Référendum pour l'adoption de la Constitution Drönésienne

Zone de discussion libre, sans thème précis.

Modérateur : drÖne

Je vote OUI

Parce que je le veaux bien
2
33%
Parce que j'ai un fusil braqué sur ma tempe
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Parce qu'il n'y a pas de case pour voter NON
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Parce que sinon, les flammes de l'enfer s'ouvriront sous les pieds des pêcheurs, par ce que sinon les météorites pleuvront sur la cité, et parce que ça ferait de la peine à mon Présidictateur adoré
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drÖne
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Message par drÖne »

LLB a écrit :
Pour l'ennui je verrai bien un dispositif interactif : mettre à disposition des visiteurs des rouleaux de papiers d'emballage à bulles qu'on fait éclater. Des murs de téléviseurs montrant des spectateurs regardant des émissions qu'on ne voit pas.
Ah ouais ! Et aussi une bande son d'un tic tac d'horloge. Ou des bruits de caféteriats assourdis. Sinon, je viens de trouver une thèse sur l'ennui des lycéens : http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/ ... yceens.htm

C'est au collège que je me suis le plus ennuyé...
Des récits détaillés de ces merveilleux dimanche après-midi chez des grands-parents, genre vers 17h au moment où on sert le café après le repas de midi, un peu avant la partie de ping pong dans le garage : émouvants monuments ethnographiques de l'ennui enfantin.
Géant ! A mon avis, ton musée n'attirera pas les touristes japonais ou américains, mais le projet mérite d'être creusé !
Mais essayer aussi de rendre le caractère magique du vrai désoeuvrement enfantin dont j'ai des souvenirs excellents, et dont j'aimerais retrouver parfois le secret, parce qu'à ce moment-là, clairement, le désoeuvrement est hors d'un système de représentations et de perceptions qui relie directement ennui et inaction.
Un musée de l'ennui devrait peut-être voisinner avec un musée du travail, alors, parce que l'ennui que tu décris ressemble au désoeuvrement volontairement assumé qui n'est stigmatisé que du point de vue d'une survalorisation de l'action dans le travail, comme permettant la complétude de l'homme, son aboutissement. C'est depuis Marx en gros qu'on sacralise autant le travail... y'a une historienne qui vient de publier là dessus, sur le travail comme valeur, j'ai vu ça dans la feuille de propagande du CNRS. Je dérive, mais peu importe, j'ai toujours détesté les forums où on est supposé ne parler que d'un thème à la fois, et comme je suis sur mon forum, j'en profite pour dériver, car la dérive est productrice de surprises souvent. Bref, ces cons du CNRS qui ne sont pas à une contradiction près viennent de sortir leur feuille de propagande sur le thème du travail, et l'un des papiers dénonce l'idéologie du travail. Ca parle en gros de l'évolution du management, des taux de suicide important des salariés sur leurs lieux de travail (300 à 400 par an en Bretagne), de l'absurdité du discours et des idéologies manageriales et communicationnelles dans les entreprises et administrations, etc. Mais dans le même temps, le même canard valorise la "réforme" du CNRS, et l'évaluation comme valeur, ce genre de foutaises libérales de managers pressés et productivistes du CNRS. L'essence de notre époque c'est d'être totalement aveugle à ses propres contradictions, son incapacité à avoir de la cohérence.

Mais ça a peut être été de tout temps pareil, va savoir... d'où l'ennui ?

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drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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LLB
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Message par LLB »

Autre référence "Les animaux s'ennuient-ils"par Jean Paul Natali dans un numéro de revue Autrement sur l'ennui.
Peut-être que l'ennui vient de ce que "chose remarquable, rien ne s'ensuit": et en effet, rien de plus déprimant que de lire dans le même journal des informations qui s'excluent en principe l'une l'autre si on les prend au sérieux. Et de fait il y a des philosophes comme Monique Canto pour qui le débat semble valoir pour lui-même, indépendamment des causes et des thèmes, comme si au fond, même l'activité intellectuelle et savante n'était qu'une distraction dont l'unique enjeu était son propre exercice. Dans cette vision là pas de problème, toute "cause" est bonne car elle suscite le débat, opium de la démocratie s'il ne peut pas sortir des enjeux de son propre exercice.
Peut-être l'ennui vient-il non pas de l'inaction mais du soupçon affreux de la vanité de l'action. Or le désoeuvrement consenti n'est pas vain, il est une reconquête parfois de l'infra-ordinaire, tout ce qui est écrasé par l'obsession de l'intensité et de la productivité, même dans l'expérience.
Par exemple j'adore voyage en passant des 24 heures d'affilée sans rien faire dans un taxi surchargé dans le désert, avec une cassette qui tourne en boucle. A priori, rien de plus vide et ennuyeux, tout ce temps perdu à ne rien faire que de subir un déplacement interminable dans un paysage toujours identique. Et bien dans ces moments, tout est chargé de sens et aiguisé, chaque petit geste, la micro-communauté qui se crée pour quelques heures avec les arrêts, les pannes, les regards, les gestes, les microscopiques partages et leurs mille échos dans l'espace presque vide, tout ce qui émerge très lentement justement comme la diversité fourmillante mais infiniment discrète du paysage désertique. J'aime bien cette dilatation du temps, cette redécouverte de nos possibilités d'investir ailleurs et autrement que ce qu'on imagine.
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drÖne
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Message par drÖne »

