Mais 2008: 2 anniversaires

Désobéissances et micro-résistances.

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KeLkUn
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Mais 2008: 2 anniversaires

Message par KeLkUn »

Je sais que je ne viens pas beaucoup sur ce forum mais je me souviens de ceci:

"Cette rubrique intitulée "la convergence des récalcitrants" a pour objet d'être un prolongement de l'action "Nuit des meutes" et des discussions sur le thème de la "convergence des luttes" auxquelles cette soirée a donné lieu."

Donc je viens de temps en temps pour proposer quelques petites idées...

En ce moment il y a un petit tract qui circule un peu mais sûrement pas assez encore, peut être qu'il faudrait le diffuser beaucoup plus largement en l'accompagnant de petites actions ici et là. Je vous le post ici:

"Lutte festive!

Qu’il s’agisse des révoltes qui ont succédé l’élection présidentielle (une première dans l'histoire de la république), de la crise en banlieue qui ne fait qu’empirer chaque année, ou des très importants mouvements de grève (les internes, la SNCF, la RATP, EDF, GDF, la justice, les pêcheurs, les étudiants, les lycéens, les enseignants, les chercheurs, la Poste, les officiers de police et d'autres... en seulement 6 mois de gouvernance), le bilan de nos gouvernants est plus que démoralisant. Ajoutez à cela la vente d'armes à un dictateur, la rattification du traité européen quand le peuple le rejette ou encore l’augmentation du salaire du président (140%, 171%, ou 206%?) alors que le pouvoir d’achat des français chute, le malaise est bien réel!

Les manifestations habituelles n’ont plus d’impacts et une révolte violente risquerait de renforcer la légitimité du pouvoir (couvre feu, répression policière, désinformation...). C’est pourquoi, le 6 mai 2008, (date anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy et des 40 ans de mai 68 ) soyons des milliers à descendre dans la rue ou dans les champs pour créer, échanger des idées, partager des richesses, faire des débats, développer des modes de vie différents, organiser des concerts et des spectacles libres. Unissons nos forces dans une lutte festive dont le but est de proposer un autre type de société.

Pour avoir un véritable impact national ce message doit être largement diffusé. Diffusez le à vos amis, par mail, sur des forums, dans les médias, imprimez le pour faire des tractations massives dans la rue..."
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Re: Mais 2008: 2 anniversaires

Message par drÖne »

KeLkUn a écrit :Je sais que je ne viens pas beaucoup sur ce forum mais je me souviens de ceci:

"Cette rubrique intitulée "la convergence des récalcitrants" a pour objet d'être un prolongement de l'action "Nuit des meutes" et des discussions sur le thème de la "convergence des luttes" auxquelles cette soirée a donné lieu."

Donc je viens de temps en temps pour proposer quelques petites idées...
... et tu as bien raison.
En ce moment il y a un petit tract qui circule un peu mais sûrement pas assez encore, peut être qu'il faudrait le diffuser beaucoup plus largement en l'accompagnant de petites actions ici et là. Je vous le post ici:

"Lutte festive!

Qu’il s’agisse des révoltes qui ont succédé l’élection présidentielle (une première dans l'histoire de la république), de la crise en banlieue qui ne fait qu’empirer chaque année, ou des très importants mouvements de grève (les internes, la SNCF, la RATP, EDF, GDF, la justice, les pêcheurs, les étudiants, les lycéens, les enseignants, les chercheurs, la Poste, les officiers de police et d'autres... en seulement 6 mois de gouvernance), le bilan de nos gouvernants est plus que démoralisant. Ajoutez à cela la vente d'armes à un dictateur, la rattification du traité européen quand le peuple le rejette ou encore l’augmentation du salaire du président (140%, 171%, ou 206%?) alors que le pouvoir d’achat des français chute, le malaise est bien réel!

Les manifestations habituelles n’ont plus d’impacts et une révolte violente risquerait de renforcer la légitimité du pouvoir (couvre feu, répression policière, désinformation...). C’est pourquoi, le 6 mai 2008, (date anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy et des 40 ans de mai 68 ) soyons des milliers à descendre dans la rue ou dans les champs pour créer, échanger des idées, partager des richesses, faire des débats, développer des modes de vie différents, organiser des concerts et des spectacles libres. Unissons nos forces dans une lutte festive dont le but est de proposer un autre type de société.

