Socrate dans la nuit - Roman - Patrick Declerck

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TouF
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Socrate dans la nuit - Roman - Patrick Declerck

Message par TouF »

Mon inconscient fut interpellé ce matin en entendant parler Patrick Declerck à propos de ce roman... Vu qu'il a apprécié la voix et les quelques mots de l'auteur et que j'ai été interessé par la critique de télérama ci-dessous, en attendant que ma raison et ma conscience donnent leur avis (aujourd'hui ou dans 10000 ans), j'aimerai savoir ce que vous pensez de cet auteur à défaut d'un avis sur le bouquin (sauf si quelqu'un l'a déjà lu):
Nathalie Crom a écrit :Philosophe et psychanalyste, auteur notamment d'un grand livre d'ethnologie urbaine sur les processus d'exclusion sociale aboutissant à la clochardisation, Les Naufragés (1), Patrick Declerck n'avait pas été sans laisser deviner l'existence, chez lui, d'une pente littéraire - un goût pour le mot qui claque, qui cogne. De cette propension, la preuve est aujourd'hui donnée par cet âpre roman, inspiré d'une expérience personnelle : Socrate dans la nuit, autoportrait d'un homme sceptique et ironique, misanthrope et plein d'irréversible colère contre « l'ontologique imbécillité du monde ». L'homme en question s'appelle Cornelius Van Zandt, et il est en sursis : les médecins ont découvert chez lui une tumeur au cerveau. Le mal va-t-il évoluer vers le pire ? La question se pose de façon suffisamment cruciale pour l'inciter à revisiter sa vie, à s'interroger sur l'homme qu'il fut, radical dans ses refus et ses détestations - disons, pour résumer, tout ce qui relève de la conscience humaniste, chrétienne ou athée, par lui assimilée à de l'hypocrisie sociale.

C'est à sa fille adolescente que Cornelius adresse son récit, choisissant en outre d'envisager son existence et sa mort annoncée au miroir des derniers instants de Socrate. Spontanément, c'est peut-être davantage du côté de Nietzsche qu'on situerait cet atrabilaire impénitent. Mais en Socrate, il reconnaît le scepticisme qui est le sien, le désir de lucidité qui dans un même mouvement le torture et le fait vivre. Un paradoxe qui n'en est pas un, et qui nourrit ce roman saisissant, tout ensemble résolument concret et intensément métaphysique, d'un bout à l'autre porté par la violente énergie du désespoir.


(1) Ed. Plon, coll. Terre humaine, 2001.

Telerama n° 3029 - 02 février 2008
Hors-la-Vie
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