l'initiation

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l'initiation

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l'initiation - introduction

l'initiation est un projet parallèle aux saveurs molles, et situé dans le même univers.
ce projet suivra, sous une forme épisodique, les trajectoires de deux personnages : un gamin des rues nommé youcine, et un vieux fou nommé alef. divers personnages secondaires viendront peupler ce petit monde, articulé autour de deux lieux principaux : l'usine de retraitement de déchets radioactifs, où le jeune youcine travaille, et la maison de alef, qui lui sert également de temple.
à la manière d'une série télévisée ou d'un sérial cinématographique, vous lirez les aventures de ces divers personnages, qui mettront en scène, autour d'une intrigue principale centrée sur youcine et alef, diverses intrigues secondaires chacune rattachée à l'un des autres personnage. ainsi tout ça s'entremêlera, d'une façon moins chaotique que les saveurs molles, pour former une trame assez classique à base de rivalités et de névroses.
toute l'action se déroule dans la ville usine de tesk, en ex-pologne, au cours de l'hiver 2020. onze ans se sont écoulés depuis le rachat de la pologne par coca-cola, et un an depuis les émeutes relatées dans le cycle romanesque saveurs molles.
l'unique industrie de la petite ville (2000 habitants environ) est l'usine de traitement des déchets radioactifs. chaque matin, les semi-remorque viennent livrer la merde irradiée, et dans le ventre de l'usine la danse macabre recommence. les enfants sont parfaits pour ce travail : petits, maigres, souple, et bien sûr facilement remplaçables. les adultes occupent des postes annexes, ou tiennent de rares commerces. la plupart ne fait rien, et se contente de vivre sur le salaire misérable que rapporte les gosses.
tesk est une ville moribonde, l'alcoolisme y est une norme, la drogue ravage, les maladies frappent dès l'enfance. chaque années des enfants mutants sont vendus à des cirques itinérants qui font la tournée des casernes, à l'est.
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youcine
youcine est âgé de huit ans. il vit depuis l'âge de trois ans à l'orphelinat de tesk, où il a été placé depuis la mort par overdose de ses parents.
cette année, il a huit ans, c'est donc l'année où il commence à travailler à l'usine. avant ça, à l'orphelinat, il était de l'équipe tournante, c'est à dire qu'il s'occupait des déchets en faisant les trois huit.
les premiers épisodes le verront donc découvrir l'usine en même temps que le lecteur.
youcine est un petit garçon assez robuste et endurant, quoique plutôt frèle d'apparence. il parle assez peu, et hésite à se mettre à la cocaïne pour tenir un peu plus le choc face à la malnutrition et au manque de sommeil, mais il ne veut pas encore se prostituer.
son rêve est de quitter la ville, il espère intégrer un cirque itinérant. sa rencontre avec alef changera grandement ses plans.

alef
alef est âgé de 86. il a vu beaucoup de choses, connu beaucoup de changements. il s'est installé à tesk depuis une dizaine d'années, où il vit méprisé, dans une quasi mendicité. son seul revenu est une antique pension militaire, il paraît qu'il aurait joué un rôle important dans la quatrième guerre d'afghanistan, en 2008.
il habite un taudis, et tout le monde le méprise et le prend pour une sorte de fou ridicule. il est souvent l'objet de moqueries, quelquefois de brimades, et le fait qu'il soit juif n'arrange rien.
alef est maigre, grand, porte les cheveux longs et la barbe bien taillée ; son regard est tantôt fuyant tantôt brûlant et acéré. ses vêtements sont souvent des loques, il n'exhibe aucun bijoux. certains disent qu'il possède des tatouages et des cicatrices volontaires.
sa rencontre avec youcine répond à une nécessité vitale de partager son savoir.

