces conclusions dans un modèle : les conclusions se sont avérées tellement inquiétantes, explique Louis Fortier, que ce chercheur a décidé de ne pas les publier « pour ne pas faire peur au monde ».

Un seuil déjà dépassé

James Hansen, le grand patron du Goddard Institute de la NASA, soutient que le seuil de 550 ppm de gaz carbonique ne tient plus, ce qui correspond en gros à une augmentation de la température moyenne de 6 oC. Ce seuil a souvent été évoqué comme celui de la catastrophe climatique totale ou de l’irréversibilité des changements.

Hansen soutient aujourd’hui que même le taux de 450 ppm préconisé par l’Europe comme objectif pour la deuxième phase de Kyoto est trop élevé car, à son avis, si les modèles mathématiques prédisent que c’est le nouveau seuil de l’irréversibilité, la paléontologie nous apprend au contraire que c’est autour de 350 ppm qu’il faut situer ce seuil critique, soit la concentration de CO2 atmosphérique des années 90.

Louis Fortier se dit d’accord avec les conclusions de James Hansen, « si on veut sauver la civilisation ».

Si la température moyenne augmentait de 2 à 6 oC sur la planète, dit-il, le climat entrerait dans une phase qui pourrait durer entre 10 000 et 15 000 ans, avant de revenir à ce qu’on connaît aujourd’hui. C’est ce que nous apprennent les traces laissées par le début de l’éocène, il y a 54 millions d’années, le seul moment documenté où on a vu basculer le climat aussi rapidement. Et il a fallu alors quelque 20 000 ans pour que se modifie cette tendance.

La disparition de l’albédo arctique va aussi chambarder profondément cet écosystème et reconfigurer la géopolitique internationale car, dit-il, cette nouvelle mer sera ceinturée par les grandes puissances que sont les États-Unis, l’Europe et la Russie, tout comme il y a 2000 ans les grandes puissances se sont concentrées autour de la Méditerranée.

Et les enjeux économiques, voire alimentaires, seront importants car déjà des pays comme la Corée s’équipent de grands pétroliers capables de naviguer même en hiver dans l’océan Arctique, alors que le Canada ne prévoit pas s’équiper pour patrouiller son propre territoire.

Les pêcheries de cette région, ajoute Louis Fortier, vont profiter des six mois de lumière et d’eaux libres, comme dans la mer du Nord. Si plusieurs espèces actuelles y sont vouées à la disparition - ours polaires, poissons et oiseaux - d’autres les remplaceront et la région deviendra une réserve alimentaire particulièrement convoitée.

Louis Fortier n’est pas sûr du tout que nous sommes collectivement prêts à faire face à des changements climatiques aussi importants et à si court terme, qui risquent de malmener la paix internationale avec leur cortège de réfugiés climatiques, d’affrontements pour le contrôle des eaux douces raréfiées, etc

Publication originale Le Devoir
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Le réchauffement du climat menace les animaux d'Australie

Message par drÖne »

Et hop, c'est les mignons ch'tis koalas qui vont dézinguer ! Ouais, ça va chier dans l'ventilateur c't'été !


Le Monde
Le réchauffement du climat menace les animaux d'Australie
LE MONDE | 02.05.08 | 15h39 • Mis à jour le 02.05.08 | 15h39
SYDNEY CORRESPONDANCE


L'Australie pourrait-elle perdre ses animaux icônes comme le wallaby, le koala ou le petit bilby aux charmantes grandes oreilles ? Les avertissements se multiplient tandis que les scientifiques s'alarment des effets du réchauffement climatique sur la faune locale. Dans un rapport récent, le WWF évoque ainsi le cas de onze espèces, dont le kangourou arboricole et les tortues marines, menacées d'extinction avec la hausse des températures. Le Csiro (équivalent australien du CNRS) a aussi publié en avril un rapport alarmant sur le système national de réserves naturelles.

