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bituur esztreym
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Message par bituur esztreym »

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Quand j'entends le mot culture
Pour ce qui est de l'opéra d'Odessa, effectivement, il y a de cela des années, il est vrai, il fut pendant un temps dirigé par un ancien directeur de prison. Et ce, non parce que, dans cette ville, on a le sens de l'humour, mais tout simplement parce que, souvent, on envoyait les administrateurs ou permanents syndicaux qui ne s'étaient pas montrés à la hauteur de leur tâche se reconvertir dans la culture où, pensait-on, il ne fallait pas de compétence particulière. Nous ne voulons plus de cela aujourd'hui. Ce qui compte, avant tout, c'est la compétence et le professionnalisme.
Vassili Zakharov, ministre de la Culture de l'URSS,
Pas de démocratie sans culture, 1989



Quand une rangée de CRS fonce sur la foule, le plus grand nombre sait encore comment réagir : on fait des barricades de fortune pour ralentir leur marche, on ramasse quelques pierres, des bouteilles et l'on se prépare à courir. Mais quand c'est un Lille2004-capitale-européenne-de-la-culture qui nous tombe sur le coin de la gueule - et ce pourrait aussi bien être un Genova2004-capitale-europea-della-cultura ou un Forùm-universal-de-les-cultures-Barcelona2004 -, nul ne sait trop comment s'y prendre. Chacun devine que c'est un sale coup qui se prépare et qu'il y a donc une parade à inventer, mais laquelle ? et contre quoi ? L'idée qu'ici le Capital n'avance plus à coups de canon, mais précédé d'une milice dansante, bruissante, bigarrée d'artistes en costumes et de branchés sous ecsta ne nous est pas encore familière. Quand nous entendons le mot " culture ", nous ne pensons pas encore à sortir notre revolver.

L'impuissance où nous sommes à rendre coup pour coup illustre une difficulté plus générale : le Capital ne nous offre plus de point d'appui, de cible compacte. Nous cherchons des barons, des hauts-de-forme, deux cents familles ou huit maîtres du monde, et nous le trouvons, en fait de bourgeoisie, qu'un ramassis de managers, en fait de capitalistes qu'un conglomérats de retraités californiens, mais en revanche un assentiment diffus, et bien souvent cynique, au cours des choses, aux dispositifs en vigueur.
Car la tendance motrice du Capital, ne consiste plus à progresser en extension, à conquérir des espaces vierges, des continents inconnus, mais à progresser en intensité, à coloniser sans cesse de nouvelles dimensions, de nouvelles épaisseurs de l'être. Depuis 1920, décennie après décennie, on a vu le Capital produire son propre imaginaire et ses propres mélodies, un urbanisme et les technologies adéquates, à chaque phase, au maintien de son hégémonie. Finalement, il s'est emparé jusqu'au langage et à la physiologie des êtres, les exigences de l'industrie pharmaceutique répondant désormais en flux tendu à celles de l'industrie médiatique. Ainsi, la restructuration capitaliste initiée en 1975 en réponse à l'offensive prolétarienne des années 60-70 n'a pas frappé l'usine sans frapper dans le même temps tout le reste. L'informatique de masse, les biotechnologies et l'esprit Canal + en sont directement issus. Tout comme les centres-villes helvétisés des villes moyennes françaises - avec ces ronds-points à fleurs, ces petits pavés de granit au sol et tout ce menu " mobilier urbain " si prompt à faire trébucher quiconque se prendrait à l'absurde idée de s'enfuir en courant.

Dans la restructuration générale, Lille et ses gueux, ses sans-papiers, Barcelone et ses okkupas, Gênes et ses vicoli d'émeutiers potentiels faisaient tache. Elles rappellent encore trop ces villes dont l'air, disait-on jadis, émancipe, et pas assez la métropole dont la vue glace. Nous disons la métropole, car il n'y a à l'échelle mondiale qu'une seule métropole diffractée en une série de pôles régionaux et dont l'ensemble des dispositifs de connection - gares, autoroutes, aéroports, transports de données, etc. - font évidemment partie. L'inscription que l'on pouvait lire dès les années 60 sur l'enseigne de quelques rares magasins de luxe " Paris-Tokyo-Londres-New York " énonçait le programme d'une mise aux normes de ces villes telle qu'elles en viennent à former un unique continuum métropolitain. A leur tour, les panneaux " Rennes métropole ", " Limoges métropole ", " Bordeaux métropole " ou " Lille métropole " qui fleurissent ces temps-ci traduisent l'extension de ce projet. Par là, il ne faut pas comprendre que chacune de ces villes serait en elle-même devenue une métropole, mais qu'elle est désormais un fragment de la métropole impériale, comme un arrondissement oublié de New York, Londres ou Tokyo. Un éclat de Paris perdu au bord de la Deûle ou de la Garonne. C'est depuis ces centres que le capital lance ensuite son offensive vers le reste du territoire. L'utopie à l'œuvre, ici, est celle d'une ville-jardin mondiale où la marchandise serait en toute chose une seconde nature. Pour l'heure, le label " Capitale européenne de la culture " est le cheval de Troie de la normalisation impériale.

