danse à l'envers

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Modérateur : drÖne

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charlie
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danse à l'envers

Message par charlie »

de toute celles que j'ai entendues de toi c'est celle que je préfère(enfin bon...) je voulais savoir d'où venait ce discours de ouf que t'a samplé ( autant la voix du mek ke ce qu'il dit sont excellentes et très bien intégrées)
++
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drÖne
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Message par drÖne »

Hé bien c'est Antonin Artaud, poète fou bien connu qui a enregistré ce texte en 1947 sur Radio France. L'émission a immédiatement été interdite et censurée, et on a planqué les bandes durant de nombreuses années. Ce discours qui s'intitule "pour en finir avec le jugement de Dieu" a ensuite été déterré et utlisé dans divers contextes.

Voici le texte :

J’ai appris hier
(il faut croire que je retarde, ou peut-être n’est-ce qu’un faux bruit, l’un de ces sales ragots comme il s’en colporte entre évier et latrines à l’heure de la mise aux baquets des repas une fois de plus ingurgités),
j’ai appris hier
l’une des pratiques officielles les plus sensationnelles des écoles publiques américaines
et qui font sans doute que ce pays se croit à la tête du progrès.
Il paraît que, parmi les examens ou épreuves que l’on fait subir à un enfant qui entre pour la première fois dans une école publique, aurait lieu l’épreuve dite de la liqueur séminale ou du sperme,
et qui consisterait à demander à cet enfant nouvel entrant un peu de son sperme afin de l’insérer dans un bocal
et de le tenir ainsi prêt à toutes les tentatives de fécondation artificielle qui pourraient ensuite avoir lieu.
Car de plus en plus les Américains trouvent qu’ils manquent de bras et d’enfants,
c’est-à-dire non pas d’ouvriers
mais de soldats,
et ils veulent à toute force et par tous les moyens possibles faire et fabriquer des soldats
en vue de toutes les guerres planétaires qui pourraient ultérieurement avoir lieu,
et qui seraient destinées à démontrer par les vertus écrasantes de la force
la surexcellence des produits américains,
et des fruits de la sueur américaine sur tous les champs de l’activité et du dynamisme possible de la force.
Parce qu’il faut produire,
il faut par tous les moyens de l’activité possibles remplacer la nature partout où elle peut être remplacée,
il faut trouver à l’inertie humaine un champ majeur,
il faut que l’ouvrier ait de quoi s’employer,
il faut que des champs d’activités nouvelles soient créés,
où ce sera le règne enfin de tous les faux produits fabriqués,
de tous les ignobles ersatz synthétiques
où la belle nature vraie n’a que faire,
et doit céder une fois pour toutes et honteusement la place à tous les triomphaux produits de remplacement
où le sperme de toutes les usines de fécondation artificielle
fera merveille
pour produire des armées et des cuirassés.
Plus de fruits, plus d’arbres, plus de légumes, plus de plantes pharmaceutiques ou non et par conséquent plus d’aliments,
mais des produits de synthèse à satiété,
dans des vapeurs,
dans des humeurs spéciales de l’atmosphère, sur des axes particuliers des atmosphères tirées
de force et par synthèse aux résistances d’une nature qui de la guerre n’a jamais connu que la peur.
Et vive la guerre, n’est-ce pas?
Car n’est-ce pas, ce faisant, la guerre que les Américains ont préparée et qu’ils préparent ainsi pied à pied.
Pour défendre cet usinage insensé contre toutes les concurrences qui ne sauraient manquer de toutes parts de s’élever,
il faut des soldats, des armées, des avions, des cuirassés,
de là ce sperme
auquel il paraîtrait que les gouvernements de l’Amérique auraient eu le culot de penser.
Car nous avons plus d’un ennemi
et qui nous guette, mon fils,
nous, les capitalistes-nés,
et parmi ces ennemis
la Russie de Staline
qui ne manque pas non plus de bras armés.
Tout cela est très bien,
mais je ne savais pas les Américains un peuple si guerrier.
Pour se battre il faut recevoir des coups
et j’ai vu peut-être beaucoup d’Américains à la guerre
mais il avaient toujours devant eux d’incommensurables armées de tanks, d’avions, de cuirassés qui leur servaient de bouclier.
J’ai vu beaucoup se battre des machines
mais je n’ai vu qu’à l’infini
derrière
les hommes qui les conduisaient.
En face du peuple qui fait manger à ses chevaux, à ses boeufs et à ses ânes les dernières tonnes de morphine vraie qui peuvent lui rester pour la remplacer par des ersatz de fumée,
j’aime mieux le peuple qui mange à même la terre le délire d’où il est né,
je parle des Tarahumaras
mangeant le Peyotl à même le sol
pendant qu’il naît,
et qui tue le soleil pour installer le royaume de la nuit noire,
et qui crève la croix afin que les espaces de l’espace ne puissent plus jamais se rencontrer ni se croiser.