Uniques, la faune et la flore australiennes ont évolué de façon isolée durant des millions d'années avant que l'arrivée des Européens, à la fin du XVIIIe siècle, ne perturbe les milieux naturels. "Nous avons le taux d'extinction d'animaux le plus élevé au monde", remarque Michael Archer, doyen de la faculté des sciences de Nouvelle-Galles-du-Sud.

On estime que 27 espèces de mammifères ont disparu en deux siècles, sous l'effet des défrichements intensifs et de l'introduction d'espèces nuisibles, comme le chat ou le renard. D'autres espèces ne survivent plus que dans des zones très restreintes, et des centaines sont considérées comme en danger. "Les pressions ici sont donc déjà très importantes, et le réchauffement climatique va faire empirer les choses", avertit Peter Brown, un des auteurs du rapport du Csiro.

Parmi les dangers liés au réchauffement climatique, on note l'augmentation de la fréquence des incendies et la destruction de l'habitat de nombreuses espèces. "Le cacatoès noir pourrait voir disparaître 99 % de son habitat", prévient Tammie Matson, zoologiste pour WWF. Autre motif d'inquiétude, la croissance des animaux nuisibles. Le vénéneux crapaud-buffle, introduit dans les années 1930, était jusqu'ici demeuré dans une moitié nord du pays, plus chaude que le sud. A mesure que les régions plus fraîches se réchaufferont, il pourrait étendre son territoire et menacer davantage encore de lézards et de serpents.

Même dans le cas où l'habitat serait préservé, ce sont les ressources alimentaires qui risquent de manquer. Quand ce ne sont pas tout simplement les plantes qui perdront leurs qualités nutritionnelles. C'est ce qui guette le koala, qui ne figure cependant pas sur la liste des animaux en danger. Avec l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, les feuilles d'eucalyptus - son seul menu - deviennent moins nutritives. "A terme, il est possible qu'il ne parvienne plus à se nourrir", affirme Lesley Hughes, professeur de biologie à l'université Macquarie et spécialiste de la question du changement climatique.

En réaction, le Csiro et le WWF préconisent le développement de nouvelles zones de conservation, alors que 11 % du territoire est déjà protégé. Le ministère de l'environnement a d'ailleurs fait un pas en ce sens en annonçant un plan de 106 millions d'euros pour le système national de réserves. "Il faudrait également privilégier les espèces locales pour le secteur agricole", plaide Michael Archer, qui propose, par exemple, d'opter pour la viande de kangourou afin de remplacer celle des moutons, accusés d'endommager les sols.
Marie-Morgane Le Moël
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La fin des glaciers des Alpes

Message par drÖne »

http://www.lyoncapitale.fr/index.php?me ... ticle=5406
La fin des glaciers des Alpes (04/05/2008 )

Environnement. Les glaciers s'évanouissent comme neige au soleil. L'âge d'or des Alpes prend fin.

A l'horizon 2 100, jusqu'à 90% des petits glaciers des Alpes auront fondu. Soit la quasi majorité des superficies de glace comprises entre 1 et 2 km2; soit une immense partie des Alpes. Le glacier de Sarenne (Alpe d'Huez), lui, est condamné d'ici quelques petites dizaines d'années. Pire, celui de Saint-Sorlin (massif des Grandes Rousses) a quasiment déjà une date d'enterrement : l'année 2 060. Bref, avant la fin de ce siècle, les Alpes seront méconnaissables. La faute à qui ? Au réchauffement climatique (n'en déplaise à l'ancien ministre Claude Allègre) estimé entre + 3 et + 6°C dans nos montagnes ! Mardi à 20 heures, dans le cadre des soirées scientifiques de l'université Lyon 1, Jean-Marc Vengeon vient expliquer tout ça en long, en large, en travers... et en profondeur. Une conférence qui promet de faire froid dans le dos. Ce jeune docteur en géologie, directeur du Pôle grenoblois d'études et de recherche pour la prévention des risques naturels (www.risknat.org ) est co-auteur d'un récent rapport, à échelle européenne*, sur l'impact des changements de climat sur les Alpes. ? Les chaînes de montagne sont parmi les territoires les plus vulnérables aux changements climatiques, car du fait du relief, il y a une juxtaposition très proche d'écosystèmes, explique Jean-Marc Vengeon. Quand on monte de 150 mètres en altitude, on perd un degré. Avec un réchauffement climatique de seulement un degré, cela veut dire que tous les écosytèmes changent de 300 mètres ?. D'aucuns n'osent alors imaginer + 6°C... Et pourtant, on y est. Les scientifiques sont unanimes : le changement est déjà en marche, conséquence des années passées de fortes émissions de C02.