halek
halek est une des rares personnes à entretenir de bonnes relations avec alef. ils ont presque le même âge.
halek est le concierge de l'asile de nuit où dort youcine. il est très pauvre, malade, il va certainement crever bientôt. sa passion la moins inavouable est la drogue : il consomme avec assiduité des drogues de synthèses élaborées illégalement par certains employés de l'usine de traitement des déchets nucléaires. sa passion la plus coupable est la pédophilie. évidemment pas un enfant n'a osé se plaindre, et ceux qui se sont plaints ont terminé étranglés, pour l'exemple. halek ne semble pas bien fort, mais il est capable d'une grande violence lorsqu'il est menacé. on raconte que naguère il était mercenaire, et qu'il est passé en cour martiale après un viol. chassé de sa compagnie, il aurait vagabondé, et commis encore quelques viols qui l'auraient mené en prison.
il travaille à l'asile de nuit depuis une douzaine d'années. il est respecté et craint, même par la milice.
il n'est pas très grand, mais possède une musculature sèche qui le rend charismatique. il se rase la barbe et le crâne tous les jours depuis au moins trente ans, ce qui donne à sa peau cet aspect particulier. ses vêtements sont simples, souvent sales, et il porte des gants dès qu'il peut, pour recouvrir les tatouages de son ancienne compagnie qui décorent les paumes de ses deux mains.
ses relations avec alef sont curieuses. c'est le seul à le défendre contre la vindicte populaire. on peut dire que sans halek, alef serait un homme mort. cependant, c'est le concierge qui se comporte comme s'il avait une dette, et non l'inverse. cet étrange comportement, associé à la proximité des deux noms, laisse penser qu'un secrêt lie les deux vieillards.

madek
madek a quarante ans. il est contremaître à l'usine de retraitement des déchets nucléaires, où travaille youcine. c'est un parfait salopard, qui prend sont travail très à coeur. pour résumer son travail, il consiste à terroriser les enfants pour les faire travailler jusqu'à ce qu'ils en crève. il parvient très bien à l'un, comme à l'autre. ses deux principaux outils de travail sont un fouet de facture très classique, et un taser d'une portée de cinq mètres, gagné au dés l'an passé.
il est marié à téréra, qu'il bat et qui le trompe avec schäl, et son seul ami connu se nomme héloïk. ensemble, ils partagent des beuveries, des bagarres et des putes, qu'ils battent souvent. les deux ont rêvé d'intégrer l'armée, et cette nostalgie (et cet échec) les rend aigris et violents.
madek est alcoolique, mais seulement en dehors du travail. de là à penser qu'il a quelque chose à oublier. peut-être qu'au fond il déteste son travail - mais ni les enfants qui travaillent sous ses ordres, ni ses supérieurs, ne croiraient une chose pareille.
dès l'arrivée de youcine, une rancune particulièrement vivace les liera, suite à un événement d'une amplitude pourtant minime.
madek est gras, grand, disgracieux ; sa barbe et ses cheveux forment une broussaille qui pue l'alcool de la veille, il fume des cigarettes roulées, et s'habille généralement de vêtements gris, épais et sales qui le font ressembler à un clochard.

bashir
bashir est un des gamins employé à l'usine de traitement des déchets nucléaire où travaille youcine. bashir est arrivé quelques mois avant youcine, et s'est déjà forgé un réputation de dur. il a huit ans lui aussi. à la tête d'une petite bande, il rackette et viole selon son bon plaisir. il reverse une partie de son butin (financier ou charnel) à madek, ainsi il est tranquille et peut faire son bizness tranquille. c'est lui aussi qui deale dans l'usine toutes les cames qu'ont peut trouver à l'extérieur. contrairement à youcine, bashir vit chez ses parents, très pauvres. son père est malade (tuberculose), et sa mère se prostitue auprès de la milice civile et de la garnison stationnée non loin. elle ne dispose pas d'assez de force physique ou morale pour voler l'argent de son fils, ni pour le trouver.
sans raison particulière apparente, il va détester youcine dès le premier jour, et ne perdra pas une occasion de le persécuter. l'étrange amitié qui le liera au vieil alef ne sera pas non plus étrangère à cette haine.
bashir est un garçon assez bien bâti, plutôt joli, et promet d'être un bel adolescent s'il survit jusque là. d'épais cheveux noirs, un visage harmonieux, des lèvres fines et des yeux intenses.

