Ah ouais ! Et aussi une bande son d'un tic tac d'horloge. Ou des bruits de caféteriats assourdis. Sinon, je viens de trouver une thèse sur l'ennui des lycéens : http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/ ... yceens.htmLLB a écrit :
Pour l'ennui je verrai bien un dispositif interactif : mettre à disposition des visiteurs des rouleaux de papiers d'emballage à bulles qu'on fait éclater. Des murs de téléviseurs montrant des spectateurs regardant des émissions qu'on ne voit pas.
C'est au collège que je me suis le plus ennuyé...
Géant ! A mon avis, ton musée n'attirera pas les touristes japonais ou américains, mais le projet mérite d'être creusé !Des récits détaillés de ces merveilleux dimanche après-midi chez des grands-parents, genre vers 17h au moment où on sert le café après le repas de midi, un peu avant la partie de ping pong dans le garage : émouvants monuments ethnographiques de l'ennui enfantin.
Un musée de l'ennui devrait peut-être voisinner avec un musée du travail, alors, parce que l'ennui que tu décris ressemble au désoeuvrement volontairement assumé qui n'est stigmatisé que du point de vue d'une survalorisation de l'action dans le travail, comme permettant la complétude de l'homme, son aboutissement. C'est depuis Marx en gros qu'on sacralise autant le travail... y'a une historienne qui vient de publier là dessus, sur le travail comme valeur, j'ai vu ça dans la feuille de propagande du CNRS. Je dérive, mais peu importe, j'ai toujours détesté les forums où on est supposé ne parler que d'un thème à la fois, et comme je suis sur mon forum, j'en profite pour dériver, car la dérive est productrice de surprises souvent. Bref, ces cons du CNRS qui ne sont pas à une contradiction près viennent de sortir leur feuille de propagande sur le thème du travail, et l'un des papiers dénonce l'idéologie du travail. Ca parle en gros de l'évolution du management, des taux de suicide important des salariés sur leurs lieux de travail (300 à 400 par an en Bretagne), de l'absurdité du discours et des idéologies manageriales et communicationnelles dans les entreprises et administrations, etc. Mais dans le même temps, le même canard valorise la "réforme" du CNRS, et l'évaluation comme valeur, ce genre de foutaises libérales de managers pressés et productivistes du CNRS. L'essence de notre époque c'est d'être totalement aveugle à ses propres contradictions, son incapacité à avoir de la cohérence.Mais essayer aussi de rendre le caractère magique du vrai désoeuvrement enfantin dont j'ai des souvenirs excellents, et dont j'aimerais retrouver parfois le secret, parce qu'à ce moment-là, clairement, le désoeuvrement est hors d'un système de représentations et de perceptions qui relie directement ennui et inaction.
Mais ça a peut être été de tout temps pareil, va savoir... d'où l'ennui ?
+A+