Des conséquences brutales et en chaîne
Faut-il craindre davantage de chute de blocs, de crues, d'avalanches ou de laves torrentielles dans les Alpes ? Ces phénomènes vont-ils se manifester à des endroits jusqu'ici épargnés ? Observera-t-on davantage d'évènements extrêmes, ou même de nouveaux risques ? Telles sont les questions auxquelles tentaient de répondre les 87 pages. Conclusions : globalement, oui (le “globalement” venant du fait que des incertitudes demeurent dans la compréhension des impacts du changement climatique). Les précipitations devraient être en baisse, notamment dans le bassin du Rhône où les chutes de neige diminueraient de 21% entre 2054 et 2064. Conséquence : les hauteurs de neige s'affaibliront, les stations de faible et moyenne altitude risquent alors de voir leur activité fortement remise en cause. La fonte du permafrost (sol gelé de manière pérenne) entraînera une perte de cohésion de la roche, avec des éboulements plus fréquents (observation en 2003 dans les faces Nord des montagnes alpines), des glissements de terrains, des coulées de boue et des laves torrentielles, particulièrement dans les espaces raides de haute montagne.

Le Mont-Blanc pourrait disparaître
Les glaciers suspendus se décrocheront plus facilement, passant d'un mode “froid “ à “tempéré”. Parmi les sites à risque identifiés : le Dôme du Goûter, les Grandes Jorasses, le glacier de Taconnaz. Enfin, les crues pourraient être plus violentes et plus fréquentes en hiver, alors que les périodes de sécheresses s'accroiront en été.

“En gros, il restera moins d'1% de glaciers dans les Alpes, résume pour Lyon Capitale Martin Beniston, expert du GIEC** et titulaire de la chaire de climatologie à l'Université de Genève. C'est-à-dire ceux qui se trouvent à plus de 3 500 mètres d'altitude. Et encore, ils auront fortement diminué”. Notamment celui de Gébroulaz, en Vanoise, qui perd de sa masse glaciaire à vue d'oeil. Quid du Mont-Blanc, là-haut à 4 810 mètres ? “Nous n'avons pratiquement pas de scénarios pour l'après 2 100. Ce qui est certain, c'est qu'il ne sera plus “froid” comme aujourd'hui, mais beaucoup plus tempéré”. En gros, ce géant de glace de plusieurs milliers d'années pourrait, un jour, disparaître. Définitivement.

*ClimChAlp, Interreg III B Alpine Space.
**Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, prix Nobel de la Paix en 2007.
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La fonte des glaciers péruviens menace les ressources en eau

Message par drÖne »

Le Monde
La fonte des glaciers péruviens menace les ressources en eau
LE MONDE | 15.05.08 | 15h53


Les glaciers immaculés qui font la beauté de la Cordillère blanche, au coeur des Andes, sont-ils menacés de disparition ? Les scientifiques ne prédisent rien de bon à cette chaîne glaciaire tropicale - la plus haute et la plus grande du monde - située au nord de Lima, la capitale péruvienne.

"Le dernier inventaire montre que les glaciers de la Cordillère blanche ont perdu le quart de leur superficie entre 1970 et 2003, mais le plus grave est que 10 % d'entre eux ont disparu entre 1997 et 2003, ce qui montre une accélération du phénomène de fonte", avertit Robert Gallaire, responsable au Pérou du programme Great Ice, une unité de recherche de l'Institut français de recherche pour le développement (IRD), créée en partenariat avec l'Institut péruvien des ressources naturelles. En 2003, les glaciers de la Cordillère blanche ne s'étendaient plus que sur quelque 500 km2, contre 700 km2 trente-trois ans plus tôt.