nadia
nadia a douze ans, et des formes déjà assez affirmées. elle travaille elle aussi à l'usine de traitement des déchets nucléaires, et prendra youcine sous son aile, ce qui rendra madek (le contremaître) fou de rage.
nadia vient d'une famille apparemment très bizarre, dont elle ne dira pas grand chose les premiers temps. elle semble chargée d'un secrêt déplaisant. de fait, certaines nuits, elle dort à l'asile de nuit où dort également youcine. elle paraît amie avec halek, le vieux concierge. quelque soit la nature de leur arrangement, elle va et vient dans l'asile comme bon lui semble - et, par voie de conséquence, youcine ne tardera pas à faire de même.
nadia est donc belle, presque adolescente, avec de jeunes seins, une taille féminime et un doux visage. elle est blonde, ce qui est rare, mais présente une infirmité très dérangeante, et qu'elle essaie de cacher autant qu'elle peut : elle possède deux vagins. un de taille normale, et l'autre minuscule, mais parfaitement fonctionnel. elle en a terriblement honte, et pour cette raison se refuse à la prostitution, alors que cette activité serait bien plus lucrative et bien moins dangereuse que le travail à l'usine.

pol
pol a onze ans. il vient de purger une peine de six ans dans un camps de travail pour malade mentaux pour avoir tué ses parents sous l'emprise de la drogue. il faut noter que la drogue en question lui avait été administré de force par ses parents, justement. le procès à révélé que les parents, qui violaient régulièrement leur enfant, pimentaient le viol en y ajoutant un psychotrope.
c'est sa première année hors d'un camp. il ne connaît pas grand chose du monde extérieur, ne sais ni lire ni écrire, ce qui n'est pas si rare que ça.
youcine et lui vont devenir rapidement copains, et former un binome assez efficace, youcine étant plutôt malin et habile à canaliser la violence de pol, et pol étant une brute quasi incontrôlable mais malgré tout, de tous ceux qui travaillent à l'usine de traitement des déchets radioactifs, celui dont la mentalité ressemble le plus à celle d'un enfant. en fait, pour être précis, son comportement est plus celui d'un adulte retardé que d'un enfant.
physiquement, il est impressionnant. il mesure presque un mètre cinquante, son poids avoisine les soixantes kilos, il a d'épais sourcirs, d'épais cheveux roux, il transpire beaucoup (six ans de médicaments lourds ont sérieusement altérées pas mal de ses fonctions internes), est alcoolique et dépendant à plusieurs drogues, porte de nombreuses cicatrices et stigmates divers. il effraie tout le monde, même youcine, même madek, le contremaître. le seul à le regarder sans crainte ni pitié est sans doute alef, mais peut-être que cela est du à la rareté de leurs rencontres.
bien entendu, il dors à l'asile de nuit en compagnie de youcine.

teresa
teresa est la femme de madek. âgée de 22 ans, c'est déjà son quatrième mariage. les diverses guerres de la région l'ont rendu deux fois veuve en moins d'un an, et son troisième mari l'a vendue à madek. c'est théoriquement illégal en ex-pologne (puisque le pays, appartenant à coca-cola, est sous autorité US), mais en pratique la police d'occupation ne se mêle pas des affaires privées, et se borne à protéger les intérêts américains.
madek ne l'aime pas, mais a besoin de quelqu'un pour ranger la maison, faire à manger, nettoyer les lendemains de beuverie, et recevoir des baffes et des bites.
teresa a songé plusieurs fois à tuer son mari, mais elle a peur d'être lapidée, ou de parvenir à fuir pour retomber dans le même merdier. alors elle préfère faire semblant d'avoir une relation amoureuse avec schäl, son amant. c'est presque romantique, et la came aide à rendre tout ça vivable.
teresa est laide, elle porte les marques de son existence. sa peau est fatiguée, ses cheveux sont ternes, ses yeux sont tristes et cernés, ses vêtements sont sans grâce.

