REPRESSION DANS L EN

Désobéissances et micro-résistances.

Modérateurs : drÖne, LLB

Répondre
Avatar du membre
Ël Rapha
Hikikomori !
Messages : 2497
Enregistré le : 13 août 2009, 01:00

REPRESSION DANS L EN

Message par Ël Rapha »

Ca continue
http://chng.it/d2WMYDV5Zc

Hélène est professeure des écoles à l’école élémentaire Marie Curie depuis la rentrée 2014. Elle est militante dans le mouvement ICEM-pédagogie Freinet et c’est pour le projet pédagogique qu’elle avait choisi cette école, où Véronique Decker, également militante Freinet et syndicale à Sud Education 93, a été directrice pendant près de 20 ans.

Depuis la rentrée 2019, après le départ de Véronique Decker à la retraite, l’inspectrice de l’éducation nationale de Bobigny 1 n’a cessé de s’acharner sur une partie de l’équipe enseignante de l’école en usant de pratiques managériales autoritaires, culpabilisantes et infantilisantes qui remettent en cause un projet d’école instauré autour de la pédagogie Freinet depuis de nombreuses années.

Les enseignant·es de cette école très fortement impliqué·es pour le progrès et la réussite de leurs élèves ont fait part de leur grande souffrance. Leur travail a été sans cesse empêché. Il leur devient impossible de mener à bien leurs missions qui sont rythmées par des pressions hiérarchiques continues avec une remise en cause claire de leurs choix pédagogiques.

Il s’agit d’une situation d’entrave à la liberté pédagogique avec des procédés d’intimidation des enseignant·es soit pour les faire changer de pratiques sur la base d’affirmations non avérées et mensongères (la pédagogie Freinet serait responsable des faibles résultats aux évaluations), soit pour les faire partir en cherchant à diviser un collectif par des pratiques de cooptation de personnels missionnées pour cela ; ce qui nuit à l’ensemble de l’équipe et aux élèves.

La répression pédagogique a même mené l’IEN à interdire à Hélène de prendre une classe de CP à la rentrée 2020 car elle avait osé remettre en question la pertinence des évaluations nationales, tout comme de nombreux·ses collègues.

Cette année, l’acharnement a continué. Notre camarade, déchargée depuis le mois de septembre pour SUD Education 93, n’a cessé de subir des pressions hiérarchiques. Elle a reçu deux courriers de la part de la DSDEN lui demandant de se rendre à un entretien, hors temps scolaire et sans que le motif lui soit notifié. Elle a donc refusé de s’y rendre, comme elle était dans son droit de le faire.

Elle a ensuite reçu une convocation officielle le 18 décembre 2020. L’entretien a pris la forme d’un procès, alors qu’elle était déjà fragilisée par la succession de pressions hiérarchiques.

Le 4 février 2021, elle reçoit un courrier de la DSDEN du 93, lui demandant de venir consulter son dossier administratif mercredi 10 février à 16h, en vue d’une décision de « mutation dans l’intérêt du service » au prétexte de sa prétendue responsabilité dans les dysfonctionnements de l’école.

Cette décision est une sanction déguisée qui fait écho à la répression qu’ont subi nos camarades du collège République, également à Bobigny.

Dans un département où notre collègue Christine Renon s’est suicidée dans son école en mettant en cause la responsabilité de l’Éducation nationale dans la dégradation continue des conditions de travail et des missions des enseignant·es, cette décision est une nouvelle illustration de la politique délétère de Blanquer.

Nous nous interrogeons également sur le calendrier de cette mesure qui est prise en pleine crise sanitaire et dans un contexte de manque criant de moyens pour assurer les remplacements. La hiérarchie n’a-t-elle pas mieux à faire que de sanctionner des collègues plutôt que de mettre en place des mesures de protection pour les personnels et les élèves ?

Par ailleurs, par cette décision annoncée au milieu de l’année scolaire, l’administration compte priver les élèves de leur maîtresse sans prise en compte des conséquences psychologiques et affectives sur eux et elles. Quelle nouvelle marque de mépris pour les élèves et leur famille !

Enfin, nous constatons que, dans des situations gravissimes comme les violences sexistes et sexuelles au travail, l’administration répond aux organisations syndicales qu’elle ne peut suspendre l’agresseur alors qu’elle a la possibilité de le faire. En revanche, elle met des moyens en œuvre quand il s’agit de réprimer des militant·es syndicaux·ales.

Nous dénonçons cette nouvelle répression syndicale et pédagogique et userons de tous les moyens à notre disposition pour que notre camarade ne subisse aucune sanction.

