Je résiste pas, je viens de lire une leçon de Boby Lapointe, comment écrire des chansons, je m'empresse de partager :
"Imaginons, par exemple, qu'un jour je sois triste : j'éprouve un grand sentiment de tristesse parce que la femme que j'aime est triste parce que j'ai cru qu'elle avait cru que j'avais cru que je ne l'aimais plus, alors qu'en réalité elle m'aime parce que je l'aime.... Ou pour être plus précis, exactement le contraire. Voilà, peut-on dire, un thème simple et émouvant pour une belle chanson triste. Donc, en pleine possession du sujet, et mes larmes étant taries (la femme d'oncle Harry)....j'éponge le bureau....du papier, un crayon, et j'écris l'idée du refrain :
Je suis triste, parce que tu es triste
Et tu es triste parce que je suis triste
Et c'est bien triste...
C'est l'expression stricte de la vérité...et déjà ça rime...
Holà ! me dis-je ça rime, d'accord, il y a deux syllabes absolument irentiques, mais il y a là une ficelle que tout le monde va remarquer : "je me suis servi du même mot"...Ca se fait pas mal en ce moment mais raison de plus pour l'éviter! On croirait que c'est du plagiat. D'ailleurs le mot "triste" ne fait pas image. Il faut une image. Voyons un peu : que fait ma femme quand elle est triste. Elle va au lit...Mais ça, c'est pas bon. Si je remplace "triste" par "je vais au lit, parce que tu vas au lit"... etc. , personne ne croira que c'est une chanson triste.
Nous allons dire qu'elle boude, "Bouder" évoque la petite moue d'un visage "bardotien" avec un brin de familiarité qui a quelque chose d'émouvant.
J'ai même trouvé une rime assez gentille :
Tu me boudes
Mon petit bout de chou
Tiens, j'ai même plus amusant
Tu me boudes, hein?
Mon petit boudin
Oui mais là, c'est pas très flatteur pour elle. Une idée : si je remplaçais "me" par "le" et "petit" par "gros"...(ce qui serait assez flatteur pour moi)
Tu le boudes, hein?
Mon gros.....
....Et me voilà sorti du sujet, et parti pour une chanson dans laquelle se trouvent si pudiquement cachées les émotions qui me l'ont inspirée, que je n'aurais pas à craindre que qui que ce soit les découvre.
Maître Chanteur
Modérateur : drÖne
Maître Chanteur
Le Lion Bleuflorophage
Moi aussi j'ai entendu mille fois dans mon enfance les avanies, Framboise, la corde ci de cette guitarre là, les déboires d'Igor le russe blanc qu'est noir et n'arrête guère de boire, les malheurs du type qui vendait des glaces à la vanille et dont le fonds fond, les catins décaties qui comptent tout un tas de tickets de quai. Là, c'est mon kid, Raphaël, qui reprend l'affaire Lapointe - comme quoi ce n'est pas une question de mode - et qui m'a transmis le exte qui a accompagnait un de ses albums, un avertissement où il explique comment il ne faut pas faire un tube de la chanson.
Le Lion Bleuflorophage