C’est ainsi que vous allez entendre la danse du TUTUGURI.
TUTUGURI
LE RITE DU SOLEIL NOIR


Et en bas, comme au bas de la pente amère,
cruellement désespérée du coeur
s’ouvre le cercle des six croix,
très en bas,
comme encastré dans la terre mère,
désencastré de l’étreinte immonde de la mère qui bave.


La terre de charbon noir
est le seul emplacement humide
dans cette fente du rocher.


Le Rite est que le nouveau soleil passe par sept points avant d’éclater à l’orifice de la terre.


Et il y a six hommes,
un pour chaque soleil,
et un septième homme
qui est le soleil tout
cru
habillé de noir et de chair rouge.


Or, ce septième homme
est un cheval,
un cheval avec un homme qui le mène.


Mais c’est le cheval
qui est le soleil
et non l’homme.
Sur le déchirement d’un tambour et d’une trompette longue,
étrange,
les six hommes
qui étaient couchés,
roulés à ras de terre,
jaillissent successivement comme des tournesols,
non pas soleils
mais sols tournants, des lotus d’eau,
et à chaque jaillissement
correspond le gong de plus en plus sombre
et rentré
du tambour
jusqu’à ce que tout à coup on voie arriver au grand galop, avec une vitesse de vertige,
le dernier soleil,
le premier homme,
le cheval noir avec un homme nu,
absolument nu
et vierge
sur lui.


Ayant bondi, ils avancent suivant des méandres circulaires
et le cheval de viande saignante s’affole
et caracole sans arrêt
au faîte de son rocher
jusqu’à ce que les six hommes
aient achevé de cerner
complètement
les six croix.


Or, le ton majeur du Rite est justement
L’ABOLITION DE LA CROIX.


Ayant achevé de tourner
ils déplantent
les croix de terre
et l’homme nu
sur le cheval
arbore
un immense fer à cheval
qu’il a trempé dans une coupure de son sang.
LA RECHERCHE DE LA FECALITE


Là ou ça sent la merde
ça sent l’être.
L’homme aurait très bien pu ne pas chier,
ne pas ouvrir la poche anale,
mais il a choisi de chier
comme il aurait choisi de vivre
au lieu de consentir à vivre mort.


C’est que pour ne pas faire caca,
il lui aurait fallu consentir à ne pas être,
mais il n’a pas pu se résoudre à perdre
l’être,
c’est-à-dire à mourir vivant.


Il y a dans l’être
quelque chose de particulièrement tentant pour l’homme
et ce quelque chose est justement LE CACA.
(ici rugissements.)


Pour exister il suffit de se laisser à être,
mais pour vivre,
il faut être quelqu’un,
pour être quelqu’un,
il faut avoir un OS,
ne pas avoir peur de montrer l’os,
et de perdre la viande en passant.


L’homme a toujours mieux aimé la viande
que la terre des os.
C’est qu’il n’y avait que de la terre et du bois d’os,
et il lui a fallu gagner sa viande,
il n’y avait que du fer et du feu
et pas de merde,
et l’homme a eu peur de perdre la merde
ou plutôt il a désiré la merde
et , pour cela, sacrifié le sang.


Pour avoir de la merde,
c’est-à-dire de la viande,
là où il n’y avait que du sang
et de la ferraille d’ossements
et où il n’y avait pas à gagner d’être
mais où il n’y avait qu’à perdre la vie.

o reche modo
to edire
di za
tau dari
do padera coco


Là, l’homme s’est retiré et il a fui.


Alors les bêtes l’ont mangé.


Ce ne fut pas un viol,
il s’est prêté à l’obscène repas.


Il y a trouvé du goût,
il a appris lui-même
à faire la bête
et à manger le rat
délicatement.


Et d’où vient cet abjection de saleté?


De ce que le monde n’est pas encore constitué,
ou de ce que l’homme n’a qu’une petite idée du monde
et qu’il veut éternellement la garder?