URGENCE DE LA SITUATION

"Selon les études réalisées par l'IRD en Bolivie et au Pérou depuis 1991, les glaciers andins perdent entre 0,8 et 1 m d'épaisseur chaque année et leur front recule de 10 à 12 m par an", résume l'hydrologue, qui affirme que "les glaciers de la zone situés à moins de 5 300 m sont condamnés à disparaître d'ici vingt ans".

Cette situation est liée au réchauffement climatique, thème dont débattront les chefs d'Etat et de gouvernement de 56 pays - dont François Fillon pour la France - réunis à Lima, vendredi 16 et samedi 17 mai, à l'occasion du 5e sommet Amérique latine-Caraïbes-Union européenne.

"Les glaciers andins réagissent plus rapidement et plus fortement au changement climatique que ceux des autres régions, car ils sont situés sous les tropiques, où il y a davantage de radiations", explique Robert Gallaire, qu'inquiètent les répercussions du phénomène sur les populations locales : "Dans les Andes, les glaciers participent de manière significative à la ressource en eau, beaucoup plus que dans les pays tempérés."

"Les glaciers sont des réservoirs d'eau à l'état solide", rappelle Marco Zapata, de l'Institut péruvien des ressources naturelles. "On peut penser que, dans un futur proche, cette eau ne sera plus disponible pour les cultures, la production hydroélectrique, l'alimentation en eau de villes comme Lima, La Paz en Bolivie ou Quito en Equateur", prévient Robert Gallaire.

Le problème devrait s'accentuer durant la saison sèche, d'avril à octobre, lorsque les rivières sont surtout alimentées par les glaciers. "En ce moment, les glaciers fondent et les agriculteurs ont l'impression d'avoir plus d'eau, mais tout cela est très temporaire", précise Robert Gallaire, qui insiste sur l'urgence de la situation dans des pays comme la Bolivie ou le Pérou.
Chrystelle Barbier
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Le changement climatique bouleverse les océans

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Le changement climatique bouleverse les océans
29 mai 2008

L’intensité et la multiplicité des phénomènes marins dus au réchauffement climatique et à l’activité humaine ne permet plus aux scientifiques de comprendre les processus en cours et de prévoir leurs développemement futurs. Réchauffement de l’eau, acidification, déplétion de la biomasse transforment en profondeur les océans et la vie qu’ils abritent. Pourtant immense et généreuse, la mer commence elle aussi à fatiguer devant tant d’agressions. Saturée en CO2, elle est en train de déclarer forfait pour le rôle du puits de carbone que lui avaient attribué les scientifiques du GIEC.

Par Stephen Leahy, IPS, 28 mai 2008

Le changement climatique provoque tant de modifications multiples dans les océans de la planète que les scientifiques peinent à en suivre le rythme. Cette situation inédite ne permet pas d’avoir une vision globale sur leur état actuel ni sur les impacts futurs, disent les experts.

L’élévation du niveau de la mer, les changements dans l’intensité des ouragans et leur saisonnalité, le déclin de la pêche et des coraux sont quelques uns parmi les nombreux effets attribués aux changements climatiques.

Afin de tenter de mettre un peu d’ordre dans leurs - déconcertantes - observations, plus de 450 scientifiques de 60 pays se sont réunis à Gijón, sur la côte nord de l’Espagne, à l’occasion d’un colloque intitulé « Effets du changement climatique sur les océans du monde » qui s’est déroulé du 19 au 23 mai.

Le changement est visible dans tous les domaines étudiés par les sciences de la mer. L’élévation du niveau des mers et le réchauffement des températures océaniques sont les phénomènes les plus évidents, mais d’autres conséquences apparaissent également. Le déclin de la productivité de la biomasse océanique ne permet plus à certains biotopes d’abriter autant de poissons que par le passé, indique Luis Valdés, expert de renommée mondiale sur le plancton, qui est l’un des organisateurs du colloque.