schäl
schäl est l'amant de térésa. ancien mercenaire, mutilé et malade (un genre de cancer), il survit en faisant de la contrebande. il est un des seuls habitants de tesk à connaître des soldats américains à la base de NéoBoston stationnée à une centaine de kilomètres de là. du coup, c'est lui qui alimente une bonne partie de la ville en cigarettes et babioles diverses ; il ne se lance pas dans le traffic de drogue, trop risqué. de fait, à cause de son manque d'ambition et de sa maladie, il est plutôt considéré comme un looser et un idiot, et personne ne soupçonne sa liaison avec térésa. lui, il n'espère qu'une chose, c'est qu'elle trouve le courage de tuer enfin son salopard de mari. il est persuadé qu'avec ses relations chez les américain, il n'y a aucun risque. cepandant, il n'est pas prêt à commettre lui-même ce meurtre.
il est assez fin, presque élancé, et sa démarche exprime une certaine élégance. il a le teint clair, les cheuveux blonds, les yeux très bleus, un visage sculpté. son corps, particulièrement le ventre et les cuisses, est constellé de cicactrices, dont il est assez fier. elles témoignent d'un passé autrement plus glorieux que la vie de misère dans laquelle il se débat en ce moment.

héloïk
héloïk est un ancien meurtrier - et sans doute un tueur à gages encore en activité. il est arrivé à tesk il y a deux ans à peine, et on ne sait pas trop ce qu'il y fait. son passé de meurtrier a fini par filtrer, lui-même ne s'en cache pas vraiment. la seule chose qu'il cache, c'est le motif de sa venue ici. et son pognon. il semble en avoir beaucoup, mais persiste à se comporter comme un clochard alcoolique et violent. ce qui empêche la plupart des habiants, dont il a aggressé les enfants ou les femmes, de le tuer, c'est qu'il dégage une puissante aura de peur - et qu'il est capable de tuer n'importe qui à mains nues.
il est copain avec madek parce qu'il apprécie de fréquenter des gens qui l'admirent, et madek admire sa capacité à boire, à faire peur et à tuer. héloïk à conscience d'être un modèle pour madek, il en profite, et il est bien possible qu'un jour il entraîne son camarade de beuverie dans une très louche histoire.
c'est un tas de muscles de quarante-cinq ans, couturé de cicactrices, le cheveux ras, l'oeil mauvais, des dents cassées, des tatouages de mercenaires ou de prisonniers, toujours des armes sur lui, il sent la mauvaise sueur, marche comme un conquérant.
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lieux récurrents

tesk
tesk est une petite ville d'ex-pologne, qui dépend de la circonscription militaire de la nouvelle-boston. la ville compte environ 20000 habitants, et toute sa vie sociale s'organise autour de l'usine de traitement des déchets nucléaires.
au centre de la ville, il y a l'ancien ghetto juif, un labyrinthe de baraques noires et crasseuses, qui ont brûlé plusieurs fois cette dernière décennir. pauvres parmi les pauvres, ceux qui y habitent n'ont rien pour vivre, parfois un peu de contrebande, souvent du crime, quelques magouilles, la merde noire.
autour, les immeubles sont moins anciens et moins vétustes - comprendre : ils ont cinquante ans seulement, pas cinq siècles. ici, les gens paient leurs loyers, et il y a des commerces encore actifs.
autour encore, et souvent protégées par des murailles, il y a quelques villas. les villas sont seulement côté ouest. à l'est, il y a l'usine, dont la masse grise et la fumée permanentes empêchent le soleil de se lever, même pour les riches.
tesk est paumée en plein no man's land. il y a des marécages, des routes abandonnées, une voie ferrée désaffectée ; à cinquante kilomètres il y a la caserne de la nouvelle-boston, et à cent kilomètres environ la nouvelle-boston, seule ville de taille importante (150000 habitants) avant moscou. il n'y a plus qu'une route encore en usage, et elle passe à proximité de tesk, au milieu des marécages, là où avant verdoyaient les champs. mais cette époque, aucun de ceux qui vivent ici ne l'a connu. cette route est une aubaine pour les contrebandiers, les mendiants, et les voleurs de toutes sortes ; elle est fréquemment patrouillée par les soldats de la nouvelle boston, qui sous couvert de sécurité arrondissent leurs fins de mois. cette route est une aubaine pour la corruption et le racket.
quelques chiffres :
20000 habitants au total
2000 enfants de moins de 10 ans, tous employés à l'usine
1000 enfants âgés de 11 à 13 ans, sans occupation
9000 adultes, hommes et femmes, dont 70% sont sans occupation. Parmi eux, 50% de blessés, mutilés et autres victimes de guerre.
sur les 3000 adultes actifs, 500 forment la milice. les autres tiennent des commerces ou participent indirectement ou directement à la vie de l'usine.
12000 personnes âgées de plus de 50 ans.
durée de vie moyenne : 60 ans
mortalité à la naissance : 15%
mortalité avant 3 ans : 15%
mortalité avant 10 ans : 60%
climat : 300 jours de pluie par an ; température la plus basse : -16, température la plus élevée : +38

