Une photo du nabot pour illustrer la méchanceté

[drÖne]

Albi. L'élève a choisi une photo de Sarkozy pour illustrer la méchanceté

«Je suis tombée des nues. Si quelqu'un était venu me voir pour me dire qu'il était choqué, j'aurais reconnu que c'était maladroit et j'aurais enlevé la photo. J'avais dit aux enfants, on ne regarde pas le personnage, on regarde l'expression. » Valérie Framit, enseignante de CM1 à l'école Claude Nougaro (ex-Salvan de Salies), n'en revient toujours pas. En novembre, pour conclure un travail d'art plastique et d'expression corporelle sur les sentiments et les expressions du visage, elle avait demandé aux enfants de découper et de ramener de chez eux des portraits illustrant différentes expressions.

Une fois en classe, sur de grandes affiches blanches dédiées chacune à un thème (joie, peur, surprise, douleur, fatigue, colère, méchanceté), les enfants devaient coller les portraits correspondants. Une fois fini, le travail a été affiché comme souvent, sur les murs du deuxième étage où se trouve la classe, et les CM1 sont passés à autre chose.

Mais vendredi, Claudie Jalby, directrice de l'école, a été informée par Michel Azéma, inspecteur d'académie, qu'une enquête interne était en cours dans son école à la demande de la présidence de la République, via la voie hiérarchique. Motif : une lettre signée (le ministère de l'Éducation nationale n'a pas souhaité faire connaître le nom du signataire), adressée directement à Nicolas Sarkozy, a dénoncé une atteinte à l'image du président sur une affiche accrochée dans l'école.

« La directrice catastrophée nous a réunis d'urgence pour savoir qui avait travaillé sur l'expression et les sentiments. L'inspecteur lui a demandé de faire un rapport circonstancié qui est parti mardi, et lui a dit qu'une enquête interne était mise en place, demandée personnellement par Sarkozy. C'est hallucinant » s'étrangle presque une des enseignantes de l'école, syndiquée CGT.
Conseil d'école extraordinaire ce soir

« J'ai fait retirer les panneaux dès que je l'ai appris. J'ai informé le préfet et je vais recevoir cette maîtresse pour l'entendre», expliquait hier soir l'Inspecteur d'Académie, informé dès vendredi dernier par un courrier type du ministère de l'éducation nationale. «J'en reçois toutes les semaines où on me demande des éléments de réponse. Si ça se trouve, le président ne le sait même pas... Les gens pensent que c'est lui qui se lève le matin et qui ouvre son courrier» ironise Michel Azéma, tout en estimant que l'enseignante a fait une erreur.

«On a laissé apparaître des raccourcis: Sarkozy égale méchant. Ce n'est sûrement pas ce qu'a voulu l'enseignante, mais il y a erreur d'appréciation. Ce n'est pas une faute professionnelle, c'est une erreur pédagogique(...) qui nécessite une remontrance» résume Michel Azéma.

En attendant, l'équipe pédagogique de l'établissement a convoqué un conseil d'école extraordinaire aujourd'hui à 17 h 30 avec les représentants des parents et de la mairie.

Voilà qui devrait animer le dernier jour officiel de classe, dans une école ou selon l'inspecteur d'académie, les relations sont «un peu tendues» entre les deux fédérations de parents d'élèves. «Il y a des oppositions fortes entre parents de la FCPE et de la PEEP. J'ai fait l'hypothèse que la lettre émanait de parents. Celui qui a écrit ça veut régler des comptes, sinon il en aurait parlé directement».

Dans cette ambiance de «confiance et de respect», idéale pour éduquer des enfants, l'enseignante incriminée qui travaille à mi-temps dans l'école, a pris rendez-vous lundi avec un avocat.

«J'y vais pour qu'il m'explique ce qui se passe et ce que je risque» confiait-elle hier soir.

« On a laissé apparaître des raccourcis : Sarkozy égale méchant. Ce n'est sûrement pas ce qu'a voulu l'enseignante, mais il y a erreur d'appréciation. Ce n'est pas une faute professionnelle, c'est une erreur pédagogique

Voilà, entre le fichage dès 13 ans, les Centres de Rétention Administrative remplis de "retenus" et ce genre de délation suivie de ce genre de représailles, la France montre le visage de la haine et de la montée inexorable du totalitarisme. Mais quel pays de merde !

[LLB]

Il y a tellement de mauvaises nouvelles convergentes qu'on a l'impression que ça participe de la paralysie des esprits : too much, résignation sous le flot des mesures inouïes de fichage d'expulsion, de répression, de contrôle, de méfiance. Les médias célébrant et justifiant. Mauvais trip à l'échelle d'un pays tout entier.

[drÖne]

C'est comme si une maladie mentale s'était emparée d'une nation tout entière. Une gangrenne intellectuelle avec des métastases dans l'ensemble des esprits et des institutions d'un pays. L'Allemagne a vécu ça lors de la montée du nazisme, ce qu'Haffner a très bien décrit. La France inaugure une forme très spécifique de totalitarisme : une barbarie sans l'habituel cortège d'éliminations physiques, mais pas une barbarie douce pour autant. On peut tuer sans tuer : le nabot et son clan de maffieux nous auront au moins appris cela.

