Shackleton "Music for the quiet hour" (2012)

[drÖne]

J'écoute en ce moment l'album "Music for the quiet hour" de Shackleton, qui a déjà produit plusieurs albums orientés "dubstep" avec Skull Disco. L'abum est sorti en 2012, sans que j'en entende parler. Apparamment , le gus n'est pas amateur de coups de pub. Il y a une bonne présentation de cet album ici :
http://www.the-drone.com/magazine/shack ... organ-eps/

Je trouve ce disque assez fascinant, et fait rare, c'est le genre de disque qui m'a obligé à quitter une lecture en cours en m'empêchant de me concentrer dessus : pas par sa violence (pas le genre), ni par des sons destroy (pas le genre non plus), mais pour cause de fascination pour les ambiances et les formes de composition adoptées. On n'est plus du tout dans du dubstep (ce que Skull Disco pratiquait déjà de manière décalée, mais qui restait tout de même en arrière plan référentiel), ni même dans une proximité avec ce genre qui a donné autant de pépites (Digital Mystikz, Downliners Sekt) que de merdes insupportablement commerciales (une grosse partie des prod étiquetés "dubstep" de la scène pouet pouet clubbing). Non, pour le coup, shackleton lorgne plus sur l'expérimental ludique (quoique sombre) à la manière des Residents, de Renaldo & the Loaf ou de Moondog : ludique à cause du caractère volontairement naïf des boucles mélodiques répétitives (qui tournent souvent sur une ou deux petites mesures), savamment agencées dans des progressions rythmiques et harmoniques complexes et improbables. Autechre n'est pas loin non plus, le côté trendy chiant ésotérique en moins. L'album, comme l'indique son titre, repose en partie sur l'utilisation d'un drawbar organ, ce synthé au son généralement insupportable mais qui a fait les beaux jours des musiques gospel ou rythm'n'blues, ou même jazz et rock, dans les années 60 à 70.



Inutile de dire qu'on est loin du gospel, hein, avec Shackleton ! On reconnait bien les sons casse couilles du drawbar, mais la manière dont ils sont utilisés (pas si souvent que ça) et mis en rapport avec le reste, est toujours inventive.

On traverse des paysages lointains, on entend des inuits ou des japonais, sans jamais tomber dans la mièvrerie de l'ethnique "world", c'est parfois rebondissant et dansant et on pourrait presque se croire dans une soirée brésilienne, mais quelques secondes plus tard on navigue de manière nauséeuse dans des scories post-industrielles, bref, même si l'album est long il nous prend et ne nous lâche plus du début à la fin.

Bon, en gros on va pas finasser : c'est un grand album entre ambient, musique répétitive et XP. Très bien pour accompagner un

[totaimS3]

je voulais dire... BIEN!
et sans que ce veuille dire : sans plus.. SURTOUT!
mais du coup c'set vachement plus long...
et ça c'est pas bien.

[Ël Rapha]

Ca fait envie même si j'aime beaucoup ce que je connais déjà de lui . CAZ FAIT ENVIE !
Allez hop prochain chasse de galettes : celui la, le Slot hum de sculpture, et downliners sekt !

[totaimS3]

definetly GRANDE!

[drÖne]

Je l'écoute justement en ce moment même.

[pH]

je le fume aussi à cet instant précis

[drÖne]

Idem : Zamal Rul3Z !

Et sinon, y'a du nouveau chez Shackleton !



Freezing Opening Thawing : http://www.swqw.fr/chroniques/musiques- ... awing.html

Le dernier mini LP (3 titres, dont un long de 11 minutes) s'ancre fortement dans la dimension sérielle et minimaliste du précédent, tout en mettant en avant le côté "lumineux" des ambiances. Il exploite presque de manière obsessionnelle la logique de la boucle répétitive, lorgnant maintenant vers Steve Reich. Un Steve Reich qui aurait reçu la visite de travestis brésiliens dopés à la kétamine, et instillant subrepticement des zones d'ombres, de mystère. Ce dernier LP sonne moins expérimental, moins torturé que le précédent, mais il mérite franchement le détour !

[totaimS3]

ah bah si en plus ya des travellos brazil à balle de k je fonce!

[juko]

je confirme, j'ai écouté des extraits c'est très bien!
je sens que je vais lui donner mes ronds au gars

[drÖne]

Toi aussi, les travelos brésiliens... crac crac ?