Swans

Les films, skeuds, lives, teufs, expos, et autres événements culturels dont on a envie de parler, là, tout de suite, ça urge !

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Message par pH »

drÖne a écrit :Avant, c'était mieux (c).

Pis d'abord, les djeunz modernistes du forum, z'ont qu'à poster des chroniques dans le vent et nous parler des groupes de garçons épatants qui font l'actualité dans les dancings aujourd'hui.
Brôô c'est pas bien vieux les Swans... 1996 pour Sountracks for the Blind qui est une tuerie monumentale jetée à la face sombre du monde moderne et qui est AUSSI intelligent que Slab !

Pour l'actualité des dancings on peut parler d' Underworld ? :oops:

drÖne a écrit :Bon, désolé d'avoir pourri ainsi le post sur les Swans : écoutez les quand même !
... l'administration drÖnésienne prend les noms, j'imagine, et quand on interrogera sur les leçons, va y avoir des liquides visqueux répandus au sol, viendez pas nous dire que z'étiez mal informés...
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Re: Swans

Message par pH »

Nouvel album des Cygnes ! Franchement très bon.

http://www.obskure.com/fr/kro_model.php?n_kro=6600

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My Father Will Guide Me Up A Rope To The Sky
Je ne cache pas la joie qui fut la mienne lorsque j'ai appris que Michael Gira avait décidé de réactiver Swans et de partir en tournée aux Etats-Unis et en Europe, avec quelques dates dans notre beau pays. Ma place de concert attend donc, bien patiemment dans sa boîte dorée, le moment fatidique. Ma joie n'a été que redoublée quand j'ai jeté une oreille sur ce nouvel opus "My Father Will Guide Me Up A Rope To The Sky", quatorze années après le magistral "Soundtracks for the Blind".
Swans reste pour moi un des groupes les plus magistraux de la scène Dark, ayant couvert un spectre musical d'une rare richesse : de l'agression sonore, martelante et industrielle des débuts ("Filth", "Cop", "Greed", "Holy Money") jusqu'à la beauté aérienne, folk et expérimentale ("Children Of God", "World Of Skin", "10 Songs From Another World", "Soundtracks For The Blind") en passant par des brûlots de Rock ténébreux et épique ("White Light From The Mouth of Infinity", "Love Of Life", "The Great Annihilator").

Mais attention : Michael Gira a bien précisé sur son site qu'il ne s'agit pas ici de répéter le passé ou de redonner aux fans des classiques tels que le font tant de groupes qui se sont reformés ces dernières années. Après cinq albums sous le nom de Angels Of Light, le son qui intéresse Michael Gira aujourd'hui a évolué vers quelque chose qui se rapproche plus de ce qu'avaient été les Swans : ce bouillonnement sonore, dissonant et épique. Le nom de Swans et la diversité de l'œuvre laissée permet aujourd'hui à Gira de retrouver une liberté créatrice.

D'emblée, on remarque que le son de ce nouvel album se veut très live car, pour Gira, le facteur concerts a été primordial dans cette décision : retrouver l'extase qu'il a pu ressentir lors des performances en public des Swans, qui ressemblaient à des grand-messes soniques d'une puissance écrasante et où Gira, inspiré par les télévangélistes ou la figure du Christ, se contorsionnait en répétant, dans un état de transe, des mots comme des slogans publicitaires funèbres que le hurlement transcendait jusqu'au mystique.
Il a donc rassemblé des musiciens d'un peu toutes les périodes du groupe : l'irremplaçable guitariste Norman Westberg, qui a contribué au son originel des Swans, mais aussi Christoph Hahn, Phil Puleo, Chris Pravdica, Thor Harris, et des nouveaux venus comme Bill Rieflin, Grasshopper et Devendra Banhart au chant. On regrettera bien évidemment la présence et la voix unique de Jarboe qui avait apporté tant au groupe pendant les treize années où elle y resta. Sans Jarboe et son sens de la mélodie et sans les couches de réverbération que Gira affectionnait tant, la musique se fait plus brute, plus rock et plus live. Même si les arrangements restent prodigieux, il y a un désir de ne pas arrondir les angles mais de revenir à la source, à l'énergie, à la force qui était présente dans les premiers Swans notamment. En revanche, d'autres titres s'affirment comme une suite directe à Angels Of Light.

Le disque débute par des sons de cloches qui sont ensuite rejoints par des rythmes puissants et martelés. Samples, dissonances, noise, murs du son de guitare, cymbales et crissements comme l'écho d'enfants égorgés s'accumulent au sein d'une musique monolithique, définitivement morbide. Une entrée en matière à la fois sublime et terrible qui donne un aperçu de l'Enfer. Au bout d'un peu plus de trois minutes, alors que les cloches résonnent encore, le morceau se transforme en brûlot épique. Des roulements de tambours tribaux et martiaux appuient les bourrasques de guitares alors que la voix de Michael Gira émerge, grave, brillante, séductrice et dangereuse. Le son est massif, très proche de la grande période No Wave du groupe, quand ils partageaient les affiches avec Sonic Youth. Aucun doute : Gira revient à une énergie noire et viscérale qu'il avait un peu laissée ces derniers temps. On est terrassé, époustouflé, cloué au sol.