Ca ne te pose pas des questions sur la légitimité de formes d'actions "musclées", toi ? Dans la mesure où plus aucun des contre-pouvoirs démocratiques n'a plus la moindre efficacité, où les intellectuels ne font plus que collaborer, et où les plus faibles sont tout de même en train d'en prendre plein la gueule pour qu'une oligarchie de riches raffle la mise ? Bien sur, aucune violence révolutionnaire ne peut déboucher sur quoi que ce soit dans une absence aussi évidente de perspectives politiques à long terme, j'en suis bien conscient. Mais si la seule perspective à long terme est de s'enfoncer collectivement dans le totalitarisme, et qu'aucun contre pouvoir structuré n'émerge, peut-on se contenter de subir ?

[LLB]

Je ne sais pas, partout la violence se retourne d'abord contre les plus faibles et sert la cause des forts : les émeutes en banlieue pourrissent la vie des habitants et ne dérangent pas une seconde le quotidien de tel ministre, qui va par contre en profiter pour durcir et réprimer sur place. J'ai l'impression que plus que jamais on est là-dedans notamment parce que beaucoup de gens se jalousent et se haïssent et préfèrent rire d'autrui avec leurs propres bourreaux, dans une connivence qui trahit le désir passionné de devenir avant tout un proche de ces bourreaux donc un petit puissant.
Je ne sais pas comment on peut sortir de là-dedans sans horizon politique collectif et sans interstices pour se cacher et vivre autrement. Ce que tu fais : se déplacer.

[drÖne]

Oui, c'est vrai que j'ai les mêmes doutes que toi sur l'utilité de la violence, mais bon, parfois je me dis qu'une bonne catharsis... vestiges et illusions keupon, sans doute !

Se déplacer, en effet, et sortir des cadres, c'est la seule réponse que j'ai trouvée. Mais elle ne fonctionnerait en ayant un impact social que si ce déplacement était collectivement partagé, et là on retombe vite sur les apories actuelles : comme il n'y a plus que très peu de dynamique collective, comment faire ? N'empêche, une "longue marche" de quelques milliers de personnes qui quitterait Paris pour demander un asile politique en Suisse,n ou n'importe où, ça aurait de la gueule : traverser la France à pied, comme une colonne de réfugiés en butte au totalitarisme rempant, ça susciterait peut-être (?) une réaction plus collective ?

[LLB]

Oui je pense que cette longue marche ressemblerait fort à cet épisode raconté par Pierre Clastres à propos du refus d'une population amérindienne, à un moment de structuration d'un état, de supporter ce "progrès" et la vague de départs qui s'en est suivie dans cette population. On pourrait essayer d'y réfléchir, sans penser médias, communication, évènement performance, garder l'idée de Nuit des Meutes de quelque chose qui se déroule sans être dévoré aussitôt par des enjeux de visibilité.

[drÖne]

Ouaip ! Quelque chose à forte connotation symbolique, comme une convergence de meutes engagées dans un exil collectif : y'aurait pas besoin de mettre en visibilité, car ça serait directement visible auprès des gens. Faudrait distiller l'idée. Mais comme je pars, ça va être difficile de m'impliquer. Mais ça fait un moment que j'y pense.

[drÖne]

En attendant, il y a un petit blog qui ironise bien sur cette affaire de dénonciation :

http://www.bakchich.info/article4367.html

[patman]

Je ne sais pas, partout la violence se retourne d'abord contre les plus faibles et sert la cause des forts

ouaip les routiers ki sakkage les rondpoints est une pleine demonstration de leur debilité.
Comme dit lote merde, ya delas greves mais on les voit plus.... c a limage de la populasse , rebelle le weekend (oui mais internet, blablabla) mais salarié de merde la semaine, pouarf. (piou piou salot de patron....bah ta ka po le sucer ton patron sa irait tellement mieux. sucer, jentends travailler pour une merde, juste pr faire vivre, souvivre sa familly, descendance de triso, sa donnera rien)la survie c déja po mal.......
ya plus grand chose à faire, leur faut un maitre au clébard ou à la meute du weekend, si tu prefere, ouaf ouaf ouaf.

++

[patman]

Je ne sais pas comment on peut sortir de là-dedans sans horizon politique collectif et sans interstices pour se cacher et vivre autrement. Ce que tu fais : se déplacer.

alors c pas des plus heureux, sa napporte po grand chose, mais mais c si simple, po de cadox, lanto.
c la guerre, nous, mys friends on est des cagoulés, des fous..., on fait po semblant, on collabore po , avec personne, avec aucun chien, avec aucun humain ki chlingue.
jamais, jamais, jamais, ma survivance, ma thune (300 € par mois depuis dizons 10 ans), c pa votre etat , ni un patron, ni un potto ki me sert, faite pareille sa ira mieux.

nan ? ya personne ? salarié (chien) vous etes ? scuse...
ta raison de po me cozer, je te hais pitit bite.

++