La place des femmes dans les milieux dits "alternatifs&

Discussions sur les enjeux politiques et socio-culturels des musiques populaires ou savantes.

Modérateur : drÖne

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drÖne
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Message par drÖne »

Tu as raison : c'est bien difficile de ne pas adopter un point de vue "contre" un autre et de sortir de l'alternative. Ceci dit, plus ça va et plus le "big busines" me fait chier, et que ce soit une affaire de mec ou de nana, ça me fait chier. Les grands festivals de prestige qui écrasent les petites initiatives locales peuvent parfaitement être portés par des nanas (je pense à quelque chose de très précis...), et c'est désolant. Les "grandes idées" pas généreuses des philosophes universitaires peuvent également être portées par des nanas, et on en a des exemples en tête. Bref, "keep small to be happy", ça pourrait être un slogan de mec aussi, un slogan qui ne naîtrait pas d'une volonté de ceux qui ont déjà tout d'acquérir en plus la reconnaissance de ceux (ou de celles) qu'ils dominent. En tout cas, c'est en tant que mec que je dis : marre des grands projets culturels, de la big science, et de tout ce que ça implique comme compromission !

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drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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LLB
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Message par LLB »

Tu as raison aussi, marre des dynamiques gestionnaires et productives d'intégration, de développement, de montée en puissance, de regroupement, de mise en ordre, de progression, on devrait chérir le foisonnement, supporter du désordre, être suffisamment vivants et confiants pour ne pas avoir envie de figer tout dans du big hard. C'est super les choses grosses, historiques, durables, vraiment c'est super important : je n'aimerais vraiment pas que tout soit bricolo et éphémère, mais c'est tellement loin d'être le risque qu'on a plutôt envie de dire que le big est détestable s'il empêche tout le reste d'émerger et de pousser. Effectivement ce n'est pas une question de gamètes. Ca le rejoint dans la mesure où il s'agit de supporter les différences qui mettent en danger.
Le Lion Bleuflorophage
juko
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hors série monde diplo

Message par juko »

je signale la sortie d'un manière de voir du Monde Diplo "les femmes rebelles". Certainement intéressant pour continuer notre débat!
LRL
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Message par LRL »

Merci pour ce débat hautement intellectuel...

Ca change du nivo de la plupart des forums...

Bcp de choses me sont venues a l'esprit au fur et à mesure ke je lisais cette thread, mais je ne pense pas ke livrer tout ca en vrac soit pertinent.

Je voulais juste vous remercier d'eviter de tomber ds "l'enkulaj de mouche" facile ds lekel se vautrent la plupart de ceux ki s'expriment habituellement (ailleurs kici il est vrai).

Effectivement, la différence majeure entre les hommes et les femmes telle ke je la perçois présentement est la suivante :
- pour les hommes : un besoin quazi-systématik de construire kk choze dans la matérialité pour laisser une trace de son passage (en quelque sorte, affirmer son ego). Cela passe par une lutte perpétuelle contre le reste du monde et une compétition en vue de s'imposer par rapport au regard de l'autre, et finalement, ce regard des autres les fait se sentir exister. Le fait ke les hommes agissent leur évite d'avoir à trop penser et de se retrouver seul avec eux-même, leurs doutes... etc
En vérité, je pense ke les hommes se battent contre eux-mm et que la lutte est avant tout intérieure. Cela est dommageable car ils refusent de voir ke les pensées peuvent parfois être contradictoires et ke le gris existe ossi, ke l'on a le droit de ne pas avoir d'opinions tranchées sur tel ou tel sujet, que nous n'avons chacun qu'une parcelle de vérité, et que tout est en perpétuelle evolution (y compris les opinions de chacun)...
- pour les femmes : une perception bcp plus affective et émotionnelle, comme il en fait mention dans le texte posté par Drone. Le femmes ressentent moins ce besoin de se mesurer a l'autre pour pouvoir exister. Elles savent que la présence simple peut suffir, que l'echange justifie aussi l'existence. Elle sont plus dans une démarche de collaboration que de compétition. Elles ne sont pas pour autant inactive, elles agissent à leur maniere, sans avoir besoin de rouler des mécanikes ou d'afficher leur nom partout. Effectivement, on pourrait peut-etre qualifier ca de modestie, ou peut-être enkor, d'humilité. Il y a une logike de long-terme (patience) et d'harmonie dans la féminité.
Je pense que ces 2 aspects de l'être humain sont totalement complémentaires, que chacun d'entre nous (homme ou femme) possède une part de ces 2 aspects plus ou moins exprimé. Je pense que l'education joue un role majeur dans l'expression de l'un ou l'autre de ces aspects afin de faire rentrer le ptit garcon et la ptite fille ds le moule ki leur est prédestiné.
Je pense que le monde matériel dans lekel nous vivons est nettement en train de glisser vers la masculinité et que cela riske de très mal finir, si l'aspect féminin n'est pas rapidement revalorisé.
MASC : actions / matérialité / court-terme / compétition
FEM : emotions / etherike / long-terme / collaboration