Pour avoir un véritable impact national ce message doit être largement diffusé. Diffusez le à vos amis, par mail, sur des forums, dans les médias, imprimez le pour faire des tractations massives dans la rue..."

Je suis d'accord avec le diagnostic. Mais :

- d'une part, le milieu Tek qui a accompagné/organisé la Nuit des meutes s'est empressé, à peine plus tard (lors du Karnageval, qui en était le prolongement), de reproduire ce contre quoi il prétendait lutter avec la NdM : en gros, le Karnageval a servi de moyen de pression à quelques uns pour négocier de nouveaux privilèges pour la free directement avec le cabinet de Sarkozy. Et il n'y a eu aucune parole d'ampleur portée en "haut lieu" de la part de ces représentants auto-proclamés du Karnageval, pour dire autre chose que "moi je moi je" (en gros, ils ont obtenu une extension à 500 personnes pour leurs free de merde... quelle victoire !). Du coup, je me suis rangé des voitures et de la techno des free : c'est mort.

- d'autre part, mai 68 : le problème est que nombre de ses acteurs d'origine sont aujourd'hui devenus réacs (Cohn Bendit) et/ou supportant Sarkozy (Gluksman, Kouchner, etc.). Que faire de cet héritage pesant, qui nuit au mythe 68tard ? De plus, parmis les acteurs moins connus mais "historiques" de mai 68 (du genre de ceux que l'on rencontre au quotidien dans les universités, qui n'ont pas fait la une en 68 mais qui ont été très actifs), il n'y en a pratiquement aucun qui ne soit pas devenu blasé, qui ne regarde les luttes actuelles comme inutiles et nuisibles : parmi ceux que je connais, personne n'a soutenu le mouvement étudiant anti-LRU. Pour ces gens là, mai 68 c'est au mieux une occasion de colloque commémoratif, mais surtout pas une source d'inspiration contemporaine. Et ils méprisent assez explicitement toute forme de revendication sous prétexte qu'eux, l'ont "fait" (mai 68) : morale de merde d'ancien combattants...

Il me semble que, quitte à se référer à un mythe historique fondateur d'une certaine conception du rapport à la démocratie, je préférerais carrément l'esprit des Lumières (Kant : Qu'est-ce que les lumières ?) pour peu qu'on le remanie en tenant compte de ce qu'on sait des effets de la Raison instrumentale et scientifique sur la nature et sur les sociétés. Mais le "Ose savoir" du XVIIIème me paraît toujours d'actualité, lui. Enfin, si on doit s'appuyer sur des valeurs à opposer à l'obscurantisme actuel, autant revendiquer là aussi quelque chose de plus ancien que mai 68 : "liberté, égalité, fraternité". Le mot d'ordre révolutionnaire, issu des Lumières, me semble plus adéquat et plus urgent à brandir qu'une référence à mai 68.

Qu'en penses-tu ?

Et si une série de soirées "Lumières", ou d'événements, appelant à la convergence des idéaux (plus que des luttes) pouvait émerger sur des bases saines (loin des habituels politicards récupérateurs des partis de la gauche dite "radicale"), alors j'en serais avec plaisir et conviction. Et si on pouvait même enfin envisager de réelles convergences non endogamiques (pas qu'entre les z'acteurs de la tek qui pensent un peu tous pareil, ni même qu'entre z'artistes, mais entre... "Autres"), alors ce serait encore mieux.

+A+
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Message par drÖne »

Sans compter qu'en 68, la gauche représentait l'espoir de quelque chose qui ne s'était pas encore installé en Europe, et on n'avait pas encore bien compris les horreurs du communisme. Aujourd'hui, le socialisme à la française c'est un truc de vieux cons et le communisme un truc de staliniens. Du coup, mai 68 ne pourrait plus avoir lieu : le contexte idéologique a changé. De toute manière, l'Europe désire l'euthanasie et l'homme blanc est suicidaire. on va simplement tous crever comme des cons dans une dictature dirigée par un crétin inculte. Enfin, si on crève pas avant étouffés dans nos excréments. Pour s'en sortir, il faudrait bien plus que ce qu'il a fallu en 68 pour faire à peine évoluer les mentalités.

