demeure du kaos

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Fioul Métal Jaquette
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demeure du kaos

Message par Otaku »

Pour ceux qui veulent signer la petition c'est open sur ce site.

Un gars qui me fait bien délirer et qui a l'air de bien mettre le kaos dans son ptit village.
Apparement ça a même détind sur ses voisin et maintenant c'est tout le village qui par en sucette.Son voisin d'en face a fait pareil mais dans une autre version.Et oui la création c'est contagieux.
D'ou l'inquiétude du maire.
Va finir par être tres convoité son village.
Putain trop de liberté et d'xpréssion là !!!! ça sent le roussi........

http://www.demeureduchaos.org/
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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

c'est pas seulement dans son village.

le gars s'appelle thierry ehrmann, lyonnais né natif. le village est juste un peu au nord sur le rhône, sais plus le nom... saint romain au mont d'or voilà

fondateur d'artprice.com notamment, son vaisseau amiral s'appelle groupe serveur http://www.serveur.com/FR/index.html

et y a aussi ehrmann.org plus discret, avec bel annuaire de liens et voeux pour 2003. http://ehrmann.org/

pas banal le monsieur. ça aussi, qu'il a balancé en conf à des entrepreneurs genre CCI en 2001 : http://www.serveur.com/thierry_ehrmann/lyon.htm
certains ont pas du s'en remettre..
promeneur - finno-magyar filolog - perplex propaganda expert
http://seenthis.net/people/bituur - Ur· http://dogmazic.net/ - ::gniark:: http://vnatrc.net/YAST/YARVBT/
W;7[)
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drÖne
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Message par drÖne »

Oula ! Moi, je serais poursigner une pétition CONTRE la demeure du chaos. Je m'en suis longuement expliqué sur un autre forum, et je copie-colle ici un "best fuck off" de mes arguments à charge :

Pour info, la Demeure du Chaos est tenue par un connard d'artiste milliardaire qui profite de son statut d'artiste et de son fric issu de diverses spéculations sur le marché de l'art pour imposer ses goûts à une population sans aucune concertation. De l'extérieur, ça donne l'image du pauvre artiste incompris par une population de bouseux arriérés et réactionnaires, mais comme souvent, quand on y regarde d'un peu près, la réalité est tout autre. On a affaire à un homme d'affaire avide et mégalomane, et je suppose que si c'était Michael Jackson qui était venu implanter dans le même bled l'un de ses délires architecturaux à la Fantasia, tout le monde aurait protesté. Mais ici, comme il se donne une image "indus" et branchée "alternatif", on le croit moins pourri que Bill Gates ou n'importe quel homme d'affaire du show biz : il faut dépasser ces préjugés et ne pas donner systématiquement dans l'apologie de l'ââârt, dont je vois mal au nom de quoi il justifierait tout ou mériterait plus de respect que l'agriculture ou l'artisanat local.

Il utilise et détourne l'imagerie de l'engagement artistique alternatif au profit d'une entreprise ultralibérale dont le fondement est avant tout la spéculation sur le marché de l'art. Il faut savoir qu'il a une dizaine d'employés (surveillés quotidiennement sur leur lieu de travail et jusque dans les toilettes par des caméras vidéo) et un système de réseau connecté à diverses bourses et banques de données : c'est ça, son "art" : faire du fric en rationalisant la spéculation sur le marché de l'art. Ca me fait penser à cette autre arnaque intellectuelle qu'est le nouveau look du Palais de Tokyo à Paris, qui utilise l'imagerie du squatt (béton brut, grafitis et tags, etc.) pour en faire une image de marque afin de vendre des produits commerciaux pendant qu'on expulse dans le même temps de vrais artistes des squatts parisiens. Ce sont toutes ces inversions idéologiques issues du libéralisme, quand le marché détourne des thèmes et des positionnement alternatifs pour en expurger la charge revendicative et politique, que je ne supporte plus.

Si Total ou ELF étaient venus installer une usine en plein coeur d'un petit village, est-ce qu'on aurait accepté leurs nuisances aussi facilement ? Mais là, sous prétexte qu'il s'agirait d'art, on exige des habitants qu'ils subissent les visions d'horreur que leur impose Ehrmann. En ce qui me concerne, ce genre d'esthétique ne me gêne absolument pas : si j'avais du blé, et une maison isolée du reste du monde, je construirais certainement un bunker encore pire, armé, et piégé pour interdire tout accès aux fâcheux... Mais je ne l'imposerais pas ainsi à un village tranquille qui ne demandait rien à personne. Quant à la comparaison avec le Facteur Cheval, parfois évoquée, je la trouve incorrecte, car ce dernier était un modeste bricolo qui a tout fait de ses mains, sans provoquer de problème de voisinage.