Les espèces de déplacent vers de nouvelles régions en réaction au réchauffement des eaux dans leurs habitats d’origine, note M. Valdés, membre de l’Institut Océanographique Espagnol.

« Au large des côtes, dans le golfe de Gascogne, nous observons désormais des espèces tropicales que nous n’avions jamais vues auparavant », précise-t-il.

Ces modifications des écosystèmes marins entraînent des effets inconnus, ce qui accroît la nécessité et l’urgence de mener des observations suivies sur ces évolutions que connaissent les océans.

Les sciences de la mer sont largement en retard sur celles qui étudient l’atmosphère, principalement en raison du manque de financement. Il existe peu de séries de mesures sur la situation dans les océans qui s’étendent sur plus de 20 ans, et la majorité de ces informations ne couvre qu’une très faible proportion étendues maritimes, remarque M. Valdés.

« Capturerons-nous moins de sardines et d’anchois dans un proche avenir ? Je ne sais pas, parce que nous ne disposons pas de l’information, mais cela semble probable », déclare-t-il.

M. Valdés espère que le colloque encouragera les décideurs à financer une observation permanente de l’océan et des systèmes de surveillance afin que les scientifiques puissent détecter les évolutions en cours et faire des recommandations.

« La Commission européenne a qualifié cette initiative de plus importante réunion en Europe cette année », rappelle-t-il.

Certains changements intervenant dans les océans sont plus faciles à détecter, comme la constante augmentation des températures de surface de la mer dans les Caraïbes.

Durant les 20 dernières années, presque chaque mois, les chercheurs du Département des sciences de la mer à l’Université de Puerto Rico (UPR) ont mesuré la moyenne des températures et la salinité de la mer des Caraïbes à la surface des eaux.

Au cours de cette période, ils ont détecté une forte tendance à la hausse, en dépit de la variabilité due aux saisons et aux effets climatique du courant El Niño, indique Jorge Corredor, de l’UPR, qui a présenté ses conclusions durant le Symposium.

Au rythme actuel d’augmentation, la température moyenne annuelle dépassera à terme 27,4 degrés Celsius, c’est à dire la valeur du seuil pour la formation des ouragans. Cela signifie que les ouragans pourraient se former à tout moment de l’année dans trois ou quatre décennies si la tendance au réchauffement se poursuit. « Il n’y aura plus de saison des ouragans », avertit-il.

M. Corredor observe toutefois que le réchauffement de l’eau n’est que l’un des facteurs intervenant dans la formation des ouragans et qu’il existe d’autres résultats de recherches donnant à penser que le changement climatique n’augmentera pas leur nombre total dans la région. Toutefois, le nombre de tempêtes très puissantes est lui susceptible d’augmenter.

Le réchauffement de l’eau induit également un risque important pour les coraux. Les recherches effectuées à l’UPR montrent que dans le futur la température de l’eau serait susceptible d’être trop élevée durant l’été pour les coraux.

Pour les scientifiques, l’acidification des océans est également un nouveau sujet de préoccupation. Détecté depuis moins de quatre ans, ce phénomène est le résultat du processus par lequel les émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles rendent les eaux de surface plus acides.

Cette acidification commence à affecter les coquillages ainsi que les coraux et le plancton. Elle a le potentiel, en quelques décennies, de dévaster les récifs de coraux, mais également compromettre l’ensemble de la chaîne alimentaire maritime.

De nouvelles recherches seront nécessaires pour identifier et déterminer les effets de ce processus, indique M. Valdés.

Plus récentes encore sont les observations montrant que l’océan Austral absorbe désormais moins de dioxyde de carbone, qui est le principal gaz à effet de serre.

Il y a de cela un an, Corinne Le Quere, de Université Britannique d’East Anglia, a indiqué que l’océan Austral capture aujourd’hui moins de CO2 et semble avoir atteint son point de saturation.

Les océans absorbent la moitié de toutes les émissions de carbone d’origine humaine et les piégent dans les profondeurs océaniques.

