Posté : 17 sept. 2006, 11:17
Intermède ironique : prolégomènes à une typologie raisonnée des touristes.
Lors de notre voyage, nous avons pu observer un certain nombre de comportements touristiques, et nous sommes en mesure d'établir une typologie, un classement, des touristes visitant la Bolivie.
- Le treker sportif : majoritairement vêtu en rouge, il arbore fièrement des vêtements « techniques » (polaire, doudoune, etc.). Son biotope est constitué par les hôtels quatre étoiles et il mange uniquement dans les restaurants proposant un menu continental. Il voyage en groupes de 6 à 20 personnes, généralement accompagné par un guide bilingue et ne sort guère des quartiers dont le guide du Routard ou le Lonely Planet disent qu'ils sont « sûrs ». Le guide a pour fonction d'aplanir toutes les difficultés inhérentes à un voyage dans des contrées hostiles : choix et traduction du menu, relations avec les serveurs et traduction simultanée, gestion de l'attente des plats, vérification de la note de restaurant, appel des taxis par téléphone, etc. Formant un groupe compact, les trekers sportifs sont tout entier absorbés par la logique interne à leur propre groupe : leurs contacts avec la population locale se limitent aux relations avec les vendeurs des boutiques d'artisanat des centre-villes. Les activités principales du treker sportif sont caractérisées par des noms se terminant par « ing » : trekking (promenade ou randonnée), canyoning, rafting, canoping (grimper aux arbres), visiting (heu...) et restauring (idem). Suivant aveuglément les conseil des vendeurs du Vieux Campeur, le treker sportif a massivement investit, ces dernières années, dans les bâtons de marche : sans utilité réelle, ces bâtons ont l'avantage de donner une contenance lors des promenadings en groupe.
- Le touriste atteint du syndrome mimétique de Manu Chao : arborant continuellement un bonnet marron et beige en poils de lamas identique à celui que porte Manu Chao, il cherche à se fondre dans la population locale des quartiers à tendance hippie des centre villes. Il peut également porter un pantalon et des chemises hindoues, car il aime l'artisanat typique du monde entier.
Affublé à son grand désespoir d'une peau blanche, de tâches de rousseurs et de cheveux teintés en orange, il a cependant un peu de mal à se faire totalement passer pour un paysan Ayamara ou pour un Quetchua... Mais en enfonçant son bonnet andin jusqu'aux oreilles, il a la sensation de participer pleinement au grand tout cosmique de la fusion de tous les peuples du monde dans l'univers de l'artisanat local.
- Le touriste atteint d'indianajohnnisse : variante nord américaine du syndrôme mimétique de Manu Chao, le syndrôme de l'indianajohnisse impose au sujet le port continuel d'un stetson en cuir marron pouvant être accompagné de divers accessoires : coutelas, yatagan, boussole, etc.
- Le touriste étatsuniens : catégorie à part entière dont le biotope est constitué par les chambres et les cours intérieures des hôtels du centre ville référencés par le Lonely Planet. L'étatsunien a pour caractéristique de ne jamais sortir de son hôtel, dans lequel il reste cloîtré par petits groupes par peur d'affronter la réalité terrifiante des contrées hostiles qu'il visite. L'étatsuniens occupe alors son temps à surfer sur le net en buvant de la bière locale, car elle est moins chère que dans son pays. Quand il ne surfe pas sur le net, il boit de la bière locale en lisant des journaux étatsuniens. Grand amateur de soirées festives entre étatsuniens, son voyage consiste en général en successions ininterrompues de beuveries bruyantes dans les hôtels où il réside. On le reconnaît aisément à l'interjection « yeah » qui ponctue environ toutes les trois secondes son discours : l'étatsuniens est en effet un individu très positif... On le reconnaît également à un signe distinctif spécifique : il est le seul être humain à commander des hamburgers dans les restaurants boliviens.
Lors de notre voyage, nous avons pu observer un certain nombre de comportements touristiques, et nous sommes en mesure d'établir une typologie, un classement, des touristes visitant la Bolivie.
- Le treker sportif : majoritairement vêtu en rouge, il arbore fièrement des vêtements « techniques » (polaire, doudoune, etc.). Son biotope est constitué par les hôtels quatre étoiles et il mange uniquement dans les restaurants proposant un menu continental. Il voyage en groupes de 6 à 20 personnes, généralement accompagné par un guide bilingue et ne sort guère des quartiers dont le guide du Routard ou le Lonely Planet disent qu'ils sont « sûrs ». Le guide a pour fonction d'aplanir toutes les difficultés inhérentes à un voyage dans des contrées hostiles : choix et traduction du menu, relations avec les serveurs et traduction simultanée, gestion de l'attente des plats, vérification de la note de restaurant, appel des taxis par téléphone, etc. Formant un groupe compact, les trekers sportifs sont tout entier absorbés par la logique interne à leur propre groupe : leurs contacts avec la population locale se limitent aux relations avec les vendeurs des boutiques d'artisanat des centre-villes. Les activités principales du treker sportif sont caractérisées par des noms se terminant par « ing » : trekking (promenade ou randonnée), canyoning, rafting, canoping (grimper aux arbres), visiting (heu...) et restauring (idem). Suivant aveuglément les conseil des vendeurs du Vieux Campeur, le treker sportif a massivement investit, ces dernières années, dans les bâtons de marche : sans utilité réelle, ces bâtons ont l'avantage de donner une contenance lors des promenadings en groupe.
- Le touriste atteint du syndrome mimétique de Manu Chao : arborant continuellement un bonnet marron et beige en poils de lamas identique à celui que porte Manu Chao, il cherche à se fondre dans la population locale des quartiers à tendance hippie des centre villes. Il peut également porter un pantalon et des chemises hindoues, car il aime l'artisanat typique du monde entier.
Affublé à son grand désespoir d'une peau blanche, de tâches de rousseurs et de cheveux teintés en orange, il a cependant un peu de mal à se faire totalement passer pour un paysan Ayamara ou pour un Quetchua... Mais en enfonçant son bonnet andin jusqu'aux oreilles, il a la sensation de participer pleinement au grand tout cosmique de la fusion de tous les peuples du monde dans l'univers de l'artisanat local.
- Le touriste atteint d'indianajohnnisse : variante nord américaine du syndrôme mimétique de Manu Chao, le syndrôme de l'indianajohnisse impose au sujet le port continuel d'un stetson en cuir marron pouvant être accompagné de divers accessoires : coutelas, yatagan, boussole, etc.
- Le touriste étatsuniens : catégorie à part entière dont le biotope est constitué par les chambres et les cours intérieures des hôtels du centre ville référencés par le Lonely Planet. L'étatsunien a pour caractéristique de ne jamais sortir de son hôtel, dans lequel il reste cloîtré par petits groupes par peur d'affronter la réalité terrifiante des contrées hostiles qu'il visite. L'étatsuniens occupe alors son temps à surfer sur le net en buvant de la bière locale, car elle est moins chère que dans son pays. Quand il ne surfe pas sur le net, il boit de la bière locale en lisant des journaux étatsuniens. Grand amateur de soirées festives entre étatsuniens, son voyage consiste en général en successions ininterrompues de beuveries bruyantes dans les hôtels où il réside. On le reconnaît aisément à l'interjection « yeah » qui ponctue environ toutes les trois secondes son discours : l'étatsuniens est en effet un individu très positif... On le reconnaît également à un signe distinctif spécifique : il est le seul être humain à commander des hamburgers dans les restaurants boliviens.