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je me demandais quand est-ce que le panzer général allait enfin profiter de son nouveau boulot de pape
ça y'est
c'est parti pour une franche partie de rigolade comme aux plus belles heures d'avant vatican II
(alors là, si il y a bien une organisation politique qui a regressé intellectuellement depuis le concile vatican II - que j'ai étudié en théologie figurez-vous, c'est bien l'église catholique)

ha oui
de quoi je parle ?
de ceci lu dans libé ce soir :

Le Vatican claque la porte aux prêtres gays

Le pape Benoît XVI a fermement demandé mardi aux évêques de ne plus ordonner de prêtres homosexuels • L'Eglise catholique en a profité pour se lancer dans une diatribe homophobe •
par E.J.
LIBERATION.FR : mardi 29 novembre 2005 - 19:17

Rome de notre correspondant

Les personnes homosexuelles doivent être «accueillies avec respect et délicatesse» a tenu à souligner mardi le Vatican. Pour le reste, c'est une véritable charge homophobe à laquelle vient de se livrer l'Eglise catholique à travers l'instruction du pape Benoît XVI demandant aux évêques de ne plus ordonner de prêtres homosexuels.

Annoncée depuis déjà plusieurs semaines, la directive pontificale vise à reprendre en main les séminaires, jugés trop permissifs. Le Vatican recommande ainsi de refuser l'ordination aux séminaristes qui ont des pratiques homosexuelles, mais aussi à ceux qui présentent «des tendances homosexuelles profondément enracinées» ou qui, simplement, soutiennent «la culture gay». Le document précise que le «directeur spirituel» des séminaristes «a l'obligation de vérifier si le candidat présente des troubles sexuels incompatibles avec le sacerdoce».

De son côté, le cardinal Zenon Grocholewski, responsable de l'éducation catholique a insisté dans le cadre d'un entretien avec Radio Vatican : «Beaucoup de gens défendent l'idée selon laquelle l'homosexualité serait une condition normale de la personne humaine. Au contraire, elle contredit absolument l'anthropologie humaine et la loi naturelle». En marge de l'instruction pontificale, l'Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège, a quant à lui publié un commentaire du prêtre et psychanalyste Tony Anatrella jugeant l'homosexualité «comme un inachèvement et une immaturité foncière de la sexualité humaine (...). Elle pourrait même être perçue comme une réalité déstabilisante pour les personnes et pour la société». Les prêtres homosexuels ont tendance à détourner leur fonction «à des fins narcissiques», a ajouté le prélat qui a participé à la rédaction du document papal : «Ils sont dans la séduction» et «ont de sérieuses difficultés pour se situer institutionnellement dans la coopération avec les autres». Pour l'association italienne Arcigay, «un critère d'accès aux séminaires fondé sur l'identité des séminaristes plutôt que sur leur comportement s'apparente tout simplement une forme de racisme».

Vous ajoutez à cela (je mélange un peu mais bon, je trouve le milk shake cohérent) ce genre de propos tenu par villepin ce matin :
«les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit». : l'amendement à l'article 4 de la loi du 23 février, passé en silence cette année, et dont l'initiateur est un certain : Christian VANNESTE - Député du Nord (UMP), rapporteur du projet de loi sur les droits d'auteur, préambule à l'actuel projet de loi DADVSI (et auteur récemment de propos homophobes à l'assemblée selon un post lu sur framasoft. Sachez que ce personnage sympathique appartient au fameux groupe de réflexion dit de l'horloge : un club de personnalités très sympathiques lesquels promeutent des idées très amusantes : voir par exemple :
http://www.clubdelhorloge.fr/identite_france_p.php)

si on ajoute le durcissement des propositions de villepin pour lutter contre l'immigration clandestine et les nouvelles remarques de Sarkozy concernant les voyous et les délinquants qui font que nous embêter)

que voilà une belle jounrée
une journée de plus vers le retour des fafs
yeahhhhhh

Tout ça est répugnant mais en ce moment, la réalité semble vite dépasser les caricatures qu'on en fait, comme dit parfois Dröne.

Je conseille fortement la lecture de "Histoire d'un allemand 1914-1939" de Sébastien Haffner, super livre sur la jeunesse d'un allemand qui aurait pu devenir nazi et ne l'est pas devenu mais rend compte d'un lent processus qu'on a envie de rapprocher de ce qu'on ressent en ce moment.

Car je pense aussi qu'il n'est pas exclu que les gens ordinaires deviennent peu à peu les agents plus ou moins cosncients d'un ordre brutal très dangereux qui se caractérise par un mépris affiché du savoir par exemple, on le voit dans les propos autorisés que tu nous signales (statut de psychanalyste, référence fausse à l'anthroplogie, propos sur l'identité qui devraient couvrir de ridicule leurs auteurs). Même chose pour le pistage des délinquants qui repose sur des idées qui sont une insulte à cent ans de recherche sur le développement des enfants. Mais qu'importe, la communauté universitaire ne prend rien au sérieux, elle s'occupe.