On est mal barrés.

On est mal.

Barrez vous !
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Message par drÖne »

Faudrait un grand mouvement d'exode, avec demande d'asile politique à l'Unesco ou quelque part, genre au Liechtenstein ou en Andorre. Ca, ça aurait de la gueule : des centaines de milliers de personnes marchant pour fuir la France...

Perso, je vais tout faire pour quitter ce pays, mais c'est pas si simple.
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Message par drÖne »

Oui, mais pas avec la techno des free : ils salopent tout sur leur passage et n'ont aucune conscience politique. Ce qu'il faudrait, c'est un mouvement qui ne soit pas seulement lié à des z'artistes, mais un mouvement plus général : fonctionnaires, enseignants, chercheurs, sans pap, SDF, buralistes, paysans, etc.

Tiens, l'exemple intéressant de marche pour des droits, c'est la marche du sel de Gandhi :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_du_sel
Le 12 mars 1930, Mohandas Karamchand Gandhi entame une « marche du sel » en vue d'arracher l'indépendance de l'Inde aux Britanniques.

Dans les années précédentes, le Mahatma a multiplié les manifestations non-violentes et les grèves de la faim en vue d'obtenir pour l'Empire des Indes un statut d'autonomie analogue à celui dont bénéficient les colonies à population européenne telles que le Canada ou l'Australie.

Faute de résultat, certains membres de son parti, le parti du Congrès, s'impatientent et menacent de déclencher une guerre en faveur de l'indépendance.

Gandhi, pour ne pas être débordé, avertit le vice-roi des Indes que sa prochaine campagne de désobéissance civile aura pour objectif l'indépendance. C'est ainsi qu'il quitte son ashram des environs d'Ahmedabad, au nord-ouest du pays, accompagné de quelques dizaines de disciples... et d'une cohorte de journalistes.

Après un parcours à pied de 300 km, il arrive le 6 avril au bord de l'océan Indien. Il s'avance dans l'eau et recueille dans ses mains un peu de... sel. Par ce geste dérisoire et hautement symbolique, Gandhi encourage ses compatriotes à violer le monopole d'État sur la distribution du sel.

Ce monopole oblige tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdit d'en récolter eux-mêmes. Il est analogue à l'impôt de la gabelle sous l'Ancien Régime, en France.

Sur la plage, la foule, grossie de plusieurs milliers de sympathisants, imite le Mahatma et recueille de l'eau salée dans des récipients. Leur exemple est suivi partout dans le pays... À Karachi comme à Bombay, les Indiens font évaporer l'eau et collectent le sel au vu des Britanniques. Ces derniers jettent plus de 60 000 contrevenants en prison.

Les Indiens, fidèles aux recommandations de Gandhi, se gardent bien de résister. Le Mahatma lui-même est arrêté et passe neuf mois en prison. A la fin, le vice-roi reconnaît son impuissance à imposer la loi britannique. Cédant aux injonctions du Mahatma, il libère tous les prisonniers et accorde aux Indiens le droit de collecter eux-mêmes le sel.

Mal inspiré, Winston Churchill, alors dans l'opposition parlementaire, ironise sur le « fakir séditieux qui grimpe à moitié nu les marches du palais du vice-roi ».

Le Mahatma est reçu en triomphe à Londres par les libéraux britanniques qui se résignent à une prochaine indépendance de l'Inde. Celle-ci sera retardée par la deuxième guerre mondiale et les dissensions entre hindous et musulmans. Le 15 août 1947, l'Empire des Indes deviendra enfin indépendant mais au prix d'une sauvage guerre religieuse et d'une scission entre Inde et Pakistan. Gandhi y perdra la vie.

La «marche du sel» apparaît aux Indiens comme l'équivalent de la «Tea Party» de Boston qui a conduit à l'indépendance des États-Unis.
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Message par drÖne »

:D

C'est très private là !