Les conclusions de Mme Le Quere ont suscité un vif débat. Elle a informé les participants au Symposium qu’elle disposait aujourd’hui de preuves supplémentaires montrant clairement qu’une quantité moindre de CO2 est absorbée. De plus, il existe des preuves indiquant que le même phénomène apparaît dans d’autres océans. « Cela semble être un affaiblissement global du rôle de puits de carbone des océans », constate-t-elle.

Bien que subsistent encore quelques incertitudes, il semble que la quantité de CO2 demeurant dans l’atmosphère est plus forte que prévu. Aucune des modélisations climatiques utilisées par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) n’incluait ce facteur, ce qui signifie que leurs projections ont probablement sous-évalué la rapidité avec laquelle les niveaux de CO2 augmenteront.

A l’appui de ses dires, Mme Le Quere a produit une estimation réalisée par le GIEC à la fin des années 1990 qui sous-estimait la hausse réelle de CO2 observée au cours des dernières années.

Plutôt que de penser que le travail du GIEC est arrivé à son terme - avec pour couronnement le prix Nobel de la paix 2007- il est temps d’accélérer les efforts pour comprendre ce qui se passe dans les puits de carbone, estime-t-elle.

M. Valdés insiste sur le fait que les océans et le climat sont en train de se transformer d’une manière que nous ne comprenons pas encore. « La question clé à laquelle nous tentons de répondre est : de quel genre de monde nos enfants vont-ils hériter ? »
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Le Monde
Les naufragés de l'archipel de Tuvalu
LE MONDE | 09.06.08 |

AUCKLAND ENVOYÉE SPÉCIALE

Chaque dimanche, une centaine d'immigrants de Tuvalu se retrouvent pour la messe à Te Atatu South, une banlieue à l'ouest d'Auckland. Dans des locaux prêtés par le Lion's Club, les familles s'installent sur des nattes posées sur le sol, pour suivre le prêche, qui se déroule uniquement en tuvaluan. Quelques femmes ont une fleur de frangipanier dans les cheveux, et la plupart des fidèles parlent entre eux la langue de leur pays d'origine.
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Zoom La montée des eaux s'accélère

L'archipel de Tuvalu, à quelques milliers de kilomètres au nord de la Nouvelle-Zélande, est une des nations les plus petites au monde, par sa taille - 26 km2 de superficie terrestre - et son économie. Elle ne compte que quelque 11 000 habitants, répartis sur 9 îles et atolls coralliens. Mais, selon le dernier recensement, les immigrants de Tuvalu sont désormais plus de 2 600 en Nouvelle-Zélande, cinq fois plus nombreux qu'il y a quinze ans. Leur nombre pourrait encore augmenter, car la communauté est inquiète.

Tuvalu, comme l'archipel de Kiribati ou les îles Marshall, plus au nord, fait partie des petits pays du Pacifique menacés par le réchauffement climatique. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le niveau moyen des océans devrait monter de 18 à 59 centimètres d'ici à 2100. Pour ces îles situées tout juste au-dessus du niveau de la mer, ce serait une catastrophe. "Aucun endroit de Tuvalu n'est à plus de 5 mètres d'altitude. Les zones situées seulement 50 centimètres au-dessus de la mer vont souffrir d'inondations permanentes au cours de ce siècle", affirme John Hunter, océanographe à l'université de Tasmanie.

Traditionnellement, les habitants de Tuvalu émigraient pour des raisons économiques, les chances sur l'archipel étant limitées. Pendant longtemps, ils se sont rendus sur l'île de Nauru - entre les atolls de Tuvalu et la Papouasie-Nouvelle-Guinée - pour travailler dans les mines de phosphate. Mais, depuis quelques années, la menace climatique est devenue un autre motif d'exil. Misalaima Seve, originaire de Fongafale, l'atoll où se trouve Funafuti, la capitale, dit avoir été poussée au départ par la crainte de la montée des eaux. "J'ai vu beaucoup de choses changer. Maintenant, la mer recouvre la terre lors des grandes marées", soutient la vieille femme, dans un anglais hésitant.

