Prise de température au CRA du mesnil amelot

Désobéissances et micro-résistances.

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TouF
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Prise de température au CRA du mesnil amelot

Message par TouF »

je fais suivre quelques infos à propos des Sans-Pap en Centre de Rétention administratif...
:?
Samedi aprem, 16h, nous sommes allés prendre la temperature au CRA du mesnil-amelot.
Le CRA n'a qu'un acces, par une petite route qui longe les pistes de Roissy. C'est un ballet incessant de jumbos à moins de 100m du lieu ou les sans-pap survivent. On etait une trentaine, on a surtout fait du bruit, echangé des sifflets avec les prisonniers, deployé la grande benderole noire pour la fermeture des centres... (pour photos cf: http://picasaweb.google.com/contretousl ... snilAmelot )

En faisant le tour pour se rapprocher, vers 17h, on a apercu de la fumée s'echapper d'un des batiments logeant les "retenus".

Le soir, nous avons eu par telephone des sans-pap à l'interieur:

Voici trois témoignages recueillis dimanche de retenus du CRA du Mesnil-Amelot suite aux incendies dans les bâtiments 1 et 4 survenus le samedi 2 août.
a faire suivre sur les diverses listes.
merci




Dimanche 3 août 2008, CRA du Mesnil Amelot

1er témoignage ( bât. 3 ou 4 ? )

"Hier ils nous ont bombés avec la lacrymo. 3 personnes sont tombées, je sais pas après ce qui leur est arrivé. Ils nous traitent pire que des chiens. On est pas d'accord avec tout ce qu'il se passe. C'est pas normal. Moi ça fait 4 fois que je suis emmené en centre de rétention. A chaque fois c'est la même chose je suis libéré puis de nouveau arrêté et emmené en centre. Je me suis fait taper plus de cinq fois ici. A cause de tout ça on devient fou.

Est-ce que vous vous rendez compte il y a même des personnes en règle qui sont ici ? Hier il y a une personne qui est arrivée, elle a sa carte de séjour qui expire en septembre et il l'ont mise quand même maintenant en centre de rétention.

Hier on a pété les plombs. On avait la haine. Ils nous ont gazés pour rien, pour nous évacuer sur le terrain de foot après l'incendie. On était plus d'une centaine. Ils nous ont fait rentrer par une toute petite porte. Ils étaient une trentaine de gendarmes. Tellement ils ont gazé, les gendarmes eux mêmes étaient mal. On est resté assis dans le stade jusqu'à 21H30 pour la fermeture. On a pas mangé. On s'est mis en grève de la faim. Depuis hier soir la moitié des personnes sont en grève de la faim. Aujourd'hui il y eu 2 expulsions."



2e témoignage : ( bât 2 )

"Mon collègue était en ligne hier directement avec les manifestants. L'incendie s'est produit au bâtiment 1 et 4. On manifestait à l'extérieur quand cela s'est produit, on criait à la liberté. Tout d'un coup, on a vu le bâtiment 1 en feu, puis le 4.

Dans le bâtiment 4 il y a juste la salle télé qui a brulé. Dans le bâtiment 1, on ne sait pas, mais ils l'ont fermé immédiatement.

Pendant le feu, les flics étaient agressifs, ils nous ont gazés et une personne s'est faite frapper. Elle a été amenée vite fait à l'infirmerie. Après elle est revenue avec nous. Les gendarmes nous ont mis sur le terrain de foot. On nous a laissé au moins 4 heures là-bas dans le froid.

Pendant la manifestation, ils nous empêchaient de voir l'extérieur en nous barrant la vue avec des camions.

Aujourd'hui 2 personnes ont été embarquées peut-être qu'elles sont en prison. Les flics se sont servi du fait qu'elles devaient passer en jugement mais elles sont pas rentrées. Normalement elles auraient dû être ramenées au centre, on ne sait pas où elles sont. Ils ont dû les prendre au hasard parce qu'il leur faut des coupables.

Les gendarmes nous ne communiquent rien. On est en grève de la faim depuis hier. On l'a signalé. Ça fait presque 24H. Depuis hier midi. On a parlé aux gendarmes, on leur a dit que plus de la moitié des gens étaient en grève. Depuis hier ils ont un peu changé. Ils sont plus sévères. Ils ont des ordres. C'est un peu tendu. Hier il y avait des photographes. Mais je pense qu'ils ont confisqué l'appareil de la personne qui essayait de nous prendre en photo. À l'intérieur, les gendarmes nous filmaient. Un flic nous filmait avec un camescope. Il y avait aussi deux personnes au-dessus du toit qui nous surveillaient.