Dans un monde idéal, il y aurait harmonie car ékilibre entre ces 2 forces.... C'est peut-etre ca, le challenge de la dualité de notre monde actuel...

Je suis sortie du contexte qui nous interesse (le milieu festif) car je pense ke les problèmes sont les même partout. J'aime a voir que l'on en discute, car c'est une sorte de remise en question de l'humanité à chak débat de fond. Je ne voudrais pas ke mon post soit pris komm allant a l'encontre de la masculinité, car ce n'est pas du tout le cas (un monde sans hommes mankerait cruellement de constructions et de solutions pratikes), mais, de par ses caractéristikes, le masculin cherche a evincer l'otre pour s'affirmer, et ce serait dommage qu'il réussisse à evincer totalement la feminité de toute cette matérialité, sans finalement se rendre compte qu'il a besoin d'elle pour perdurer... et tout simplement pour être heureux et se sentir accompli sans avoir a ecraser l'autre...
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drÖne
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Message par drÖne »

Je crois en effet que ce type de débat ne peut pas concerner uniquement les milieux festifs et alternatifs, car ces milieux ne sont pas des ilôts isolés du reste de la société. Là où les milieux alternatifs sont des exemples intéressants, c'est dans leur volonté assez générale de remise en cause des rapports sociaux habituels, et du coup on est tenté de les prendre au mot en vérifiant, si, oui ou non, des relations aussi compliquées que les rapports homme-femme y sont pensées différemment. On manque d'observation de ces situations, ce qui fait qu'on en est réduits à argumenter à partir de nos impressions et de nos expériences subjectives, mais ce n'est pas trop grave : c'est le cas dans de nombreuses autres discussions en forum. En revanche, là où l'on a des données plus fiables, c'est quand des rapports sont écrits. J'en avais lu un sur la place des femmes à l'université, par exemple, qui était assez démoralisant : les femmes universitaires voient encore aujourd'hui leur progression de carrière systématiquement bloquées. Or, l'université pourrait, comme les milieux alternatif, avoir une fonction de remise en cause ou de restructuration de certains rapports sociaux. A près tout, on y est payés pour penser, se poser des questions, faire de la recherche et enseigner dans le cadre d'une éthique du savoir : ça aurait du permettre de voir émerger d'autres rapports sociaux que la pure et simple brutalité des rapports de domination homme-femme. Or, pour vivre ça de l'intérieur et avoir lu ce fameux rapport, il est évident que l'université n'est pas plus avancée de ce point de vue que le reste de la société.

En attendant, la remise en cause de la domination masculine se marque surtout dans des aspects assez formels : je pense par exemple à la refonte de l'écriture scientifique qui est pratiquée aux USA et au Canada. on lit par exemple des tournures de phrase de ce type "Il ou elle siège également à l'Assemblée des gouverneurs et à la Commission de planification de l'Université du Québec" ou "Je souhaite que chacun et chacune d’entre nous sente que son travail est important, que la direction est attentive à ses besoins, qu’il ou elle a les moyens d’exercer sa créativité, qu’il ou elle est écouté et entendu". Même chose quand on s'intéresse à la prose de certains activistes. Sur le réseau, on trouve souvant des phrases du genre "si vous êtes motivé-e-s par la lutte". Mais le problème, c'est que ces remaniements formels, outre leur lourdeur pour qui s'intéresse à l'écriture, ressemblent à un emplâtre sur une jambe de bois : j'aimerais bien, par exemple, savoir si les carrières des universitaires américaines ont été revalorisées par rapport à leurs collègues masculins, et si l'imposition du "he and she" dans chaque texte a été d'une quelconque utilité. A priori, j'en doute...

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