Oui mais je me demande quand même quand est-ce qu'on se construit une posture en réaction et quand est-ce qu'on chercher à réfléchir vraiment, je le pense pour moi. C'est vrai par exemple que je juge des philosophes à partir de l'expérience vécues de postures construites "en tant que philosophes" plus qu'à partir du travail que certains font et disent. On pourrait dire la même chose de collègues qui rendent tous les universitaires odieux du fait qu'ils parlent "en tant qu'universitaires". Mais parfois, philosophes, universitaires et ratons laveurs apprennent à se positionner explicitement "en tant que tels" en réaction à quelque chose qui a rendu nécessaire un jour cette posture qu'ils reproduisent ensuite inopportunément. Cercle sans fin : on parle toujours avec retard pour un auditoire qui était celui d'hier, et celui d'aujourd'hui peut à bon droit s'irriter d'être insulté par les positions qu'on lui attribue.
C'est tellement difficiles d'être sûr des prémisses. C'est presque impossible souvent de dire quelque chose qui ne soit pas en réaction.
Surtout que par exemple, dans le séminaire dont je parle ici, un type qui avait ressenti le besoin irritant de faire l'inventaire ses quartiers de noblesse académiques avant d'attaquer le sujet, a fini par squatter la tribune, de façon justifiée, non pas pour se mettre en valeur, mais pour citer la litanie des héros obscurs et emprisonnés des enquêtes postérieures à Tchérnobyl, comme pour à la fois leur céder sa place, et leur faire occuper une tribune à tout prix.
et vlan : un petit feyerabend dans les gencives :)
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ben oui. je citais quelques noms pour inciter nos amis à "respirer par le nez"
mais tu replaces bien les choses justement, il s'agit de respirer par le nez : respirer soi-même, avec son propre nez, un air qui puisse être vif, goûté, un air au travers duquel recevoir le son de l'échange...
et là, c'est sûr, en ce moment.. - cela étant tout autre moment.. le fameux "ah, mon époque" ou "ah.. telle époque" marquent bien qu'il n'y a rien de commun que la chair entre une époque et une autre.. je veux dire, on juge de son époque par sa chair et le retentissement et les échos et les gnons et les effleurements et caresses. or à chaque époque ce qui la charge. la leste, la fait peser son juste poids, c'est la densité de chair, qui ne s'éprouve qu'au moment.. -
quelque temps déjà que le seul "critère", ou repère, faible lumignon bien souvent, mais tenace toujours, pour moi, c'est la chair, (la matière, l'incarnation, l'histoire, la communauté).. la chair, et le regard qui est porté dessus, l'attitude à son égard, ce qu'elle touche, ce qu'on en dit, en pense, ce qu'on lui fait..
ce qui ne résout rien..
mais bon..
on croit souvent que sans but, pas de chemin.. alors que sans chemin, pas de but..
mais tu replaces bien les choses justement, il s'agit de respirer par le nez : respirer soi-même, avec son propre nez, un air qui puisse être vif, goûté, un air au travers duquel recevoir le son de l'échange...
et là, c'est sûr, en ce moment.. - cela étant tout autre moment.. le fameux "ah, mon époque" ou "ah.. telle époque" marquent bien qu'il n'y a rien de commun que la chair entre une époque et une autre.. je veux dire, on juge de son époque par sa chair et le retentissement et les échos et les gnons et les effleurements et caresses. or à chaque époque ce qui la charge. la leste, la fait peser son juste poids, c'est la densité de chair, qui ne s'éprouve qu'au moment.. -
quelque temps déjà que le seul "critère", ou repère, faible lumignon bien souvent, mais tenace toujours, pour moi, c'est la chair, (la matière, l'incarnation, l'histoire, la communauté).. la chair, et le regard qui est porté dessus, l'attitude à son égard, ce qu'elle touche, ce qu'on en dit, en pense, ce qu'on lui fait..
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promeneur - finno-magyar filolog - perplex propaganda expert
http://seenthis.net/people/bituur - Ur· http://dogmazic.net/ - ::gniark:: http://vnatrc.net/YAST/YARVBT/
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- drÖne
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Mais on peut réfléchir vraiment en se posant en réaction par rapport à autre chose, ne serait-ce que par rapport à ce que l'on désigne comme "sens commun". Le problème serait plutôt de prétendre réfléchir ex nihilo, comme si on pouvait faire abstraction des autres, du point de vue d'une vérité absolue centrée sur l'ego : je n'y crois pas, et tu sais à quel point j'adhère à la critique de Descartes par Peirce qui porte justement sur ce refus de l'ontologie.LLB a écrit :Oui mais je me demande quand même quand est-ce qu'on se construit une posture en réaction et quand est-ce qu'on chercher à réfléchir vraiment, je le pense pour moi.