Je demande :
- qu ’aucune sanction, sous quelque forme que ce soit, ne soit prise à l’encontre d’Hélène Careil
- que les entraves à ses choix pédagogiques et à ceux des collègues de son école cessent
- qu’elle soit maintenue dans son poste à l’école Marie Curie de Bobigny tant qu’elle le souhaitera
Avatar du membre
Ël Rapha
Hikikomori !
Messages : 2497
Enregistré le : 13 août 2009, 01:00

Re: REPRESSION DANS L EN

Message par Ël Rapha »

https://blogs.mediapart.fr/comite-de-so ... ons-syndic

Les organisations syndicales exigent la levée des sanctions contre des enseignants grévistes. Tribune du comité de soutien aux 4 de Melle, signée au niveau national par CGT Educ'action, FNEC-FP-FO, SNES-FSU, Sud Education, ainsi que par la coordination nationale de l'éducation, et au niveau de l'académie de Poitiers par CGT Educ'action, CNT-SO, FNEC-FP-FO, SGEN-CFDT, SNES-FSU, Sud Education
Du 12 au 16 octobre ont eu lieu à Poitiers les conseils de discipline des quatre enseignants de Melle.


D’abord suspendus huit mois à titre conservatoire, interdits de tout contact avec les élèves et les parents d’élèves, avec leurs collègues et amis, trois d’entre eux avaient déjà payé au prix fort l’exercice du droit de grève et de la liberté de manifester.


Cette remise en cause des droits syndicaux a suscité l’indignation de la communauté éducative du pays qui s’est très largement mobilisée tout au long de la semaine des conseils de discipline, à Poitiers et partout ailleurs en France. Ne tenant aucun compte de cette mobilisation inédite, le rectorat de Poitiers a préféré opter pour le passage en force, aussi bien à l’égard des personnels mobilisés que du respect des exigences propres à une procédure contradictoire.


Premièrement, il est à noter qu’aucun des conseils de discipline ne s’est prononcé en faveur des sanctions proposées par l’administration. Cette dernière a pourtant fait le choix de les maintenir et de sanctionner lourdement les quatre enseignants : une mutation d’office, une exclusion de fonction de 15 jours, un abaissement d’échelon et un blâme.


A ce manque de prise en compte de l’expertise des instances paritaires, censées garantir l’équité des procédures, s’ajoutent les nombreuses irrégularités qui se sont fait jour lors des conseils de discipline. Les procédures disciplinaires reposaient sur l’existence de cinq rapports, tous rédigés par des membres de l’administration, s’accordant à réinterpréter l’exercice des droits syndicaux en faute professionnelle.

Une enquête administrative était censée venir objectiver les allégations contenues dans ces mêmes rapports, en vertu du respect de la présomption d’innocence et du principe contradictoire.


Or, dans un courrier datant du 26 mai, Mme La Rectrice de l’Académie de Poitiers affirme que l’enquête en question n’a « pas pour vocation de questionner les faits rapportés ». Le 14 octobre, jour du troisième conseil de discipline, Monsieur le Secrétaire Général du rectorat de Poitiers reconnaît que l’enquête administrative n’a pas permis d’objectiver les cinq rapports en question. Le 16 octobre, l’administration se désolidarise officiellement des méthodes de l’enquête administrative. Elle a, de plus, assumé le choix de ne convoquer aucun témoin lors des conseils de discipline, pas même les auteurs des rapports, excluant ainsi toute possibilité de confrontation et privant les quatre enseignants de leur droit à un réel débat contradictoire. Ces méthodes contreviennent aux principes les plus fondamentaux du droit, qui stipulent que toute procédure d’accusation se doit de respecter les exigences d’objectivité et d’équité.


Ces sanctions semblent, de plus, remettre en cause la possibilité même d’un dialogue social entre l’institution et la représentation syndicale puisqu’elles ont été prises en dépit de l’avis unanime des représentants des personnels qui, toute sensibilité confondue, se sont prononcés pour l’absence de sanction.


Nous, personnels de l’Education, demandons à notre ministre de garantir les libertés fondamentales que sont le droit de grève et le droit syndical. Nous lui demandons, à cette fin, de bien vouloir respecter le vote des représentants du personnel en levant les sanctions prises à l’encontre des quatre enseignants de Melle.

Signataires :

- Le comité de soutien aux 4 de Melle

Au niveau national :

-SNES-FSU
- Fédération SUD ÉDUCATION
- FNEC-FP-FO
- CGT EDUC'ACTION

- Coordination nationale de l'éducation

Au niveau de l'académie de Poitiers :

- SNES-FSU

- SGEN-CFDT Poitou-Charentes

- CNT- SO

- CGT EDUC'ACTION

- FNEC-FP-FO

- SUD EDUCATION
Répondre