C'est un peu curieux de poster une FAQ (Foire Aux Questions) sur un forum où aucune question n'a encore été posée.
En fait, pour ce premier post de ma part, j'avais envie d'amorcer la pompe à tchatche en partant d'une FAQ que j'avais commencé à rédiger du temps où j'écumais encore usenet, et en particulier fr.rec.arts.musique.electronique. de nombreux points sont restés incomplets, et si quelqu'un se sent d'apporter sa contribution, tant mieux !
Je reprends donc ici l'essentiel de cette FAQ, en l'adaptant pour Room 101, et en espérant qu'elle évolue un peu plus vite que sur frame...
Quelques points de repère concernant les musiques électroniques
Sommaire
1. FAQ du forum "Réflexions"
1.1 Quelles sont les dernières modifications de la FAQ ?
1.2 Pourquoi une FAQ ?
1.3 Les musiques électroniques et les forums de discussion
2. Questions fréquentes
2.1 Comment caractériser tel ou tel style ?
2.1.1 La techno
2.1.2 L'EBM (Electronic Body Music)
2.1.3 La house
2.1.4 La Jungle et le drum'n'bass
2.1.4 L'ambient
2.1.4 Le dub
2.1.4 L'electronica
2.1.4 L'indus
2.1.4 L'électro-acoustique
2.2 Comment trouver de la musique électronique sur le web ?
2.2.1 Sites web (artistes, labels, portails)
2.2.3 Retrouver le titre d’un morceau
2.3 Quels sont les principaux types de lieux où écouter de la musique électronique ?
2.3.1 Les raves
2.3.2 Les free-parties
2.3.3 Les bouâtes de nuit
2.3.4 Les festivals et technivals
3. Comment bien discuter de musique ?
4. Bibliographie
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1. FAQ du forum "Réflexions"
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1.1 Quelles sont les dernières modifications de la FAQ ?
5.11.02 : ajout d'éléments dans la section "electronica". J'ai utilisé un post que j'avais envoyé sur fr.rec.arts.musique.electronique, post assez partial vu qu'il s'inscrivait dans une discussion houleuse, mais pour la FAQ rien n'empêche quiconque d'apporter des suggestions quant au fond ou quant à la forme.
1.2 Pourquoi une FAQ ?
Cette FAQ regroupe les questions/réponses les plus fréquemment
rencontrées sur fr.rec.arts.musique.electronique. Une FAQ est
utile pour les raisons suivantes :
- aider les nouveaux à ne pas poster pour la nième fois une question
dont la réponse est évidente pour les habitués.
- aider nouveaux et habitués à réguler des comportements discursifs
parfois plus empreints de passion plus que de raison
1.3 Les musiques électroniques et les forums de discussion
Sur Usenet :
Forum francophone :
fr.rec.arts.musique.electronique
Forums anglophones :
alt.music.* en comporte un grand nombre, dans l'anarchie propre à la
hiérarchie alt (ambient, aphex-twin, autechre, chemical-bros, ebm, electronic, elo, fatboy-slim, house, industrial, klaus-schulze, kmfdm, kraftwerk, mr-bungle, new-wave, nin, techno, etc.)
rec.music.* de même, de façon plus ordonnée (ambient, industrial,
techno, synth)
Forum germanophone: de.rec.music.elektronisch
Sur le Web :
- ici même !
- http://www.freetekno.org/ : forum issu du milieu free-partie (avec demande explicite de la part du modérateur de ne pas y aborder de sujets "politiques". Sur ce forum, les gens pensent encore que la free a de l'avenir et un intérêt
- http://www.icilombre.org/ : idem, sauf qu'il est permis d'y discuter de politique
- http://www.3boom.net/ : forum issu du milieux free-partrie du Sud, mais qui prend nettement ses distances avec la free. Le forum n'a plus l'air très actif.
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2. Questions fréquentes
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2.1 Comment caractériser tel ou tel style ?
