le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 2ème livraison

[konsstrukt]

l’extrémité du lampadaire
grise dans le ciel gris clair
le reste du lampadaire est masqué
par le volet blanc de la fenêtre blanche
oscille dans le vent
avec les plis gris foncé
du rideau gris blanc à l’avant-plan
ça fait comme une méduse
qui oscille en plein ciel

***

une des choses que je préfère le plus
dans ma vie
en ce moment
c’est doigter vanessa quand elle ne mouille pas encore
sa chatte est toute étroite et toute sèche
de la peau rien que de la peau
inhospitalière
et à force d’essayer d’entrer
d’un coup
ça devient moite
des choses s’écartent et livrent le passage
ça devient mouillé et chaud et profond
et enveloppant
la chair enfle et respire
les fluides nappent mon doigt et j’en connais déjà les odeurs
j’enfonce mon doigt et ça vit autour
ça vit tout autour
c’est comme une victoire – même s’il faut être con
pour comparer ce phénomène à une victoire
c’est comme trouver le trésor ou non
c’est plutôt comme trouver l’œuf de paques
alors qu’on sait bien qu’il a été caché pour qu’on le retrouve
et une fois trouvé le déguster lentement
la chatte de vanessa
c’est comme une bestiole

***

je suis inerte sur le lit
par-delà le rideau qui transforme le monde en vidéo noir et blanc et neigeuse
je vois et j’entends le vent qui agite tout
tout ça semble menaçant mais moi je suis de l’autre côté
je suis inerte sur le lit
j’ai tellement envie de pleurer que j’en ai mal à la peau
comme quand les vêtements frottent sur un coup de soleil
et j’entends les bruits que fait vanessa à la cuisine
indifférente en apparence
et ces bruits me font du bien
je suis chez moi ici
vanessa est là et elle m’aime
et elle fait du bruit – elle est en vie et bien vivante
je suis chez moi ici
personne ne me chassera
je peux pleurer
le vent restera dehors

[c h a r l i e]

merci

[konsstrukt]

merci à toi !