LLB a écrit :Autre référence "Les animaux s'ennuient-ils"par Jean Paul Natali dans un numéro de revue Autrement sur l'ennui.
Peut-être que l'ennui vient de ce que "chose remarquable, rien ne s'ensuit": et en effet, rien de plus déprimant que de lire dans le même journal des informations qui s'excluent en principe l'une l'autre si on les prend au sérieux. Et de fait il y a des philosophes comme Monique Canto pour qui le débat semble valoir pour lui-même, indépendamment des causes et des thèmes, comme si au fond, même l'activité intellectuelle et savante n'était qu'une distraction dont l'unique enjeu était son propre exercice. Dans cette vision là pas de problème, toute "cause" est bonne car elle suscite le débat, opium de la démocratie s'il ne peut pas sortir des enjeux de son propre exercice.
C'est marrant, j'avais failli écrire "chose remarquable..." aussi ! Je pensais exactement au bouquin de Musil. Le truc, c'est que comme il débouche sur la guerre de 14, si la peinture qu'il fait de la société allemande et autrichienne, dans ses contradictions, est proche de notre société et de nos contradictions, alors ça ne présage rien de bon. M'enfin, le contexte historique a tout de même bien changé sur d'autres plans. Mais une société qui ne perçoit plus ses contradictions, et qui flingue dans le même temps les espaces de réflexion et de réflexivité (comme on flingue en ce moment les sciences humaines et des pans entiers du patrimoine culturel), peut-elle survivre bien longtemps à ce rythme ? A propos de patrimoine, tu savais qu'une partie des collections du musée de l'Homme allaient être vendue ? La loi sur le patrimoine a changé, je savais pas. Maintenant on peut se débarrasser de tout ce qui pourrait rappeler le passé, et les peuples, et qui n'est pas sanctuarisé comme âââârt...
Peut-être l'ennui vient-il non pas de l'inaction mais du soupçon affreux de la vanité de l'action. Or le désoeuvrement consenti n'est pas vain, il est une reconquête parfois de l'infra-ordinaire, tout ce qui est écrasé par l'obsession de l'intensité et de la productivité, même dans l'expérience.
Par exemple j'adore voyage en passant des 24 heures d'affilée sans rien faire dans un taxi surchargé dans le désert, avec une cassette qui tourne en boucle. A priori, rien de plus vide et ennuyeux, tout ce temps perdu à ne rien faire que de subir un déplacement interminable dans un paysage toujours identique. Et bien dans ces moments, tout est chargé de sens et aiguisé, chaque petit geste, la micro-communauté qui se crée pour quelques heures avec les arrêts, les pannes, les regards, les gestes, les microscopiques partages et leurs mille échos dans l'espace presque vide, tout ce qui émerge très lentement justement comme la diversité fourmillante mais infiniment discrète du paysage désertique. J'aime bien cette dilatation du temps, cette redécouverte de nos possibilités d'investir ailleurs et autrement que ce qu'on imagine.
On en a discuté, et j'ai justement l'intention d'inaugurer mon trip en Argentine par 16h de bus pour cette même raison. Vive la lenteur !

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drÖne
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LLB
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Message par LLB »

Je sais, et je t'envie ! Ca sera des moments incroyables, je n'en doute pas.
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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

y a deux fôte d'orthographe dans les questions du sondage....

c'es dommage....
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patman
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Localisation : Cannot find MySQL header files under yes.
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Message par patman »

Se cher bituur tjr la kant il fot, mè moi je en totalyse 3,
toot par en couille…tiens en passant Dröne tu leur signale ox collègues d'argentine ben leur mogette bofbof, tu vas bien bouffer avec d'anciens responsables ??

Fin d'impunité pour la dictature argentine et ces tortionnaires le jeudi 14 août 2003, c encore tout frais...

++
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