l'usine de traitement des déchets radioactifs
secteur un : direction générale, 3 employés.
secteur deux : sécurité interne et secours, 180 employés.
secteur trois : maintenant et entretien, 70 employés.
secteur quatre : administration générale et trésorerie : 8 employés
secteur cinq : relations avec l'extérieur : 22 employés
secteur six : encadrement : 85 employés
secteur sept : manutention et divers : 120 employés
secteur 8a : équipe de minuit / 8heures : 300 employés (enfants)
secteur 8b : équipe de 8 heures du matin / 16 heures : 300 employés (enfants)
secteur 8c : équipe de 16 heures / minuit : 300 employés (enfants)
surface totale de l'usine : 18 hectares
surface de l'usine, bâtiments uniquement : 2 hectares
température moyenne de l'unité de traitement des déchets : 49 degré.
turn over dans les secteurs 1 à 7 : en moyenne un employé par mois.
turn over dans le secteur 8 : en moyenne deux employés par jour.
écart de salaire entre le secteur 1 et le secteur 8 : 20000%
capacité de traitement de l'usine : 2500 kilos par jour en moyenne pour 4 tonnes de déchets livrés quotidiennement.
capacité de stockage totale du site : 1000 tonnes, utilisé actuellement à 85%
niveau de sécurité du site total selon l'échelle kehler : 2
niveau de sécurité de l'unité de traitement selon l'échelle kehler : 4
niveau de sécurité de la zone de stockage selon l'échelle kehler : 1
niveau maximal de l'échelle de kehler : 12


l'asile de nuit
c'est un bâtiment de 50 mètres sur 25, et d'une hauteur de 12 mètres, soit quatre étages. le rez-de-chaussé est occupé par l'accueil, la partie administrative, une infirmerie, les cuisines et le réfectoire.
les trois étages sont exclusivement occupés par des chambres et des douches, une douche pour cinq chambres, deux locataires par chambre. le première étage est consacré aux enfants, le deuxième aux femmes adultes, le troisième aux hommes adultes.
80 chambres par étages, soit 480 pensionnaires chaque nuit, plus ou moins 15% (fugues, décès, etc.)
horaire d'ouverture de l'asile : 18 heures
horaire du repas de soir : 18 heures 30
horaire d'extinction des feux et de ferméture de l'asile : 21 heures
horaire du réveil : 6 heures
horaire du petit déjeuner : 6 heures 45
horaire de sortie de l'asile : 7 heures 30
horaire de fermeture de l'asile : 8 heures
les bagarres devant l'entrée sont monnaie courante. règlements de comptes, histoires de cul, problèmes de défonce. les bagarres à l'intérieurs sont plus rares, toutes les portes sont vérouillées passées 21 heures, donc personne ne sort de sa chambre. quelques passes circulent. quelques viols ont eu lieu, quelques meutres aussi, sans qu'on puisse dire vraiment si c'est le fait des hébergés ou du gardien, halek.
il est interdit de se regrouper à plus de 3 dans une chambre ; il n'y a pas de salle de récréation ; il est interdit de parler dans le réfectoire, sauf pour s'adresser à un gardien, il est interdit de lever trop longtemps les yeux de son assiette.
la peine est invariablement la même : exclusion d'une semaine, puis exclusion définitive. ce qui est en général assimilé à une peine de mort si cela arrive en hiver.


le cimetière
youcine est le seul personnage à s'y rendre souvent, pour aller pleurer sur la tombe de ses parents. le cimetière est un mélange de tombes très anciennes (au coeur), et très mal conservées, pierre noirâtre, épitaphes qui s'effritent, marbre qui se craque, et de tombe récentes et de plus en plus vétustes (cercles excentriques) pour arriver à des fosses communes couvertes d'une dalle de ciment sans inscription, sans croix, mais avec quelques tags. de nombreuses tombes, profanées par des voleurs d'organes, ne sont pas réparées parce que tout le monde s'en fout.