Cela vient de ce que l’homme,
un beau jour,
a arrêté
l’idée du monde.


Deux routes s’offraient à lui:
celle de l’infini dehors,
celle de l’infime dedans.


Et il a choisi l’infime dedans.
Là où il n’y a qu’à presser
le rat,
la langue,
l’anus
ou le gland.


Et dieu, dieu lui-même a pressé le mouvement.


Dieu est-il un être?
S’il en est un c’est de la merde.
S’il n’en est pas un
il n’est pas.
Or il n’est pas,
mais comme le vide qui avance avec toutes ses formes
dont la représentation la plus parfaite
est la marche d’un groupe incalculable de morpions.


« Vous êtes fou, monsieur Artaud, et la messe? »


Je renie le baptême et la messe.
Il n’y a pas d’acte humain
qui, sur le plan érotique interne,
soit plus pernicieux que la descente
du soi-disant Jésus-christ
sur les autels.


On ne me croira pas
et je vois d’ici les haussements d’épaules du public
mais le nommé christ n’est autre que celui
qui en face du morpion dieu
a consenti à vivre sans corps,
alors qu’une armée d’hommes
descendue d’une croix,
où dieu croyait l’avoir depuis longtemps clouée,
s’est révoltée,
et, bardée de fer,
de sang,
de feu, et d’ossements,
avance, invectivant l’Invisible
afin d’y finir le JUGEMENT DE DIEU.
LA QUESTION SE POSE DE...




Ce qui est grave
est que nous savons
qu’après l’ordre
de ce monde
il y en a un autre.


Quel est-il?


Nous ne le savons pas.


Le nombre et l’ordre des suppositions possibles
dans ce domaine
est justement
l’infini!


Et qu’est-ce que l’infini?


Au juste nous ne le savons pas!


C’est un mot
dont nous nous servons
pour indiquer
l’ouverture
de notre conscience
vers la possibilité
démesurée,
inlassable et démesurée.


Et qu’est-ce au juste que la conscience?


Au juste nous ne le savons pas.


C’est le néant.


Un néant
dont nous nous servons
pour indiquer
quand nous ne savons pas quelque chose
de quel côté
nous ne le savons
et nous disons
alors
conscience,
du côté de la conscience,
mais il y a cent mille autres côtés.


Et alors?


Il semble que la conscience
soit en nous
liée
au désir sexuel
et à la faim;


mais elle pourrait
très bien
ne pas leur être
liée.


On dit,
on peut dire,
il y en a qui disent
que la conscience
est un appétit,
l’appétit de vivre;


et immédiatement
à côté de l’appétit de vivre,
c’est l’appétit de la nourriture
qui vient immédiatement à l’esprit;


comme s’il n’y avait pas des gens qui mangent
sans aucune espèce d’appétit;
et qui ont faim.


Car cela aussi
existe
d’avoir faim
sans appétit;


et alors?


Alors
l’espace de la possibilité
me fut un jour donné
comme un grand pet
que je ferai;
mais ni l’espace,
ni la possibilité,
je ne savais au juste ce que c’était,


et je n’éprouvais pas le besoin d’y penser,

c’étaient des mots
inventés pour définir des choses
qui existaient
ou n’existaient pas
en face de
l’urgence pressante
d’un besoin:
celui de supprimer l’idée,
l’idée et son mythe,
et de faire régner à la place
la manifestation tonnante
de cette explosive nécessité:
dilater le corps de ma nuit interne,


du néant interne
de mon moi


qui est nuit,
néant,
irréflexion,


mais qui est une explosive affirmation
qu’il y a
quelque chose
à quoi faire place:
mon corps.


Et vraiment
le réduire à ce gaz puant,
mon corps?
Dire que j’ai un corps
parce que j’ai un gaz puant
qui se forme
au dedans de moi?


Je ne sais pas
Mais
je sais que


l’espace,
le temps,
la dimension,
le devenir,
le futur,
l’avenir,
l’être,
le non-être,
le moi,
le pas moi,


ne sont rien pour moi;


mais il y a une chose
qui est quelque chose,
une seule chose
qui soit quelque chose,
et que je sens
à ce que ça veut
SORTIR:
la présence
de ma douleur
de corps,


la présence
menaçante,
jamais lassante
de mon
corps;


si fort qu’on me presse de questions
et que je nie toutes les questions,
il y a un point
où je me vois contraint
de dire non,


NON


alors
à la négation;


et ce point
c’est quand on me presse,


quand on me pressure
et qu’on me trait
jusqu’au départ
en moi
de la nourriture,
de ma nourriture
et de son lait,
et qu’est-ce qui reste?


