Je vous préviens, je vais faire ça de mémoire et en m'aidant de quelques sites web, car j'ai juste assisté à la préparation de quelques asados, mais je n'en ai jamais fait moi-même. Par contre, y'a pas photo avec les barbecues franchouillards : l'asado c'est le haut de gamme de la viande, le stradivarius de la grillade, le 24 carats du steak !
Ceci dit, premier problème pour réaliser un asado en France : la vache. La vache française, c'est de la merde, qu'on se le dise. D'abord, une vache qui bouffe de la vache en poudre, ça ne rime à rien. La vache argentine, môssieur, elle paisse dans la pampa en toute liberté ! Second problème, si on suppose qu'il serait possible de trouver une vache bouffable en France, c'est la découpe de la viande par les bouchers : chaque pays a sa manière de découper la barbaque et c'est donc très culturel. En Argentine, la vache n'est pas du tout débitée comme en France, et ça aussi ça change complètement la cuisson de la viande, donc le goût.
Voilà comment le boeuf argentin est découpé :

Et voilà comment on le découpe en France :

Et voilà à quoi ressemble la viande de vache qu'on utilise pour réaliser un asado :
http://www.estancialaernestina.es/873/894.html
Encore mieux, voici le détail des coupes :
http://www.pasqualinonet.com.ar/los_cortes.htm
J'en tire les morceaux les plus caractéristiques de l'asado :
L'asado de tira :
Le matambre :

Bon, il y a aussi les boudins, saucisses, parfois la viande de mouton, etc.
Donc, soudoyez votre boucher pour qu'il vous réalise ces coupes et comptez près d'1 kg de viande par personne. Sinon, c'est pas un asado !
Mais en dehors de la viande il y a aussi le matériel, le comburant, la préparation et la cuisson.
Le matériel :
Il faut en principe deux feux. Le meilleurs système est le chulengo :

Une fois donc que la braise est disposée, on commence par le boudin et les saucisse.J'ai pas dit ces horribles chipolatas ou merguez de chez carrefour, que ces infâmes dégénérés de français utilisent pour se rendre malade chaque week-end. J'ai parlé de "morcilla" : boudin, saucisse, la noblesse du cochon, donc.
On mange tranquilou ses saucisse en buvant, et l'asador, celui qui prépare la barbaque est en principe toujours le même : on n'intervertit pas les rôles en cours de route comme chez ces mongoliens attardés de fr... bon, où en étais-je ? Ah oui, l'asador est attaché au chulengo toute la nuit, mais il a le droit de se garder les meilleurs morceaux pour lui, pas folle la guêpe !
Ensuite seulement, vient la cuisson de la viande, généralement dans l'ordre suivant : asado, vacio, matambre. Enfin, là je sais plus trop en réalité.
La viande doit cuire LENTEMENT, j'ai dit ! Trèèèès lentement. Les argentins parlent avec amour et passion durant des heures du dégradé de couleur d'une bonne cuisson de viande, entre le cœur et la surface. On ajoute en général une sauce qui est stockée dans toute cuisine argentine et qui sert à saler la viande : un mélange d'eau, de jus de citron, de sel et d'ail. Ça évite que la viande sèche en cuisant.
La viande est toujours accompagnée de salade mixte : laitue, oignons, tomates, voire plus.
Voilà, en gros, la recette de l'asado argentin.