Mes collègues universitaires rient amusés et mondain quand ils voient arriver des thèses qui expriment le mépris total pour les exigences de la recherche et la dérison frontale envers l'institution scientifique, mais ils n'osent pas refuser de faire les rapports favorables parce qu'ils ont des potes dans les jurys, et contribuent à ce que demain les rigolos délirants d'aujourd'hui deviennent des fachos en puissance partout installés. Je suis enervée car hier encore j'ai vu entre les mains d'un respectable professeur un de ces volumes qu'on devrait refuser d'admettre sans l'ombre d'une hésitation tant la bêtise cesse d'être infoffensive pour être redoutablement dangereuse quand elle est estampillée "sociologue" ou autre.
J'ai fait mon topo moraliste sans joie, face à des types de 60 ans qui tentent de rassurer en souriant leur "charmante collègue" qui prend au sérieux ce qui ne l'est pas et ne prend pas assez au sérieux ce qui l'est pour eux à l'évidence. Car se sont des machos en plus, ça ne se voit pas en temps de prospérité, mais ça remonte vite quand il y a des conditions favorables.
Dans Haffnet, il y a des passages super sur sa propre posture quand tout est verouillé, ce qui n'est pas notre cas. Je me dis que nous sommes guettés par une tentation qui est elle aussi dangeruse :croire qu'on est déjà dans ce qu'on redoute de voir arriver et ainsi accelérer l'avènement de ce qu'on redoute.

perso je trouve qu'il y a en ce moment une sale convergence de l'autre cote de la barriere, celle qui aime poser des barbelés avec l'assentiment général.
bcp de thèmes se colorent de la meme façon, il ya une tendance lourde général, avec un formidable moteur commun, la peur.

Dans "Le chagrin et la pitié" il y a deux profs de lycée qui répondent à une question : pourquoi est-ce que c'était les lycéens qui prenaient le maquis et pas les adultes? Réponse alambiquée du premier : les jeunes peut-être plus idéaliste, moins prudents, c'est plus sympathique. Son collègue est plus laconique : parce que les autres avaient la frousse.
Tu as raison Juko, souvent peur que ça puisse éventuellement peut-être aller mal, mieux vaut avoit peur à titre préventif.
Assumons notre haine des autres, soyons vrais et arrêtons avec la bien pensance disait dans une émission un psychanalyste, sans complexe. Incroyable n'est-il pas?

"Ayons le courage d'être des brutes !", beau slogan drönésien... rattrapé par la réalité. Je suis tétannisé par l'idée que je suis aujourd'hui incapable d'imaginer des prolongements à la drÖne Zone, car, en effet, plus aucune carricature de ce que nous vivons ne me semble possible. Me suis fait rattraper par ma fiction, devenue réalité : dur...

+A+

Me suis fait rattraper par ma fiction, devenue réalité : dur...

oui
c'est ce que je me disais
je sais pas quel genre d'humour on avait sous Pinochet par exemple quand on avait soutenu Allende.. Si la réalité fait de la surenchère à dröne, ben ça va pas être marrant
du coup sur ce forum on y cause plutôt heu.. d'éthique
(ce qui n'est pas un gros mot)

le mot "brut" par contre
c'est tout à fait ça
ils y vont au panzer les gars
comme si ça faisait trop longtemps qu'il attendaient ce moment
en plus vu que la population glosso modo les soutient
arf
assez joués les gauchistes !

je me rappele toujours de ce truc :
au lendemain de mai 68, 1 million de personnes dans la rue pour soutenir de gaule
(enfin je me rappele pas vraiment, j'avais quelques mois, et même si j'ai fait parait-il mes premières barricades dans mon berceau (ma mère faisait les sandwiches pour les ouvriers pendant la grève, parait-il), ça reste de l'ouïe dire

des barricades il y en a déjà
mais aux murs au plafond et fermée de l'intèrieure pour la majorité bien pensante
prete à avaler la clef si c pour son bien ( qu'elle va mal)

LLB, y'a une psy qui a dit un truc pareil?
c interessant, une fois encore la liberté est assimilée à la liberté de franchir les limites de l'éthique, à assumer sa brutalité et à passer à l'acte
j'y vois une extension psychique si je puis dire de la confusion libéralisme/liberté
l'expression finale du libéralisme serait-ce comme avant l'expression sans entrave de la brute? A quand les camps?
est-ce vraiment la seule liberté qu'il nous reste?
incredible