pour le gros rouge, c'est ce soir que ça se passe, 18 nov., à pantruche !

Modérateur : drÖne
En effet : c'est l'affiche de l'exposition organisée par le régime nazi sur "l'art dégénéré". Cette expo visait à "démontrer" le caractère "dégénéré" (pas viril, pas poilu, pas blond, pas germanique, etc.) de l'art moderne de l'époque. En particulier, des peintres comme Picasso, Max Ernst, l'expressionnisme d'Otto Dix, etc. Ou encore les influences "nègres" sur la peinture et la musique, qui étaient désignées comme "décadentes".charlox a écrit :c'est quoi cette affiche ? des réminiscences d'une époque révolue ?
En effet : viewtopic.php?t=48charlox a écrit :
à quand les free dans des musées (remarque ça fait ptet - pour certain - djà parti des antiquités) ?
Je ne pense pas qu'elle soit exposée actuellement. Ca remonte à quelques années.j'epsère avoir le temps de faire un tour à cette Xpo
Joli ! Tout plein de contradictions, de quoi rugir de plaisir en effet ! il ne faut pas qu'on oublie le public dans notre projet d'expo d'art dégénéré. Je pense qu'un prix du public dégénéré serait parfait. N'empêche que c'est une idée qui me plairait vraiment, cette affaire d'expo dégénérée...LLB a écrit :Quelle coïncidence heureuse, je passe, je risque un oeil et ô, la discussion sur les musées, l'art contemporain, l'art dégénéré, l'expo à Beaubourg, les diatribes et les projets culturels du présidictateur, quel plaisir de retrouver la Dronésie.
Justement je viens de lire un entretien daté de 1971 avec Peter Althaus, directeur de la Kunsthalle de Bâle, qui relate une anecdote merveilleuse, laquelle viendra utilement nourrir la réflexion des honorables membres du comité pour la réalisation de l'exposition dégénérée.
Le directeur promeut l'idée d'un musée ouvert, où l'équipe essaie de "aider et de stimuler le public en lui donnant la possibilité d'agir, de s'exprimer ou de se familiariser avec les techniques artistiques".
Mais ce généreux projet se heurte à un douloureux obstacle : les gens "ne veulent pas de cette liberté" et doivent donc être éduqués, car "il est absolument indispensable de changer les mentalités". Ce constat s'appuie sur une expérience menée par le musée. Un artiste, Schaffner, dispose dans l'espace du musée, à intervalles régulier de 130 cm, des cordes à 32 cm de haut. Un jeu de lumière au fond de la salle attire les visiteurs qui doivent traverser l'espace rempli de cordes. On espère des interactions. Althaus écrit : "l'effet était extraordinaire : les gens réagissaient par des jeux, par des agressions : on a du faire venir l'ambulance pour un vieux monsieur devenu subitement fou furieux". A côté, d'autres artistes disposent des éléments à des fins ludiques, silouhettes découpées, bidons, planches. Et tout de suite, paf, les visiteurs participent activement, ils interagissent comme des fous, "les artistes étaient les premiers surpris par cette participation du public" MAIS MAIS MAIS MAIS ça abîme les bidons, il y ades risques, bref, les artistes ont fini "par mettre leurs objets derrières des grillages au-dessus desquels ils ont construit une passerelle d'où l'on pouvait voir les oeuvres". Face à cet échec, Alhaus ne se décourage pas, écoutons-le tirer les leçons de cette expérience " J'espère toujours que les gens sont plus raisonnables qu'ils n'y paraissent et qu'une éducation de plusieurs générations leur permettra d'adopter une attitude critique en face d'eux-mêmes et de leur environnement".
Voilà, je caresse le projet de rétablir les concours, primes, grades, distinctions, favorables à l'émulation culturelle. Le premier rugissement d'or ira à Althaus.