A mon avis, Kelkun doit être largué si tu fais pas un résumé des épisodes du week-end précédent !
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Message par drÖne »

N'empêche, pour revenir au sujet de cette discussion, un exode symbolique avec demande d'asile dans un pays considéré comme plus démocratique que la France, ça le ferait bien. Mais c'est pas le genre d'idée à la mode chez les n'alternatifs : ils préfèrent en général les trucs bien rodés. La manif, le blocage, bref, tout ce qui a bien démontré son inefficacité. C'est normal, comme le disait Lampedusa : "Il faut que tout change pour que tout reste comme avant" ou encore : "Si nous voulons que tout demeure en l’état, il faut que tout change".
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Message par KeLkUn »

En ce qui me concerne je pense, en effet, qu'un mouvement du type des Lumières serait le bienvenu à notre époque. D'ailleurs je pense même que le débat qu'ils ont ouvert sur la liberté est loin d'être clos. On le voit aujourd'hui, toutes les réflexions philosophique des Lumières, que ce soit sur la démocratie, le libéralisme, le communisme ou encore l'anarchisme, a trouvé ses limites. La liberté oui, mais laquelle? Pour évoluer il va nous falloir faire un travail monstre, tout remettre à plat pour qu'émerge enfin une nouvelle pensée.

On peut également s'inspirer des philosophies orientales. L'attachement aux choses (origine de la propriété privée et du capitalisme) entraine forcément des conflits d'intérêt et des conflits tout court. Là encore le travail sur soi à faire devra être énorme pour tenter de s'attacher le moins possible aux choses, se défaire de ses propriétés...

Justement, Gandhi s'était dépossédé de toutes ses propriétés alors qu'il aurait pu être un avocat bien installé avec tout le confort qu'il lui faut. Il n'avait pour lui que ses vêtements qu'il s'était fabriqué et ses lunettes. La solution serait de tous devenir des Gandhi par un effort colossale :)

Raph si tu veux une bonne Biographie sur Gandhi je te conseil celle de "Louis Fischer" qui s'intitule "La vie du Mahâtma Gandhi", elle est un peu grosse et du genre très "historique" (beaucoup de dates, d'évènements, mais pas romancé et surtout pas d'opinion ni de jugement). Sinon il y a aussi le film "Gandhi" fait par "Richard Attenborough", si tu as la flegme de lire le boukin le film est assez fidèle.

Pour revenir un peu sur le sujet je ne pense qu'une fuite soit une solution, au contraire à mon avis il faut rester, beaucoup discuter autour de soit sur des alternatives possibles dans la vie de tous les jours, sur les relations humaines... Les gens sont de plus en plus sensibles à ça, malgré ce qu'on peut dire ou penser. Ces derniers temps j'ai l'impression qu'il y a un changement de comportement chez les gens et il faut apprendre à l'exploiter. J'ai l'impression que ce système, incarné par notre président, est en train de s'effondrer petit à petit (il n'y qu'à voir dans les sondages et écouter ce que disent les gens dans la rue). Il faut voir comment Nicolas a fait croire des choses à des gens non avertis et il l'a bien fait.

Pour résumer je pense qu'on a le pouvoir de changer les choses et qu'elles changeront par le dessous. Apprendre, enseigner par l'exemple le partage, la non-violence, le respect... C'est vrai que la référence historique du tract n'est peut être pas forcément bien choisi mais pour le reste je pense que ce serait une solution (parmi d'autres ;))

J'espère ne pas avoir été trop long et trop diffus ^^

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Message par TouF »