De pays en pays, de cité en cité, de quartier en quartier, il y a un cycle de la normalisation. Tout commence par un " quartier populaire ". Un " quartier populaire " n'est pas un quartier pauvre, du moins pas nécessairement. Un " quartier populaire " est avant tout un quartier habité, c'est-à-dire ingouvernable. Ce qui le rend ingouvernable, ce sont les liens qui s'y maintiennent. Liens de la parole et de la parenté. Liens du souvenir et de l'inimitié. Habitudes, usages, solidarités. Tous ces liens établissent entre les humains, entre les humains et les choses, entre les lieux, des circulations anarchiques sur quoi la marchandise et ses promoteurs n'ont pas directement prise. L'intensité de ces liens est ce qui les rend moins exposés et plus impassibles aux rapports marchands. Dans l'histoire du capitalisme, cela a toujours été le rôle de l'Etat que de briser ces liens, de leur ôter leur base matérielle afin de disposer les êtres au travail, à la consommation et au désenchantement[1].

Lille2004 s'est donné un logo : c'est un petit bonhomme courant avec ses bottes de sept lieues. A la surface de la Terre devenue exiguë, tout a rapetissé. Les distances bien sûr, mais aussi les hommes, leurs vies et leurs passions, leurs rêves et leurs refus. A tout cela, ON a mis toutes sortes de bornes. ON les a rendus raisonnables, réductibles c'est-à-dire étroits. La condition humaine, désormais, est un infantilisme généralisé, garanti par la BAC ; le citoyen est celui qui vivra le plus longtemps. Mais en échange de cette amputation, ON a concédé aux humains de quoi se divertir : la marchandise et les bottes de sept lieues. ON a tranché tous les liens qui leur donnait leur consistance, mais pour prix de cela ils ont reçu la " liberté " de courir en tout sens, de porter partout leur nouvelle solitude. Le bonhomme de Lille2004, c'est le Peter Schlemihl du conte de Chamisso. Par inconscience ou par convoitise, Peter Schlemihl a passé un contrat avec le Diable, le diviseur, " l'homme en gris ". Il a échangé son ombre contre la bourse de Fortunatus d'où il lui est loisible de tirer toute chose qu'il désire - tout l'or du monde, les plus beaux carrosses, les plus somptueuses parures. Par là, il se trouve à la fois riche, envié, et mis au ban de la société humaine, aimé de personne pour n'avoir plus d'ombre. Nul n'est comblé comme lui, mais il est à la merci de ses propres valets, de quiconque révélerait son monstrueux secret. A la fin, Peter Schlemihl se défait de cette bourse qui lui a valu tant de malheurs et achète dans une boutique des bottes qui se révèlent être de sept lieues. Désormais, il voyagera aux quatre coins de la planète, la vitesse et la mobilité rendant seules supportable d'être exilé de la société de ses semblables, de tout lien, de tout lieu, de n'avoir plus d'ombre.