Autre chose qui m'insupporte dans cette affaire : quand on fait construire une maison, en France, il y a des règles architecturales que chacun doit respecter, car c'est la loi. Mes parents, qui ne se sont jamais considérés comme des artistes, on passé 30 ans de leur vie à bâtir une barraque dans les bois, à des kilomètres de toute habitation. Mais on les a fait chier pour une sordique question d'angle du toit qui ne correspondait pas, de quelques degrés, aux angles imposés pour les toits dans la région. Même chose pour un minuscule appenti destiné à abriter du bois, que la mairie voudrait leur interdire de construire sous prétexte que le revêtement en métal est interdit... Mais l'autre con, avec sa demeure de demeuré, lui, il a le droit de faire exploser des avions dans son jardin et de badigeonner des centaines de mètres carrés avec des couleurs criardes, de mettre des poutrelles de métal partout, sous prétexte que c'est un artiste miliardaire ? Mais on vit dans quel pays ? Parce que de quoi parle-t-on avec cette demeure de demeuré ? De ça, en plein coeur d'un petit village du lyonnais :

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Quant au côté "je suis un artiste mal aimé", faudrait qu'il arrête le demeuré : cette année, il a badigeonné plusieurs rues de mon quartier (croix Rousse) avec de grandes affiches en quadrichromie qui ressemblaient, de loin, à des affiches en photocopie pour squatt d'artiste, mais qui de près montraient qu'elles avaient du coûter la peau des fesses, sans compter le coût de la pose. Alors, il ne faudrait pas prendre le demeuré pour un gentil allumé d'artiste confronté à de méchants paysans réactionnaires hostiles à l'art contemporain et forcément incultes et de mauvaise foi : je pense que c'est plutôt la lutte du droit contre le mépris de tous au nom de l'ââârt, et surtout au nom du marché triomphant.

La Demeure du Chaos, c'est le Disneyland des amateurs d'indus : même mentalité, même mépris pour le public. Sauf qu'il est de bon ton de critiquer Disney (culture de masse, etc.), alors que la Demeure du Chaos ne récolte que des éloges : c'est dire si notre époque est en pleine dérive idéologique et manque de repères moraux. Quant à la loi, visiblement tout le monde s'en fout, et l'intérêt général aussi. Le Marché est devenu le seul alibi, ainsi que l'art : hyperindividualisme libéral oblige. Si tu avais ça, installé dans ton village, en face de l'église du XIIème siècle, tu dirais quoi ?

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Cette affaire est intéressante au plan des idéologies. A Lyon, il ne reste pratiquement plus un seul lieu festif à taille humaine (bar, squatt ou salle associative) car chaque soirée organisée est l'occasion pour tel ou tel voisin de porter plainte, et il suffit d'une seule plainte déposée pour qu'un établissement écope d'une fermeture administrative. Or, avec la Demeure du Chaos, rien de tel. Que se serait-il passé si au lieu d'être construit par un entrepreneur milliardaire, ce lieu l'avait été pas des squatteurs ? Evidemment, la semaine suivant l'occupation du lieu et sa transformation en "oeuvre d'art", il y aurait eu une descente musclée de CRS et ils auraient été virés. On a de nombreux exemples de ça dans chaque ville française. Ca montre bien que ce n'est pas la question de l'art qui est posée là, mais bien celle de la puissance que donne le fait d'avoir une fortune et des appuis politiques bien placés.

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Message par Otaku »

Soit pas jalouxxx ton tour viendra!!!

Je vois que cette deumeure te provoque une serieuse envie de vomir mais c'est vrai qu'il y a qq arguments derrière.
Mis a part le fait qu'il dérange la ptit comunauté
quel est donc le but final de la manoeuvre si conspiration il y a ?
La pub?
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drÖne
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Message par drÖne »

A mon avis il construit le siège social de son entreprise en lui donnant un look "arty", comme certains industriels se payent de grands architectes pour leur propre siège social. Coup de pub gratuit, en effet. Plus une certaine démagogie et une réelle mégalomanie : quand tu es miliardaire, c'est plus facile d'être mégalo et arty...