Oui, mais il faut bien faire attention à ce que l'on entend par prémisses. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de prendre pour prémisses de mes raisonnements les positionnements psychologiques de tel ou tel. Ca, je le qualifierais plus volontier de "jugement". Je crois qu'on ne peut jamais faire abstraction de ses jugements (de valeurs, moraux, politiques, psychologiques) envers les autres. Une prémisse, ça peut être un fait, ou une catégorie, ou un postulat. Mais on ne bâtit pas de bons raisonnements sur des jugements. On batit, au mieux, des positions. Et là encore, ça devrait être un principe d'éthique scientifique que de se forcer à expliciter ce qui relève de nos jugements (et qu'il n'est pas en notre pouvoir de toujours combattre) en le distinguant de ce qui relève de la raison. Encore une fois, si on acceptait de dire moins, voire de dire peu, on dirait juste... Mais on court après la "grandeur", les "enjeux", les "fondements"... tant de fariboles inutiles !C'est vrai par exemple que je juge des philosophes à partir de l'expérience vécues de postures construites "en tant que philosophes" plus qu'à partir du travail que certains font et disent. On pourrait dire la même chose de collègues qui rendent tous les universitaires odieux du fait qu'ils parlent "en tant qu'universitaires". Mais parfois, philosophes, universitaires et ratons laveurs apprennent à se positionner explicitement "en tant que tels" en réaction à quelque chose qui a rendu nécessaire un jour cette posture qu'ils reproduisent ensuite inopportunément. Cercle sans fin : on parle toujours avec retard pour un auditoire qui était celui d'hier, et celui d'aujourd'hui peut à bon droit s'irriter d'être insulté par les positions qu'on lui attribue.
C'est tellement difficiles d'être sûr des prémisses. C'est presque impossible souvent de dire quelque chose qui ne soit pas en réaction.
Oui, mais là encore on était dans la prise de position à des fins pratiques (politiques) et non dans de la construction de connaissance. De toute manière, on ne se situe que très rarement, voire seulement par miracle, dans de la construction de connaissance ayant une validité logique dès qu'on dit des choses un peu complexes, et c'est encore pire quand on engage des pratiques. En fait, on fonctionne sur le modèle du syllogisme qui ne vaut que pour les phrases de type "sujet - verbe être - complément", à savoir des propositions "bien formées". Tout le reste relève du discours et ne peut que difficilement être vérifié. Surtout quand aucne démarche empirique ne vient étayer le raisonnement... Je crois que c'est pour ça que je déteste, en fin de compte, la philosophie : quand elle se situe à la frontière de la logique, comme celle de Peirce, je trouve ça intéressant. Quand elle ne débouche sur aucune possibilité de validation empirique, elle n'est que décorative, et encore. Derrière le "on" de généralité du philosophe, on sent alors trop le "je" nombriliste des belles âmes...Surtout que par exemple, dans le séminaire dont je parle ici, un type qui avait ressenti le besoin irritant de faire l'inventaire ses quartiers de noblesse académiques avant d'attaquer le sujet, a fini par squatter la tribune, de façon justifiée, non pas pour se mettre en valeur, mais pour citer la litanie des héros obscurs et emprisonnés des enquêtes postérieures à Tchérnobyl, comme pour à la fois leur céder sa place, et leur faire occuper une tribune à tout prix.
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mais qu'est-ce que j'en ai à foutre de ces conneries putain
j'ai cru trouver une maison sympa, marrante, où ça pouvait causer sans couvrir le prépuce avec décence
où ça pouvait se référer avec désir, pas dans la pamoison du maître
pffff
comme ailleurs
m'en fous
préfère les vaches et les cailloux
ai toujours préféré vaches et cailloux
d'instinct
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Hum. Et si je fermais toutes les sections orientées "réflexion" dans Room 101 ? Finalement, les seules tensions qui ont été perceptibles dans l'histoire déjà longue de ce forum (ouverture en 2002 je crois) l'ont été quant on a parlé de philosophie avec des représentants de La Discipline. D'ailleurs, depuis qu'on "philosophe" ici, je m'y fais chier, comme si je n'avais construit ce territoire que pour m'y faire rattrapper par la profession des maîtres à penser, et tout le monde se barre tellement l'air se met à sentir le renfermé et la rancoeur.
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En fait, je suis juste énervé et écoeuré : plus tu donnes des lieux d'expression ouverts à des gens, et plus tu te le prends dans la gueule en te faisant insulter. Ca, je ne supporte plus. D'ailleurs je préviens l'impétrant : à la prochaine allusion à un supposé "discours du maître", je le vire et j'efface son compte. Quant au rmi et autres allusions classantes de la disctinction inversée, il y a ici des gens qui n'ont aucune leçon de courage à recevoir de personne. Ton action, Charlox, avec la Gare Expérimentale, va bien plus dans le sens de ce que j'espère pour Room 101 que la philosophie soi-disant anarchiste de Feyerabend.charlox a écrit :Mais comptes tu garder les espaces de laboratoire ?
En fait, on va pas se laisser emmerder sur notre propre territoire, là où on a largement prouvé qu'on n'avait aucune leçon de morale à recevoir. Ceux qui ne se sentent pas à l'aise dans Room 101 n'ont qu'à aller voir ailleurs s'ils y sont.
Point barre. Sur ce, je locke ce sujet : première fois que ça m'arrive sur Room 101, et j'espère que c'est la dernière.
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