charlox a écrit :
Au niveau esthétique pour l'indus (pas idéologique bien sûr, j'y comprends plutôt une exorcisation des ces angoisses mais je n'étais pas là...), j'ai l'impression que c'est ce à quoi on assistait... imageries de la 2ème GM et tout le tralala. Mais comme tu l'assène à coups de missiles : "Ayons le courage d'être des brutes".
L'indus aujourd'hui s'est pas mal enfoncé dans ses propres clichés, en effet. Mais dans les années 80 c'était novateur. D'ailleurs, on appelait ça.. techno. Ou EBM (Electronic Body Music). Et il n'y avait pas que des looks à la Marylin Mansion qui n'était sans doute même pas né à cette époque. J'ai surtout vécu ça comme une période de caricaturisation de la société post-industrielle, y compris avec un segond degré humoristique et une certaine théatralisation. C'est un peu ce qui manque à la techno aujourd'hui : donner du sens à sa démarche autrement que sur les forums où ça tchatche, mais sur le terrain, c'est très pauvre au plan esthétique et idéologique. Du moins, ça s'est apauvri avec la massification. Et surtout, il y a un tel manque de cohérence au niveau des idées, c'est dingue ! Mais bon, chaque génération croit réinventer la poudre et génère son "mouvement" qui se délite lamentablement durantdes années avant que quelque chose de neuf ne reprenne le même cycle. Ca finit par être lassant, de voir passer les cylces, je trouve, sans que rien ne change vraiment, au fond. on recycle, on détruit pour mieux construire, on fait des révolutions de salon pour mieux installer les consensus et les légitimités, pour que rien ne bouge plus, pour que rien n'ait jamais la moindre chance de changer. On fait la Nuit des meutes et la Karnageval pour se retrouver avec les "grands" au ministère de l'intérieur, à gratter des privilèges minables (50 personnes au lieu de 250, putain, que c'est nul !)... pfff... la techno des free et ses activistes c'est pathétique.
Je n'ai sûrement pas assez de recul, comme tu dis, par rapport à Guevara "un immobilisme se modifiant" mais j'ai l'impression que l'on assite à un éclatement de plus en plus important...
Si ça pouvait éclater vraiment... Ce que je voulais dire sur Guevara, c'est qu'il pressentait, avant d'être devenu le révolutionnaire qu'il fut par la suite (ses carnets ont été écrits du temps où il terminait ses études de médecine, avant sa période révolutionnaire), le fait suivant : la révolution allait avoir lieu, mais elle aurait pour résultat de forger un ordre contraire aux aspirations de la jeunesse. Elle mobiliserait la jeunesse et ses idéaux pour les instrumentaliser au profit d'un ordre qui n'aurait rien à voir avec l'utopie. Il avait compris ça avant de l'avoir vécu, et il l'exprime dans ses plus belles pages, un truc flamboyant et terriblement désespérant, violent et prophétique.
or la musique peut être aussi à mon sens un facteur "d'émancipation" pour l'individu, lui faire comprendre qu'il est en quelque sorte capable de communier, de partager en sentant que ces différences individuelles existent mais ne sont pas tout : ce "fonds commun" que l'on scrute, d'où l'on puise cette sensation... [trop fatigué je reviendrais plus tard, peut être arriverez vous à lire entre les lignes non écrites, si je ne puis les transcrire peut être est ce aussi parceque je ne les ai pas suffisamment vécues...]
Je crois que c'est la recherche musicale qui peut être un facteur d'émancipation pour les individus qui la pratiquent. je ne suis pas sûr que la musique en tant que telle puisse émanciper quoi que ce soit. Mais la visée d'évolution qu'on met en place quand on ne reste pas dans un genre mais qu'on essaie de trouver des solutions personnelles, ça oui, ça peut faire bouger les choses. En gros, tout ce que la techno a abadonné depuis 15 ans. Mais les autres genres musicaux avaient aussi abandonné ça avant elle ! Les genres et l'immobilisme, c'est tellement plus rassurant.
Je crois comprendre mais... pour aller où ? (si ce n'est pas trop indiscret)
Aucune idée. Mais tu resterais dans un pays dirigé par un fasciste toi ?
+A+