Silou Temoana, installée en Nouvelle-Zélande depuis quelques années, affirme, elle aussi, avoir observé des changements sur son île de Niutao, au nord de Tuvalu. "Il y a moins de terres que lorsque j'étais petite, et en même temps plus de gens. Il devient plus difficile de faire pousser des plantes." Telaki Taniela, un père de famille qui vit avec ses cinq enfants dans une banlieue d'Auckland, fait un constat similaire : "J'ai quitté Tuvalu parce que je m'inquiétais du réchauffement climatique. Les grandes marées sont plus fréquentes. Certains, à Tuvalu, ne veulent pas y croire, ils se disent que Dieu ne laissera pas faire cela. Mais ils devront bien se rendre compte de la situation."

Des observations par satellite et par jauges ont été réalisées depuis une quinzaine d'années pour tenter de mesurer l'élévation du niveau de la mer, mais la période serait trop courte pour tirer des conclusions, avertissent des scientifiques. "Nous estimons que, de 1950 à 2001, la mer est montée de 2 millimètres par an en moyenne. Mais, à cause de l'accélération de l'élévation du niveau de la mer observée désormais, le phénomène pourrait s'aggraver à Tuvalu", explique John Hunter.

CHANGEMENT D'ÉCOSYSTÈME

Pour Simon Boxer, chargé de la question pour Greenpeace Nouvelle-Zélande, ce n'est, de toute façon, pas le seul danger : "Les populations des petites nations du Pacifique vont être confrontées à un changement de leur écosystème avant même d'être inondées, avec la salinisation de leur système d'eau et de leurs aires de cultures." Autre risque, la récurrence de phénomènes climatiques extrêmes, qui pourraient être dévastateurs pour ces petites îles.

Mais le réchauffement climatique ne serait pas seul en cause. Des scientifiques pointent également du doigt de mauvaises pratiques d'aménagement sur l'île de la capitale. "Depuis l'indépendance, en 1978, la population est passée de 700 à 5 000 personnes sur Fongafale. La construction de chaussées a, en outre, modifié les marées", commente John Connell, géographe à l'université de Sydney et spécialiste des îles du Pacifique. Pour Chris de Freitas, professeur à l'école de géographie de l'université d'Auckland, "il y a des inondations évidentes sur les îles de Tuvalu, mais le réchauffement climatique causé par l'homme n'est pas en cause. C'est le résultat de l'érosion et de projets immobiliers qui provoquent un afflux d'eau de mer".

C'est un point de vue que peu d'immigrants semblent prêts à entendre, beaucoup étant persuadés de payer le prix du mode de vie des pays occidentaux. Il y a quelques années, le gouvernement de Tuvalu avait même menacé de poursuivre en justice l'Australie et les Etats-Unis pour n'avoir pas ratifié le protocole de Kyoto. Fala Haulangi, l'une des figures importantes de la communauté à Auckland, n'admet aucun doute : "Nous ne prenons pas le prétexte du réchauffement climatique pour émigrer. Nos aînés sont bien sur leurs îles, ils n'ont aucune envie d'en partir." Et Telaki Taniela ajoute : "Nous devrions obtenir le statut de réfugiés climatiques, car nous sommes une nation propre, victime des actions des grands pays."

Pour l'instant, la Nouvelle-Zélande autorise chaque année 75 immigrants de Tuvalu à s'installer sur son territoire - via un programme d'immigration pour les îles du Pacifique -, sans leur reconnaître le statut de réfugiés environnementaux. A Auckland, la communauté de Tuvalu organise régulièrement des cérémonies et soirées traditionnelles pour tenter de préserver sa culture. "La migration est une solution, mais si notre pays est submergé, nos traditions risquent de se perdre, absorbées par la culture du pays où nous serons", craint Silou Temoana. En Nouvelle-Zélande, très peu parmi la jeune génération envisagent de retourner dans l'archipel de leurs parents.
Marie-Morgane Le Moël
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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