Donc, il y avait un " quartier populaire ", un quartier habité, et alentour le désert : une société de déracinés. N'importe quel déraciné sait la douceur d'une telle oasis, l'apaisement qu'il y a à se loger dans un endroit peuplé, c'est-à-dire peuplé non seulement par des humains, mais encore par des cris, des odeurs, des bagarres, des complicités. L'afflux de petits-bourgeois désargentés dans les " quartiers populaires " ne s'explique pas par la seule faiblesse des loyers ni par le fait que quelques squats d'artistes, ouverts là dans les années précédentes, les y auraient préalablement introduits. La capacité à trouver folklorique toutes les traces des liens anciens, c'est-à-dire à les appréhender esthétiquement, joue ici à plein. Il suffira alors que la mairie civilise un peu la rue, refasse le macadam et lance son grand projet de réhabilitation-muséification pour que s'épanouisse le nouveau quartier branché de la ville, avec ses bars altermondialistes, ses journées portes-ouvertes sur les ateliers d'artistes et autres sinistres animations. Ce n'est plus désormais qu'une affaire d'années pour que, les loyers montant et les anciens bâtiments industriels étant massivement changés en lofts spacieux, la nouvelle population de citoyens impériaux prenne la place de l'ancienne. ON n'oubliera pas, en guise d'adieu, de laisser çà et là quelques clins d'œil à l'usage passé des lieux. Le Garage sera un bistrot couru entre tous. Et la Filature servira des déjeuners plus bio que nature. De Berlin à Brooklyn, ce scénario s'est déroulé de manière si invariable, dans un si grand nombre de villes que le serpent Koolhaas[2] se félicite déjà d'y voir un trait même de l'époque.

Lille2004 participe d'une guerre. D'une guerre d'anéantissement. Tout se passe comme si une bataille se livrait et que nous n'avions pas pied sur le terrain de l'affrontement. Comme si c'était la dimension même de la guerre qui nous échappait. Comme si nous reculions devant l'élément même sur lequel opère, désormais, le capital. Cela vaut dans les quartiers et cela vaut dans les amitiés, parmi les camarades. Combien de complices avons-nous dû laisser pour morts sur le front esthétique ? Combien d'anciens camarades, lassés de l'agitation comme de la paralysie militante, s'abîment aujourd'hui dans la culture ? Et de quels détestables prétextes s'habillent ces reniements : ils sont " passés à autre chose ", qu'ils disent ! " On est ainsi conduit à se débarrasser du monde réel, c'est-à-dire du monde où il y a de la politique, au profit de l'autre monde esthétique. Et si l'on revient ensuite à considérer le monde, celui où il y a de la politique, parce que, tout de même, il se charge de rappeler son existence, alors on ne fait jamais que le rattacher à cet autre monde, comme faisaient les religions. Ce qui n'est pas lui rendre son existence, mais achever sa négation. " (Dionys Mascolo, Le Communisme). Il nous faut arriver a concevoir que la culture et l'esthétique ne sont pas seulement des armes dans les mains du capital, mais sont devenues sa texture même, à coté de la police.
La rupture est là, ses conséquences approchent
promeneur - finno-magyar filolog - perplex propaganda expert
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W;7[)
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drÖne
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Message par drÖne »

Ouaiiiiis ! Excellent lien Ô Bituur ! Ca me rappelle le texte de l'Appel, dans le ton quelque peu crépusculaire. Tout ce qui se pense de vif aujourd'hui, tous ce qui pensent encore avec vigeur, me semble se loger dans le crépuscule. Allez, va falloir qu'on (re)lise Adorno, Horkheimer, Marcuse et Habermas.

Crépuscoulons !

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Message par dana »

Le texte la mort de l'artiste
est délicieux
c'est exactement ce sur quoi j'écris dans mon blog depuis des lustres
quand j'aurais un peu de temps
je ferais un petit truc contradictoire là dessus
il y a beaucoup de choses dans ce texte avec lesquels je suis en désaccord complet
ne serait-ce parce que l'auteur s'appuie sur une essence de l'artiste qui me parait tout à fait discutable
parce que tout simplement on pourrait produire aisément d'autres descriptions

une première chose

plutôt que de supposer la mort de l'artiste (QUI n'EST QU'UN MOT bordel)
on ferait mieux de se demander pourquoi il y a des gens qui créent des trucs qui servent à rien
là je crois qu'on se poserait une question plus excitante

je vous donne un lien moi aussi tiens :
http://www.another-record.com/ha/?p=175
dana
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Message par dana »

pour faire un peu d'air
je dirais qu'on pourrait, plutôt que de déclarer quoi que ce soit
(quelle manie ces pamphlets ! Pourquoi toujours asséner affirmer brandir
manie phallique comme d'hab)
concernant la soi-disant disparition du signifiant ARTISTE
(qu'untel aura beau décréter : "abandonnons le MOT ARTISTE !!"
pfffffffffffffffffff
ben abandonne le si tu veux mon gars, ça fera autant de bruit qu'une goutte de pipi sur l'océan pacifique un soir de tempête)

