No dancing allowed

Discussions sur les enjeux politiques et socio-culturels des musiques populaires ou savantes.

Modérateur : drÖne

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drÖne
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No dancing allowed

Message par drÖne »

Hier, une émission sur Arte (Trax) m'a fait découvrir qu'une loi datant de 1926 avait été réactivée à New-York par R. Juliani, son maire. Il s'agit de la Cabaret Law qui prévoit... qu'il est interdit de danser dans les cabarets ne disposant pas d'une licence spéciale. En gros, ça dit que dans un club (ou une boîte) il est interdit que plus de 3 personnes dansent en même temps.

Cette loi accompagne une politique de "revalorisation" du centre ville de NYC qui a décidé de devenir une ville bourgeoise : même Alphabet City (les avenues A, B, C et D de Manhattan qui étaient à la fois des avenues "arty" et des lieux "rock'n'roll" peuplés d'allumés et de junkies : http://www.pacificislandtravel.com/nort ... tcity.html) sont aujourd'hui "nettoyées" de tous leurs squatts et fréquentées par des yuppies. Du coup, la majeure partie de la population des créatifs, qui sont généralement des squatters, a du s'expatrier en banlieue. NYC est aujourd'hui, semble-t-il, une ville culturellement et artistiquement morte : il n'y a plus que 70 clubs disposant de la fameuse licence autorisant la danse (très chère et délivrée arbitrairement) dans toute la ville. 70 ! Pour une ville comme NYC ! Et ces clubs sont fréquentés par une clientelle en robe du soir et colliers de perle...

Divers artistes interrogés à NYC (Moby, une rappeuse, des DJ, etc.) parlaient de cette politique du maire comme d'une politique typiquement fasciste.

Plus d'infos à ce sujet : http://www.legalizedancingnyc.com/

Ce "no dancing allowed" et son contexte (réhabilitation des centre-villes urbains et recherche d'une clientelle bobo friquée amatrice de "quiet sound") correspond trait pour trait à ce que les villes françaises vivent en ce moment, à la différence près que nous ne disposons pas encore d'une "Cabaret law". Ca ne saurait tarder : l'angleterre a eu sa "criminal justice bill", nous avons la LSQ, attendons simplement qu'un pas de plus soit franchi dans une France livrée à la bêtise réactionnaires et à la haine des jeunes, de tout ce qui bouge, de la liberté des corps, des émergences, bref : de la différence.

En tout cas, ça me fait quelques raisons de plus de ne plus avoir envie de retourner à NYC...

+A+
drÖne
d'où, chose remarquable, rien ne s'ensuit...
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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

un motif de plus pour lire

Gay New York: Gender, Urban Culture, and the Making of the Gay Male World 1890-1940

by George Chauncey

o tempora, o mores,

et toute cette sorte de choses

:?
promeneur - finno-magyar filolog - perplex propaganda expert
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W;7[)
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