Ils ont pris en chasse un photographe qui était à l'extérieur.

On n'est pas enfermé dans nos chambres, mais les bâtiments sont assiégés ».




3ème témoignage ( bât.2 )
"Le feu s'est déclenché vers 17H. Les gendarmes ont commencé à intervenir avec des extincteurs. Les pompiers sont arrivés plus tard. Le bâtiment 1 n'est plus utilisable. Les gens du bâtiment 4 sont encore dans ce bâtiment. Par contre, ceux du bâtiment 1 ont été répartis dans les autres bâtiments.

Lors de la manifestation, ils ont amené des camions pour nous cacher pour pas que les journalistes nous voient. Il y avait un photographe à l'extérieur, ils sont partis le chercher pour pas qu'il puisse faire son travail.On est presque une quarantaine à être en grève de la faim.

Deux personnes ont été arrêtées aujourd'hui. Je crois qu'un a été arrêté parce qu'il ouvrait trop sa gueule. Les flics ont profité du fait qu'il avait un jugement pour l'embarquer."

fermeturetention@yahoo.fr
Sur les accusations contre sos sans papiers, l'interdiction de la manif de
samedi prochain...


1) http://afp.google.com/article/ALeqM5i_Y ... brsLD9441g

Incidents dans les centres de rétention: Hortefeux durcit le ton

PARIS (AFP) — Après des incendies à répétition dans des centres de rétention administrative, le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a durci le ton mardi, appelant notamment à la "vigilance" des forces de sécurité face aux "agissements des groupuscules".

A l'issue d'une réunion de police au ministère de l'Immigration, Brice Hortefeux a annoncé à la presse avoir demandé au préfet de Seine-et-Marne d'interdire une manifestation prévue samedi devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot.

Deux débuts d'incendie avaient éclaté le 2 août dans ce centre, à l'instigation de retenus, selon la préfecture qui avait aussi mis en cause la responsabilité d'une vingtaine de membres d'un collectif de soutien aux sans-papiers manifestant devant le centre.

Ce début d'incendie, vite maîtrisé, est intervenu quelques semaines à peine après l'incendie - le 22 juin - du plus grand CRA de France, celui de Vincennes, théâtre de multiples troubles tout au long de l'année.

Brice Hortefeux a demandé "à l'ensemble des forces de "sécurité" d'être "extrêmement vigilantes" face aux "agissements des groupuscules".

Il a aussi confirmé avoir saisi le garde des Sceaux "des agissements d'une association dont le mot d'ordre est de brûler les centres de rétention (...) financés par le contribuable".

"Si je saisis la justice c'est sur la base d'une déclaration publique faite dans un grand quotidien", a précisé le ministre qui avait déjà annoncé lundi soir avoir déposé plainte contre l'association SOS-Soutien aux sans-papiers.

Le dirigeant de ce groupuscule d'extrême-gauche, Rodolphe Nettier, avait en effet déclaré dans l'édition de lundi du Parisien: "Notre mot d'ordre, c'est de brûler les centres. On assume puisque c'est de la légitime défense en réponse à la violence des autorités qui enferment des gens qui n'ont rien fait".

Rodolphe Nettier a déclaré à l'AFP ne pas avoir tenu ces propos soulignant que son association appelait à la "fermeture immédiate" des centres mais pas "à les brûler ou à les détruire".

On faisait valoir mardi dans l'entourage du ministre qu'outre les déclarations de M. Nettier à un quotidien, le ministère "détient d'autres éléments" pour étayer sa plainte.

Devant les journalistes, M. Hortefeux s'est voulu mardi didactique tout en répondant aux accusations du PS d'"irresponsabilité".

"Les centres de rétention ont été imaginés en 1982 et inauguré en 84 sous le gouvernement d'union de la gauche, a-t-il dit. Nous, nous les avons modernisé, rendus plus humains (...) Les provocateurs qui incitent à leur destruction, outre qu'ils prennent le risque d'attempter à la vie, oublient que la seule alternative aux CRA est la prison", a-t-il ajouté estimant leurs agissements "aussi stupides que dangereux".

Le ministre a également déclaré que le centre du Mesnil-Amelot, situé à proximité de Roissy, et d'une capacité d'accueil de quelque 140 places, a été rénové et que les conditions de vie des "retenus" y sont d'autant plus "acceptables" que le séjour n'y dure en moyenne "que 12 jours".

M. Hortefeux a enfin réaffirmé que le CRA de Vincennes, qui avait une capacité d'accueil de 280 places, sera remplacé par trois modules de 60
places chacun, dont le premier sera opérationnel début octobre.