il y a d'autres questions plus intéressantes :
par exemple
comment le signifiant ARTISTE s'articule à l'altérité
car artiste c'est toujours de l'autre qu'on le dit
y compris quand on le prétend de soi-même

et là
dans une vision historiciste on s'apercevrait peut-être que les choses sont plus subtiles qu'il y parait :
car l'artiste ça a pu être de l'ordre de l'Autre radical, du monstre en soi, mais aussi du presque le même
pas seulement aujourd'hui mais hier et ailleurs
c'est-à-dire, ces mecs qui s'adonnent à l'activité de créer des trucs qui servent à rien (pour donner une description un peu consensuelle, quoique évidemment pas "anhistorique", suis pas si naïf)
ces mecs là
comment se fait-il qu'il y en ait partout ou presque et toujours ou presque
(depuis que le monde parle)
et puis
qu'est-ce qu'on raconte de ces mecs là ?
et qu'est-ce qu'ils disent d'eux mêmes ?

Il y a à mon avis, et ce n'est pas nouveau, une sacrée masse de signifiés sous le signifiant ARTISTE
et pas mal de tensions et de contradictions apparaissent si on essaie de saisir cette masse avec un peu de subtilité

et puis
ARTISTE soit
pas sur qu'on puisse en tracer une histoire sensée des mecs de Lascaux à Cindy Sherman
(disons qu'il y a une autre histoire de l'art que l'histoire de l'art
qui peine à s'écrire si j'en crois ce que je lis)
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Message par dana »

en fait je trouve ce texte sur "la mort de l'artiste" sans aucun intérêt
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Message par drÖne »

On a bien relu ce texte avec LLB, et il impose en effet quelques remarques :

- la catégorie "artiste" telle qu'elle est mise en oeuvre dans ce texte, est bien trop globale et transhistorique pour être pertinente. Au début, j'avais été séduit par ce texte car je pensais qu'il visait les artistes contemporains, ceux qui prétendent "interroger" quelque chose des institutions tout en bénéficiant des subsides de ces institutions : vaste hypocrisie, vanité insensée. Mais en réalité, c'est l'artiste au singulier qui est visé, ce qui ne signifie rien. Quoi, entre un peintre de croutes du dimanche, un peintre du XIème siècle, Buren et ses budgets étatiques, et certains d'entre nous ici même, il n'y aurait aucune différence à faire ? Foutaise !

- autre catégorie bien trop macro et tranhistorique pour être pertinente : le bourgeois... Faut arrêter de déconner, on n'est plus au XIXème siècle et on a vu où menaient les doctrines de la haine du bourgois : à Staline... D'autant que les gens qui ont écrit ce texte manipulent une rhétorique qu'ils n'ont certainement pas apprise à l'usine : elle ne sent pas vraiment le cambouis des chaines de montage de chez Renault, mais plutôt la classe moyenne universitaire, genre petit con d'étudiant de Normale Sup découvrant Marx ou Bakounine et cherchant à faire son malin... Un bourgeois, donc, dans mon genre... Si on devrait détruire toutes les classes moyennes au motif que par rapport aux "bons petits prolos tous roses" elles représentent la bourgeoisie, non seulement on aurait juste tiré sur des ambulances, mais on n'aurait guère avancé sur le terrain démocratique.

- Les attaques contre les intermittents sont débiles : là encore, ça revient à tirer sur une ambulance, alors que l'ennemi est ailleurs.

- Le contexte de Lille 2004 ne sert que de prétexte à ce texte : il n'est ni observé de près, ni décrit. Quel lien entre les déclarations politico-théoriques et ce "terrain" non fait ? Encore un stigmate de la culture philo : pas assez d'empirisme.

Pour le reste, j'adhère à la plupart des choses qui sont dites, mais ces remarques s'imposaient.

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Message par dana »

la catégorie "artiste" telle qu'elle est mise en oeuvre dans ce texte, est bien trop globale et transhistorique pour être pertinente.
ne serait-ce que parce que le mot artiste, on aurait bien de la peine à le trouver chez les grecs ou au moyen age en occident
encore moins chez nos peintres de Lascaux et nos fabricants de flûtes pygmées
il y a de l'intraduisible : réjouissons-nous en !
ou sachons au moins garder une certaine mesure : qu'on joue avec des généralités, pourquoi pas ? si je suis poète je fais ce que je veux avec la langue
que ce faisant, on prétende à une quelconque forme de vérité : qu'on oubli que c'est un jeu
c'est attristant (et sans intérêt)
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