Les deuxième et troisième titres sont très différents, renvoyant aux territoires folk que Gira explore depuis quelques temps. "Jim" est une ballade sombre sur un fond répétitif, électrique et monolithique. On se remémore que sans les Swans, des groupes comme 16 Horsepower et Woven Hand n'auraient jamais vu le jour. La tension monte, les guitares s'emportent sur des chœurs gospel sereins, comme Jarboe en assurait tant à l'époque. Pas de doute, Swans n'ont rien perdu de leur force incantatoire et de ce charme si américain que Gira a toujours su évoquer : celui des grands espaces ténébreux et volcaniques, d'explosions orageuses sur une nature hostile. Le tumulte urbain a toujours été confronté à cette inquiétude champêtre si proche de la tradition littéraire du Gothique sudiste. Un univers que Faulkner, Flannery O'Connor, Cormac McCarthy ou Nick Cave avaient exploré dans leurs écrits. L'accent et l'expérience sudiste de Jarboe avaient définitivement creusé ce sillon passionnant (nous vous renvoyons à l'interview que nous avions faite de Jarboe lors de son passage au Glaz'art)
"My Birth" commence par des notes de piano avant la bourrasque sonique, alors que c'est une guimbarde que l'on entend au début de "You fucking People make me sick" (un titre de morceau digne de la période "Raping a Slave" et " Mother, my Body disgusts me"). La douce voix de Devendra Banhart s'engage dans un dialogue chanté avec une voix d'enfant, celle de la fille de Gira. Mais cette mélodie charmeuse, bercée par la mandoline, finit en pure apocalypse : des roulements de tambours, des cuivres et trombones coléreux, un piano dissonant et lugubre qui virent à la musique contemporaine. Comme si Ligeti s'était invité à la fête.
"Inside Madeline" développe cette puissance cyclique, entêtante qui était la marque de fabrique de la période allant de "White Lights From The Mouth Of Infinity" à "The Great Annihilator" ; puis, au bout de quatre minutes, le morceau se dissout en ballade folk, avec arrangements de corde et de cuivres qui donnent un aspect big band à l'ensemble avant de s'achever sur la voix seule, dénudée, vulnérable de Gira et le silence.
"Eden Prison" est sûrement un des temps forts de l'album et un des titres qui ressort avec force dès les premières écoutes de l'album. Il n'aurait d'ailleurs pas fait tache sur "The Great Annihilator". La voix de Gira et son vibrato inimitable résonne dans la tête bien après que le morceau s'achève dans sa course effrénée. Le disque se clôt par du pur Angels Of Light, paisible et aux chœurs lumineux. C'est donc un titre dans la veine Country Folk qui, là encore, se termine sur la voix seule de Gira, donnant une aura nostalgique à la fin de ce putain de bon disque, certes diversifié et un peu éclaté, mais… quel plaisir !
Quelques concerts en france donc…
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Re: Swans

Message par drÖne »

Je confirme. Je l'écoute depuis un petit moment : Swans not dead !
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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Re: Swans

Message par pH »

J'ai trouvé cette chouette vidéo sur tutube : 1986 ? Enorme. [dimoipasqsepavrai.gif]
[/video]


Et pour To be Kind en Live il y en a quelques unes, mais qui datent d'avant l'enregistrement studio, bien plus élaboré dans les compos :
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Je me repasse l'excellentissime Seer dont j'avais un peu oublié la puissance.
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Re: Swans

Message par pH »

je découvre les autres projets de Gira : http://younggodrecords.com/pages/angels ... chael-gira



cool [bienjoue.gif]

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Re: Swans

Message par pH »

J'ai trouvé le triple vinyle de To Be Kind à la fnouque, cet ancien lieu de perdition a des bacs de plus en plus fournis... bon, faut calmer la chopette aigüe, c'est reuch de chez Reuch. Maiis, pour 34 boules, quel son ! En plus de trucs (des trax cado bonux) qu'il n'y a pas sur le skeud en plastique moche, je découvre sur le skeud en vynile noir un album (hyper bien) produit en 4 ou 5 dimensions, des dizaines d'instrus qu'on entendait pas et une dynamique de fou. 'fin bref comme dirait pépin : j'avais jusqu'alors pas entendu cet album pour tout dire. C'est vraiment une massue. Splif, ampli costaud, très bonnes enceintes avec bonnes basses et potard au 3/4 max recommandés. [happyjump.gif]

En plus y'avait une affiche 40 x 60 pour fan inside... [neuneu.gif]
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