Que je suis suffoqué;
et je ne sais pas si c’est une action
mais en me pressant ainsi de questions
jusqu’à l’absence
et au néant
de la question
on m’a pressé
jusqu’à la suffocation
en moi
de l’idée de corps
et d’être un corps,


et c’est alors que j’ai senti l’obscène


et que j’ai pété
de déraison
et d’excès
et de la révolte
de ma suffocation.


C’est qu’on me pressait
jusqu’à mon corps
et jusqu’au corps

et c’est alors
que j’ai tout fait éclater
parce qu’à mon corps
on ne touche jamais.
CONCLUSION




- Et à quoi vous a servi, monsieur Artaud, cette Radio-diffusion?


- En principe à dénoncer un certain nombre de saletés sociales officiellement consacrées et reconnues:


1° cette émission du sperme infantile donné bénévolement par des enfants en vue d’une fécondation artificielle de foetus encore à naître et qui verront le jour dans un siècle ou plus.


2° A dénoncer, chez ce même peuple américain qui occupe toute la surface de l’ancien continent indien, une résurrection de l’impérialisme guerrier de l’antique Amérique qui fit que le peuple indien d’avant Colomb fut abjecté par toute la précédente humanité.


3° - Vous énoncez là, monsieur Artaud, des choses bien bizarres.


4° - Oui, je dis une chose bizarre, c’est que les Indiens d’avant Colomb étaient, contrairement à tout ce qu’on a pu croire, un peuple étrangement civilisé et qu’ils avaient justement connu une forme de civilisation basée sur le principe exclusif de la cruauté.


5° - Et savez-vous ce que c’est au juste que la cruauté?


6° - Comme ça, non, je ne le sais pas.


7° - La cruauté, c’est d’extirper par le sang et jusqu’au sang dieu, le hasard bestial de l’animalité inconsciente humaine, partout où on peut le rencontrer.


8° - L’homme, quand on ne le tient pas, est un animal érotique,
il a en lui un tremblement inspiré,
une espèce de pulsation
productrice de bêtes sans nombre qui sont la forme que les anciens peuples terrestres attribuaient universellement à dieu.
Cela faisait ce qu’on appelle un esprit.
Or, cet esprit venu des Indiens d’Amérique ressort un peu partout aujourd’hui sous des allures scientifiques qui ne font qu’en accuser l’emprise infectieuse morbide, l’état accusé de vice, mais d’un vice qui pullule de maladies,
parce que, riez tant que vous voudrez,
mais ce qu’on a appelé les microbes
c’est dieu,
et savez-vous avec quoi les Américains et les Russes font leurs atomes?
Ils les font avec les microbes de Dieu.


- Vous délirez, monsieur Artaud.
Vous êtes fou.

- Je ne délire pas.
Je ne suis pas fou.
Je vous dis qu’on a réinventé les microbes afin d’imposer une nouvelle idée de dieu.


On a trouvé un nouveau moyen de faire ressortir dieu et de le prendre sur le fait de sa nocivité microbienne.
C’est de le clouer au coeur,
là où les hommes l’aiment le mieux,
sous la forme de la sexualité maladive,
dans cette sinistre apparence de cruauté morbide qu’il revêt aux heures où il lui plaît de tétaniser et d’affoler comme présentement l’humanité.


Il utilise l’esprit de pureté d’une conscience demeurée candide comme la mienne pour l’asphyxier de toutes les fausses apparences qu’il répand universellement dans les espaces et c’est ainsi qu’Artaud le Mômo peut prendre figure d’halluciné.


- Que voulez-vous dire, monsieur Artaud?


- Je veux dire que j’ai trouvé le moyen d’en finir une fois pour toutes avec ce singe et que si personne ne croit plus en dieu tout le monde croit de plus en plus dans l’homme.


Or c’est l’homme qu’il faut maintenant se décider à émasculer.


- Comment cela?
Comment cela?
De quelque côté qu’on vous prenne vous êtes fou, mais fou à lier.


