le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 14ème livraison

[konsstrukt]

je suis une outre pleine de larme
le moindre mouvement
même un mouvement de la pensée
et quelques gouttes tombent
par mes yeux
je n’ai pas du tout
pas du tout la sensation de pleurer
mais bel et bien le sentiment d’être un tonneau trop plein
que n’importe quoi
fait déborder

***

il est entre six heures quarante cinq
et sept heures dix
vanessa est couchée sur mon épaule
son bras me traverse la poitrine
son sein pèse sur mes côtes
elle s’est rendormie
et pas moi
j’aimerais bien lui caresser la chatte
mais je ne peux pas bouger
sans la réveiller
j’ai encore sommeil
mais je ne veux pas dormir je préfère profiter
de ce moment

***

c’est le premier jour du printemps
je me rase à genoux parce que le miroir
est à la hauteur de valentin
qui mesure un mètre vingt
mon rasoir qui fauche les poils
tandis qu’à genoux
je pense au printemps
je trouve ça symbolique