Le ministre a ainsi suivi les recommandations de la Commission nationale de contrôle des centres et locaux de rétention administrative et des zones d'attente (CRAZA). Celle-ci avait en effet jugé que la taille standard d'un CRA ne devait pas excéder une soixantaine de places.




2)>MEAUX (Seine-et-Marne), 5 août 2008 (AFP) - 13h30
Plainte d'Hortefeux: l'avocat de SOS Soutien aux sans-papiers dénonce une manoeuvre
L'avocat de l'association SOS Soutien aux sans-papiers, contre laquelle le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a annoncé lundi avoir déposé plainte, a dénoncé mardi une "manoeuvre politicienne" destinée à "détourner l'attention". "On veut détourner l'attention de ce qui se passe dans les centres de rétention, en
braquant les projecteurs sur une association", a déclaré Me Henri Braun à l'AFP. Lundi, M. Hortefeux avait annoncé dans un communiqué avoir déposé plainte contre SOS Soutien aux sans-papiers et ses membres, qu'il accuse d'avoir "appelé à la destruction par le feu du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot" (Seine-et-Marne). Deux débuts d'incendie, rapidement maîtrisés, s'étaient déclarés samedi au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, alors que manifestaient devant le centre des militants de SOS Soutien aux sans-papiers, porteurs d'une banderole appelant à la "destruction des
CRA". "L'association tient formellement à rappeler qu'en aucun cas elle n'appelle à la destruction et mise à feux des CRA mais bien à leur fermeture", a affirmé à l'AFP Solange Odiot, de SOS soutien aux sans papiers. "Nous allons nous défendre. Le dossier est vide", a renchéri Me Braun. "Des départs de feu, des grèves de la faim, des automutilations, des tentatives de suicide, ce sont des choses qui arrivent tous les jours dans les centres. Un incendie a été allumé il y a deux semaines au CRA de Nantes, sans qu'il y ait de manifestants", a-t-il rappelé.
"Le véritable problème est l'enfermement et le manque de sécurité. Les retenus sont souvent des gens qui craignent pour leur vie (après leurretour au pays, ndlr), qui sont intégrés depuis dix, vingt ans en France, qui travaillent, qui ont des membres de leur famille en situation régulière. Le fait qu'il y ait quelques dizaines de militants ne change rien à leur état d'esprit", a insisté l'avocat.
APRES LE GROUPUSCULE TERRORISTE , LA MANIPULATION CONTINUE : ce matin conf. De presse de Hortefeux, tous les médias présentS et Foutrefeux..QUI D2CLARE INTERDIRE UNE MANIF JAMAIS DEMANDEE JAMAIS DEPOSEE , la marche fort la manip.!
On a eu droit cette nuit à des anges gardiens en bas de chez nous dans leur
petite voiture , pas si banalisée que cela.
L'été sera chaud... Pourtant c'est si beau un CRA en poudre...

solange



Hortefeux fait interdire une manifestation prévue devant le centre du
Mesnil-Amelot


NOUVELOBS.COM | 05.08.2008 | 13:46

Le rassemblement de soutien aux sans-papiers devait faire suite à l'incendie qui a éclaté dans le centre de rétention le 2 août dernier.
Le ministre de l'immigration justifie sa décision par "un risque important de trouble à l'ordre public".

Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a demandé au préfet de Seine-et-Marne d'interdire la manifestation prévue samedi devant le centre de rétention du Mesnil-Amelot, a-t-il fait savoir, mardi 9 août devant la presse à l'issue d'une réunion avec les responsables policiers. Une manifestation de soutien aux sans papiers était prévue samedi devant le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), à la suite de l'incendie qui avait éclaté dans le CRA le 2 août dernier.
Brice Hortefeux a également demandé à l'ensemble des forces de sécurité d'"être extrêmement vigilantes sur les agissements des groupuscules" devant les CRA.

"L'Etat ne cédera pas"

Concernant l'interdiction de la manifestation prévue samedi, il a jugé qu'il y avait "un risque important de trouble à l'ordre public". "L'Etat ne cédera pas, il y a eu des destructions partielles de CRA qui auraient pu mettre en cause des vies humaines", a-t-il ajouté. Il a confirmé avoir saisi le garde des Sceaux "des agissements d'une association dont le mot d'ordre est de brûler les centres de rétention".
Le ministre a expliqué s'appuyer, pour cette accusation, sur les déclarations de Rodolphe Nettier, membre du groupe du groupe d'extrême gauche "SOS Soutien aux sans papiers", publiées lundi matin dans un quotidien.
"Il s'agit d'une provocation inacceptable", a jugé le ministre.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... devan.html
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