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LLB
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Message par LLB »

Merci Bituur, j'ai lu la conférence d' Ehrmann, qui me paraît relever d'une espèce d'avant-garde académique, faussement provocatrice, qui doit permettre à auditoire de managers et de financiers le plaisir de se sentir révolutionnaires puisque d'accord.

Je ne crois absolument pas que nous sommes dans un monde où dans une économie où n'ont de valeur que des idées, des "actifs immatériels", et où seul importe l'accès à des savoirs conçus comme des contenus, stockés et mis à dispositon, circulant.
En premier lieu le monde que ce type a en tête, ce sont les Etats-Unis, copiés par l'Europe.
Or une bonne partie de la planète n'est en rien concerné par ces visions où "les muscles, la sueur" et les matériaux n'existent plus - sous-entendus n'existent plus dans le vrai monde, qui est celui des échanges marchands. Ce n'est pas seulement que les hommes qui ne sont pas concernés en sont loin parce qu'ils sont pauvres et en retard, ce qui permettrait de les ranger d'avance dans le "monde" anticipé comme espace homogène où tôt ou tard tous passent par les mêmes états. Les visions des cultures comme des stades intermédiaires entre des états préhistoriques et l'état civilisé ultime (en l'occurrence le monde de l'esprit, de l'immatérialité, de la circulation des idées et des savoirs), ces visions ont la vie dure.
Pourtant on sait que ces histoires de village global, de monde mondial, sont une projection ethnocentrique qui nie les différences parce que les différences n'y seraient dues qu'à des écarts de richesse. Evoquer le monde "utopique" c'est tenter de faire en sorte qu'il advienne tel qu'imaginé, tenter de forcer l'avenir, d'enrôler les ignorants et les inconscients dans le Grand Dessein de la Société de La Connaissance à laquelle tous parviendront un peu de patience, ne poussez pas derrière.

Par ailleurs, dans le petit monde riche dont parle Ehrmann et tant d'autres prophètes, nous ne sommes absolument pas sur la voie d'un changement des valeurs qui passeraient d'actifs matériels à des actifs immatériels, pour des tas de raisons parmi lesquelles une énorme : on n'a jamais autant consommé de matériaux, métaux spéciaux, cables, satellites lanceurs, infrastructures, intrumentation et dispositifs extraordinairement chers des biotechnologies que notre Ehrmann voit comme des simples gènes, de l'information présente dans l'ether, papier, mobilier pour porter les machines, bateaux pour transporter, matériaux encore, forêt, sueur, muscles, planète, muscles, sueurs. Mais le tout loin de nos yeux, dans le monde pauvre, dans les mines angolaises qui fournissent des métaux rares pour les composants, dans les forêts chiliennes, dans les usines malgaches, loin.

L'historien David Edgerton donne une vision décapante de ces processus.

Enfin, le Savoir. Le type dit : "Ce sont les idées, sous forme d'œuvres de l'esprit , de droits d'auteurs, de brevets, de marques déposées, de droits d'organisation des banques de données, (droits sui generi), qui permettent de définir une nouvelle forme de pouvoir économique, permettant à de gigantesques serveurs de contrôler l'accès au savoir avec des réseaux mondiaux d'usagers connectés à Internet."
Berk. Le savoir fondamentalement c'est construit, par des bonhommes, en situation, et transmis aussi en situation. On fait tout pour transformer en données échangeables hors tout contexte, comme l'argent au fond, mais c'est une opération qui est extraordinairement régressive, et qui dans les faits ne marche pas ou plutôt, pour créer l'illusion qu'elle marche, il faut des médiations innombrables. Pour moi ce qui se passe sur le web, ce que fait DrOne ou Bituur, ce n'est pas de la gestion de savoirs, c'est de la création, du dialogue, des énigmes, des choses inéchangeables.

Et dernière chose : je crois comprendre à travers les échanges une partie de l'efficacité de la maison et du scandale, puiqu'il arrive à enrôler des signataires et donc des alliés pour ses intérêts, quels qu'ils soient.
Le Lion Bleuflorophage
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Surimi death camp
djeunz of ze room
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Message par Surimi death camp »

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