KeLkUn a écrit :En ce qui me concerne je pense, en effet, qu'un mouvement du type des Lumières serait le bienvenu à notre époque. D'ailleurs je pense même que le débat qu'ils ont ouvert sur la liberté est loin d'être clos.
J'ai surtout l'impression que tout un pan du débat a été occulté/bailloné/altéré
KeLkUn a écrit :On le voit aujourd'hui, toutes les réflexions philosophique des Lumières, que ce soit sur la démocratie, le libéralisme, le communisme ou encore l'anarchisme, a trouvé ses limites.
Je mettrais un bémol. Le libéralisme (en tant que pensée philosophique, et non pas seulement en tant que pratique économique) serait peut-etre une étape de l'évolution pour aller vers un anarchisme (pareil en tant que que pensée et non pas en tant que doctrine dogmatique) qui lui n'a pas eu le même écho au pret des citoyens lambda que les autres doctrines nées des Lumieres.
KeLkUn a écrit :La liberté oui, mais laquelle? Pour évoluer il va nous falloir faire un travail monstre, tout remettre à plat pour qu'émerge enfin une nouvelle pensée.
J'aurai tendance à dire que vouloir faire émerger une nouvelle pensée est une continuation de la "recherche de l'Arlésienne".... comme c'est dit dans le lien laissé par notre Présidictateur:
Sortir l’homme de sa minorité. Entendre ce terme au sens d’être incapable de penser par soi-même dont il est lui-même responsable.
(cela est surement etroitement lié au surhomme de nietzsche)
KeLkUn a écrit :On peut également s'inspirer des philosophies orientales.
Ce fut mon cas (bouddhisme tibétain), d'ailleurs je fut agréablement surpris des similitudes entre le bouddhisme et le nihilisme.
KeLkUn a écrit :L'attachement aux choses (origine de la propriété privée et du capitalisme) entraine forcément des conflits d'intérêt et des conflits tout court. Là encore le travail sur soi à faire devra être énorme pour tenter de s'attacher le moins possible aux choses, se défaire de ses propriétés...
Attention, tout de même au fait que toute le monde n'est pas fait pour vivre comme un ascète qui n'a besoin que d'une toje et d'un bol (qui est déjà une "propriété privée"). Apprendre à se détacher du superficiel, ya pas de probleme. Par contre posséder le "nécessaire" a son bien-etre est ...capital ;)
Que l'on parle de pensée ou bien de propriété, c'est pareil. La confrontation (et non pas le conflit) à l'autre est inévitable et je dirai même salutaire!
KeLkUn a écrit :Justement, Gandhi s'était dépossédé de toutes ses propriétés alors qu'il aurait pu être un avocat bien installé avec tout le confort qu'il lui faut. Il n'avait pour lui que ses vêtements qu'il s'était fabriqué et ses lunettes. La solution serait de tous devenir des Gandhi par un effort colossale :)
oulala! surtout pas! Je n'aspire qu'à devenir TouF, dans toute sa splendeur et sa médiocrité assumées, et non pas une image d'épinal, que cela soit un Mahatma gandhi ou un Jacque Mesrines!!!! 8) ;)
KeLkUn a écrit :Pour revenir un peu sur le sujet je ne pense qu'une fuite soit une solution, au contraire à mon avis il faut rester, beaucoup discuter autour de soit sur des alternatives possibles dans la vie de tous les jours, sur les relations humaines...
Entre partir ou rester, je ne pense pas qu'il y ait une bonne et une mauvaise option. On peut faire une métaphore à deux balles avec la Résistance des années 40 les FFL et les FFI étaient avant tout complémentaires. Surtout de nos jour où nous avons la possibilité de discuter facilement à des centaines voir des milliers de kilometres les uns des autres.
KeLkUn a écrit :Les gens sont de plus en plus sensibles à ça, malgré ce qu'on peut dire ou penser.
Ces derniers temps j'ai l'impression qu'il y a un changement de comportement chez les gens et il faut apprendre à l'exploiter. J'ai l'impression que ce système, incarné par notre président, est en train de s'effondrer petit à petit (il n'y qu'à voir dans les sondages et écouter ce que disent les gens dans la rue). Il faut voir comment Nicolas a fait croire des choses à des gens non avertis et il l'a bien fait.
J'aimerai etre aussi confiant que toi. Mon impression est que nous ne sommes pas encore assez dans la merde pour que le citoyen lambda remette réellement en question son besoin de "maitre à penser", de "Grand Timonier".
KeLkUn a écrit :Pour résumer je pense qu'on a le pouvoir de changer les choses et qu'elles changeront par le dessous. Apprendre, enseigner par l'exemple le partage, la non-violence, le respect... C'est vrai que la référence historique du tract n'est peut être pas forcément bien choisi mais pour le reste je pense que ce serait une solution (parmi d'autres ;))
Pour la lutte festive, ya pas de soucis!
Attentat Sonore et Guérilla Musicale!
:twisted:
KeLkUn a écrit :J'espère ne pas avoir été trop long et trop diffus ^^
Au contraire!
(ça me fait du bien de pouvoir comprendre quelqu'un sans me faire des noeuds au cerveau!) :D
Modifié en dernier par TouF le 23 févr. 2008, 20:58, modifié 1 fois.
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Le campus de Nanterre, non lieu de mémoire

Message par drÖne »