- En le faisant passer une fois de plus mais la dernière sur la table d’autopsie pour lui refaire son anatomie.
Je dis, pour lui refaire son anatomie.
L’homme est malade parce qu’il est mal construit.
Il faut se décider à le mettre à nu pour lui gratter cet animalcule qui le démange mortellement,


dieu,
et avec dieu
ses organes.


Car liez-moi si vous voulez,
mais il n’y a rien de plus inutile qu’un organe.


Lorsque vous lui aurez fait un corps sans organes, alors vous l’aurez délivré de tous ses automatismes et rendu à sa véritable liberté.


Alors vous lui réapprendrez à danser à l’envers
comme dans le délire des bals musette
et cet envers sera son véritable endroit.

+A+
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
charlie
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Message par charlie »

"pour en finir avec le jugement de Dieu" a ensuite été déterré et utlisé dans divers contextes
je serais intéressé de savoir dans quel contexte il aurait pu être utilisé (à part le tien) ?

merci de m'avoir fait découvrir ce poème d'une extrême richesse


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Message par drÖne »

Artaud est devenu une sorte de grand classique du romantisme noir. La new wave des 80's y a beaucoup fait référence. Artaud était fou, il a passé plus de la moitié de sa vie en HP, et il a goûté au Peyolt lors d'un voyage au Mexique. Du coup c'est devenu une sorte d'icône pour amateurs de sensations fortes. Le Discours a été utilisé de multiples fois. Récemment, c'est Marc Chalosse, un type qui triture des bandes et des machines avec des DJ et un batteur, qui a ré-édité l'intégralité du discours avec un CD non remixé, et un CD remixé. J'ai découvet ça après avoir fait mon mix. J'ai vu sur le web une troupe de théâtre qui a monté un spectacle avec de l'electronica autour du Discours. Je suppose qu'il y en a pas mal d'autres, depuis 1947, qui ont flashé sur ce texte. Si tu cherches des textes de poésie (française ou non, et pas seulement de la poésie d'ailleurs), il y a un excellent site qui a constitué une banque de données sonore (hors copyright : ils s'en foutent, et ils ont raison). C'est Ubu Web, un site américain : http://www.ubu.com/sound/artaud.html

Là, tu pourras entendre le Discours en version originale, mais aussi plein d'autres trucs intéressants pour sampler. C'est une mine d'or ce site, pour les mamateurs de discours dans mon genre... Sinon, y'a aussi la BN pour les délires verbaux...

+A+
drÖne
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Message par charlie »

excellent ton site (jvai m'essayer à sampler beckett ou duchamp j'hésite encore)

apres une lecture du poème d'artaud l'écoute de ton morceau a plus d'impact.
j'ai lu sur tekalombre que peut être tu jouerais ton live à la prochaine manif ça srait peut être intéressant de publier et distribuer ce poème (le contexte s'y prête plutôt bien et metter les gens à la polésie c'est pas mal...)

a+
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Message par drÖne »

charlox a écrit :excellent ton site (jvai m'essayer à sampler beckett ou duchamp j'hésite encore)
Excellents choix ! J'adore Beckett (ah, ses "textes pour rien", ou "nouvelles"...) et Duchamp. Je vais radoter, mais quand j'étais keupon, j'avais Le Grand Verre dessiné sur mes rangers...
apres une lecture du poème d'artaud l'écoute de ton morceau a plus d'impact.
j'ai lu sur tekalombre que peut être tu jouerais ton live à la prochaine manif ça srait peut être intéressant de publier et distribuer ce poème (le contexte s'y prête plutôt bien et metter les gens à la polésie c'est pas mal...)

a+
Oui, bonne idée. Il est un peu long pour que ça tienne sur une page A4 tout en restant lisible, c'est dommage. Faudrait trouver une forme pour que ça soit montrable, sans que ça fasse "pensum". Si t'as une idée...

+A+
drÖne
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charlie
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Message par charlie »

Le problème, c'est se demander si tronquer le poème est faisable ou pas. parce que 13 pages c'est impossible de les passer comme ça. Peut être donc des parties choisies pourrait être intéressant sous forme de dépliant (petit livret A4) avec bien sûr un site ou des références pour acquérir le texte entier et avoir plus d'info sur Artaud. Mais même ça sur une feuille A4...
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Message par drÖne »

Thierry me dit qu'il pourrait imprimer en A0. Peut-être que le texte rentrerait en entier. Mais ça risque d'être difficile à lire si c'est affiché sur le char.

+A+
drÖne
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