Vu que vous etes parti à 180 sur des notions d’un niveau dont je ne peut me faire que lecteur assidue, après avoir essayer pendant 2 jours de rebondir sur vos propos et n’ayant réussis qu’à m’enfoncer un peu plus dans une mélasse inextricable, il vaut mieux que je parte sur mes propres réflexions…
(à drÖne de voir si ça vaut le coup de séparer en 2 sujet... voir +)
Les questions beaucoup plus théoriques que les votres qui m’assaillent à l’heure actuelle et ce depuis des mois se limitent pour l’instant aux notions d « état de nature » et de « contrat social ». Il aura fallu que je découvre ce cher Max pour enfin trouver une base de réflexion.
chaosmoze a écrit : Je ne suis cependant pas sûr que la lecture version anomie hobbesienne soit la bonne. "S'emparer de", "se faire de force propriétaire", ou "se donner le pouvoir" me semble relever davantage d'un quant à Soi, c'est à dire d'une posture de concrétisation d'un Soi (qui revendique de suspendre la distinction entre l'avoir et l'être).
Pour ma part, j’en suis sûr, mon cher Dupont !
D’ailleurs à propos de lecture de stirner
Mais toute lecture est une traduction en une langue qui va s'écartant de plus en plus de celle de l'auteur; les œuvres philosophiques les plus solidement pensées, si elles n'ont pas à en craindre d'autre, ne peuvent échapper à cette « réfutation ». L'induction scientifique, impuissante contre le réseau serré des déductions, en ronge chaque maille tour à tour, les points de vue se modifient, les termes reçoivent des définitions nouvelles, et, finalement, l'ossature logique de l'œuvre demeure, mais la chair et le sang en ont changé et elle vit d'une vie toute nouvelle. Tel est le sort habituel de tous les travaux purement dialectiques, et Stirner y est soumis. Si l'œuvre du moraliste reste inattaquable, il faut aujourd'hui, pour juger les conclusions de son livre, faire subir une espèce de remise au point à son principe, l'individu.
je voulais cité ce passage pour souligné que la lecture est une traduction(1). Et si
il faut aujourd'hui, pour juger les conclusions de son livre, faire subir une espèce de remise au point à son principe, l'individu , je me rends compte que la traduction libérale en ressort uniquement avec le squelette.
La force seule décide de la propriété
Tandis que le libertaire a une traduction qui reste axée sur l’individu.
Le Moi doit donc entreprendre un long travail de réappropriation de soi et de découverte de son unicité, il doit s'extraire de cette gangue des idées générales et abstraites ou tout concourt à l'enfermer.
Ai-je un parti pris, du fait que je me sente évidement plus libertaire que libéral, en disant que la traduction libertaire est plus juste (proche de l’esprit de l’auteur) ? Je ne le crois pas(2).
En faisant ma propre traduction, pour comprendre les raisons de cette violence je dirais que ce livre est avant tout une insurrection du Moi arrachant sa Propriété à l’emprise des idéologies et sociétés de tout poil. D’ailleurs en faisant une traduction encore plus personnel, je dirais que j'y vois plus un sens "psychanalytique" que "sociologique".(3)
L’association n’y est finalement qu’assez peut exprimée. L’objectif premier de Stirner dans l’Unique et sa Propriété est de libérer le Moi et n’évoque l’association que dans le but de préservation du Moi. A prtir de là, chacun peut laisser libre à court à son imagination pour extrapoler…
Cet Unique prône donc pour moi un retour à « l’homme naturel »... Peut-etre plus proche de Locke ?
Locke décrit ainsi l'état de nature :
« un état dans lequel les hommes se trouvent en tant qu'homme et non pas en tant que membre d'une société. » (Traité du gouvernement civil, §14)
Dans cet état, les hommes sont libres et égaux. En effet, aucun homme n'est soumis par nature à quiconque, car on ne peut être assujetti à la volonté arbitraire d'un autre homme, ni être tenu d'obéir à des lois qu'un autre instituerait pour lui : dans l'état de nature, nul ne détient d'autorité législative.
Mais à ce stade il vaudrait mieux que je révise avant d’oser aller plus loin que l’état de nature en évoquant une idée d’un « état animal » si l’homme est bien un animal doué de raison. (5)
PS1 : ça part vraiment dans tous les sens ! :D
(
1)et de même, la traduction est une lecture
(2)en fait wikiberal ne fait que citer la partie qui l’interesse et n’est pas réellement une traduction liberale….
(3)un peu comme « tuer le père »… plus lié à la métaphore, on pourrait aussi utiliser l’image de Hulk ptet !
(4) j’ai pu remarqué avec effroi, l’unanimité de mes contemporains sur cette vision d’état de guerre permanente de chacun contre chacun en l’absence d’autorité et surtout l’impossibilité d’avoir ou même ne serait-ce d’évoquer une vision plus proche de celle de Locke ou de Rousseau.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat_de_nature
D’où l’ impossibilité de me séparer de mes réactions de « misanthrope punk »
(5) peut-etre proche du « devenir animal » de deleuze ?…