Libération : Rebonds
Le campus de Nanterre, non lieu de mémoire
Adèle Momméja master 1 de sociologie et d’histoire.
vendredi 21 mars 2008


Quarante ans après Mai 68, la rédaction de Libération ouvre ses portes aux étudiants de Nanterre. C’est l’occasion, pour l’une d’entre eux, d’interroger le sens de cet événement qu’elle n’a pas vécu. Cette interrogation ne peut faire l’économie d’une analyse de la mémoire de Mai 68 car comme le rappelait Michel de Certeau, «l’événement est d’abord ce qu’il devient pour nous» . Justement qu’est devenu Mai 68 pour les étudiants de Nanterre aujourd’hui ? A vrai dire, être étudiant à Nanterre n’a pas d’influence particulière sur le rapport qu’on entretient avec le souvenir de Mai 68 tant l’héritage de cet événement est absent de l’université. Pour ma part, la seule rencontre que j’ai faite avec le souvenir de Mai 68 à Nanterre se résume à un digicode : j’ai découvert récemment que 1968 est le code d’entrée d’une salle de cours, tout un symbole…

Cette absence d’héritage visible et assumé montre combien Mai 68 est un non lieu de mémoire sur le campus de Nanterre. D’autant plus que la non-incarnation du souvenir s’accompagne d’un déficit du discours universitaire sur 68. Il est vrai que c’est moins le cas depuis quelque temps, comme le montre la multiplication des colloques et d’ouvrages universitaires consacrés à Mai 68. Néanmoins, ce déficit a longtemps existé et c’est le discours médiatique qui fut un des principaux producteurs de mémoire. La connaissance de ceux qui n’ont pas vécu l’événement dépend donc en partie de ce que les journalistes écrivent. C’est dire la responsabilité qu’ils ont dans la transmission de la mémoire de 68.

Cette mémoire fait justement l’objet d’usages médiatiques qu’il convient d’analyser. Il ne s’agit pas de mettre en cause ces usages, la commémoration n’est pas une redécouverte du passé mais un acte social qui fait nécessairement l’objet d’une reconstruction a posteriori de l’événement. Ce qui fait problème ici, c’est le choix de privilégier certaines interprétations de l’événement sans faire état de ce choix et sans l’expliciter. Au mieux, le discours médiatique laisse dans l’ombre des éléments importants de Mai 68, au pire il délégitime certains aspects de l’événement pour justifier son choix de ne pas les aborder. Par exemple, la plupart des articles mettent régulièrement l’accent sur la révolte étudiante et la dimension culturelle de Mai 68 et laissent dans l’ombre l’importante mobilisation ouvrière, thème d’un ouvrage passionnant de Xavier Vigna (1). Pourquoi ne pas donner la parole à ceux qui ont participé à ces grèves ? Y croyaient-ils ? Comment ont-ils vécu la fin de la mobilisation ? Se sentaient-ils solidaires de la révolte étudiante ? Cette parole n’intéresse-t-elle donc plus personne ?

De manière générale, il serait intéressant que les journalistes pratiquent un décentrement du regard pour interroger ce qui n’est pas dit de l’événement, ce qui n’est pas montré. C’est ce travail qu’ont entamé les chercheurs Vincent Lemire et Yann Potin en sortant de l’oubli les photographies des correspondants du journal l’Humanité. Ils présentent notamment la photo peu connue d’un dépavage de rue, étape qui précède le jet de pavé et qui s’y oppose en tant qu’elle est un acte collectif réalisé dans la sérénité. Acte individuel et dramatisé par la mise en scène des photographes des agences de presse, le jet de pavé est pourtant la photo qui symbolise aujourd’hui Mai 68. Certes le journaliste, producteur d’histoire immédiate qui travaille dans l’urgence, n’a pas vocation à se plonger dans les archives pour retrouver le sens de Mai 68. Mais un travail d’ouverture vers une autre iconographie, vers d’autres témoins permettrait au public d’accéder à un autre sens de l’événement (2).

(1) L’Insubordination ouvrière dans les années 68. Essai d’histoire politique des usines, Presses universitaires de Rennes, 2007.

(2) Pour un autre discours sur 68, lire Contre-discours de Mai de François Cusset, à paraître en mai, Actes Sud.
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