les maisons
tous les personnages : nadia, bashir, schäl, alef, vivent dans le quartier pourri. les maisons sont étroites, sales, plongées dans la pénombres et l'odeur graisseuse de l'usine, le sol est de pierre et les meubles sont usés ; la promiscuité est importante et l'intimité misérable, il n'y a pas de loisir, que des corvées, et quand il n'y plus de corvée, on se drogue, ou on dort.
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prologue

la maison est perdue au milieu d'un petit bois de conifères. les cîmes sont hautes, et épaisses. au sol, les racines s'enchevêtrent dans une bouillie d'humus, de feuilles mortes et de terre molle. les deux seules couleurs sont le vert sombre et le marron, en diverses teintes, le seul bruit est celui du vent qui fait lentement osciller et se frotter parfois les arbres. il n'y a pas d'oiseau ni de bête dans les parages.
à travers une trouée parmi les arbres serrés et affamés, on arrive à une petite clairière, au milieu de laquelle une maison est bâtie. c'est la nuit, et derrière les volets clos on distingue une lumière. la porte est ouverte, et des traces de pas vont de la maison vers la trouée ; ensuite, l'obscurité empêche de distinguer tout détail.
des chaînes pendent du plafond. les chaînes sont enroulées autour d'une poutre, et cadenassées pour rester bien accrochées. la poutre mesure trois mètres de long, elle traverse toute la maison ; il y a une dizaine de chaines accrochées, qui s'entrechoquent lentement. le vent entre par la porte, doucement, et son souffle suffit.
le mouvement des chaînes crée une ambiance de menace. elles mesurent plus d'un mètre, ça fait tomber leur extrémité à environ un mètre du sol.
dans la pièce il n'y a que cela, les chaînes ; pas de porte menant à une autre pièce, pas de meuble, rien d'autre. à les examiner minutieusement, les murs présentent en divers endroits, systématiquement à hauteur d'homme, des trous de clou auréolés de tâches brunes, probablement du sang sêché ; en examinant la fenêtre, on constate la présence de nombreuses empreintes digitales, un peu grasses, sur les carreaux ; le sol, si l'on regarde de près, révèle d'anciennes traces à la craie, effacées, et, comme les murs, des trâces brunâtre. Elles se dispersent sur toute la zone que surplombent les chaînes. le sang sêché se raréfie sur les extrémités, et sa concentration au centre est très importante ; le sol à cet endroit est encore très légèrement humide.
les seuls sons audibles sont liés au vent, qui souffle doucement entre les arbres, et agite les chaînes d'une oscillation très lente et presque silencieuse.
dehors, la terre est sèche juste autour de la maison, contrairement à la boue pourrie de sous les arbres. Les trâce indiquent que deux personnes ont marché ici ; leur profondeur et leur espacement apprend que les deux personnes s'efforçaient de marcher vite, en transportant quelque chose de lourd. rien, en revanche, ne permet de savoir si chacune transportait un fardeau, ou si les deux se partageaient une même charge. dans la trouée, la lumière est trop faible pour suivre les trâces, mais on peut supposer que c'est le seul chemin possible ; ensuite, dans le reste de la forêt, les traces se perdent dans un labyrinthe d'indications contradictoires.
la route passe non loin de la forêt. non loin de la route, il y a une autre maison, mais celle-ci est plus grande, et habitée par une famille d'immigrés russes qui ne parlent que turc. ils ne communiquent pas avec les habitants de tesk, et ne vivent que de leur maigre production agricole, et d'un peu de braconnage. peut-être ont ils vu quelque chose des deux hommes ? tout ce qu'il est possible d'affirmer, c'est qu'en ce moment ils dorment. aucune lumière ne filtre d'à travers les volets fermés, et un profond silence enveloppe la maison. ces gens se couchent tôt, car ils doivent fournir un travail harrassant pour simplement survivre ; leur sommeil est lourd, et leurs rêves sont sommaires.
le vent change un instant de direction, et apporte l'écho d'un moteur de camion, avant de tourner à nouveau et l'emporter définitivement.
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