kickblaster a écrit :Oui mais la finalité de tout ça c'est quand même de vendre et les publicitaires ont quand même intérêt à obtenir des résultats si ils veulent de nouveaux contrats par la suite non ?
Oui, bien sûr, mais je crois qu'une grande partie de la pub en France, je veux dire la pub au quotidien, telle que je l'ai vécue et pratiquée il y a quelques années, c'est à dire celles des petites et moyennes agences en "communication", se contente de leur sens commun, et ne pratique pas de démarche empirique pour connaître l'interprétation de leurs "messages" auprès du public "cible" (je déteste tous ces termes, mais c'est ceux qui sont utilisés par les pubeux).
Il y a bien entendu des études de réception ou d'impact lors des grandes campagnes du type des campagnes de prévention (contre l'alcool ou le Sida, ça a été le cas et ça a donné lieu à des articles de la part des sociologues ou chercheurs en communication qui s'en sont chargé), mais la pub ne pourrait pas fonctionner, en France, si elle menait des démarches empiriques de type sociologique auprès du public. De toute manière, les pubeux ne connaissent rien à la socio, si ce n'est la vulgate des socio-styles qui est à la socio ou aux sciences de la communication ce que le Kiravi est au Nuits Saint-Georges...
Autre réalité : l'image "arty" que se donnent les pubeux en France et plus généralement en Europe, et pose que le discours de l'émetteur ne peut pas ne pas être le bon discours, et par conséquent un discours qui "fonctionne".
Un photographe de pub qui conçoit une campagne ou une image intégrée à une campagne le fait au nom de son talent supposé, et même s'il travaille avec des directeurs artistiques et des conseils en communication, il est considéré un peu comme un artiste et garde une large part d'autonomie. En pub TV c'est pareil : on fait appel à untel ou untel parce qu'il est considéré comme un "bon". Aux USA, il semble qu'il y ait une tradition plus empiriste et les scénarios des spots TV sont "testés" avant les réalisations sur le public "cible".
Mais peu importe : toute cette démarche repose sur tant de présupposés et sur une vision tellement carricaturale du social et de la communication que le fait que ça "marche", c'est à dire que la merde du marché se vende, devrait nous imposer une sacrée réflexion critique sur le phénomène de la croyance partagée dans les vertus de la communication, plus que sur les effets supposés d'une communication rationalisée à coups de pannels et de vérification pseudo-sociologique.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre ? je veux dire que la communication publicitaire me semble, parfois, relever d'une prophétie autoréalisante plus que d'une réelle efficacité : le jour où notre société ne croira plus dans la communication de manière quasi théologique, comme c'est le cas depuis 1/2 siècle, alors la pub pourrait n'avoir plus aucun effet sur le public, pour autantqu'on puisse cerner cette notion compliquée d' "effet".
+A+