Caractériser un style est une tâche extrêmement complexe. La
problématique des "genres" occupe la philosophie depuis Platon, aussi ne
s'agit-il pas ici de tenter une telle aventure autour des musiques
électroniques, mais de proposer très succinctement et sans la moindre
prétention de rigueur quelques pistes qui devraient vous permettre de
vous repérer plus facilement dans les bacs de vos disquaires favoris. On
se contentera donc de lister quelques traits stylistiques et de donner,
pour chaque style, une brève liste d'artistes.
2.1.1 La techno
Le terme apparaît dès les années 70 pour qualifier la musique de
Kraftwerk ("techno-pop"). Dès le début des années 80, le terme se diffuse
plus largement et concerne principalement des musiques utilisant le trio
boîte à rythme/sampler/synthé. A ce stade, ces musiques restent encore
très marquées par la structure des composition rock/pop
(couplets/refrains) et leurs musiciens mobilisent toujours une attitude
proche du punk-rock. Exemple : DAF, Front 242, Cassandra Complex, Split Second, etc. Aujourd'hui que ce terme s'est largement répandu, on peut considérer qu'il ne veut plus rien dire du tout : si tout est techno,
alors c'est que le terme ne discrimine plus rien. Il vaudrait mieux
l'abandonner pour la clarté des discussions sur frame.
2.1.2 L'EBM (Electronic Body Music)
C'est la "techno" telle qu'on la pratiquait au début des années 80 :
rythmes martiaux et "virils" issus de la scène gay de l'époque (j'ai lu
une fois cette savoureuse expression : "c'est un groupe moustache" !),
samples répétitifs (voix d'animateurs radio, sons extraits de films,
etc.), basses analogiques. On y trouve encore des restes du romantisme
noir de la cold-wave ou les tendances bruitistes issues de la musique
industrielle. Une compilation parue en Vinyle ainsi qu'en vidéo sous le
titre de "Electronic Body Music" permet de lister les groupes qui se
reconnaissent apparemment sous cette appellation :
The Manufacture
Meat Beat Manifesto
Borghesia
Revolting Cocks
F242
Greater Than One
KMFDM
Ministry
Skinny Puppy
On peut aussi penser à un "coup" publicitaire, vu l'hétérogénéité des
groupes. Mais c'était aussi ça, les 80's : diversité et mélanges en tous
genres !
2.1.2 La house
2.1.3 La Jungle, le Breakbeat et le Drum'n'bass
Au cours des années 90 émergent, principalement à Londres, des styles de musique en rupture avec le beat binaire de la tek et de la house. Les principales caractéristiques de la Jungle, du Breakbeat et de la Drum’n’bass sont en effet d’utiliser des rythmiques ternaires (ou du moins des rythmiques binaires mais très syncopées) proches de celles utilisées en jazz. La complexité des constructions rythmiques est alors sans commune mesure avec la simplicité du reste des musiques électroniques : les breaks sont omniprésents, et la caisse claire s’affole sur des tempos rapides. La basse, elle, emprunte au Dub sa lourdeur caractéristique, mais se teinte souvent de fréquences ou de résonances plus agressives. Le rap ou le hip-hop ne sont pas loin non plus, et les vocaux, quand ils sont présents, s’en ressentent. Il est bien difficile de distinguer entre Jungle, Breakbeat et le Drum’n’bass : à part l’omniprésence et la mise en avant des sons de basse et des percussions, on peut tout au plus concéder que la Drum’n’bass (d’n’b) est plus souvent « survolé » de nappes synthétiques planantes que la Jungle ou le Breakbeat (dont la densité instrumentale est plus importante). On constate aussi parfois une tentation plus expérimentale du côté du d’n’b (avec des ponts vers l’electronica minimaliste, ou l’indus bruitiste). Cependant, les pistes se brouillent encore quand on considère que les structures des morceaux, contrairement à la Trance par exemple, fonctionnent souvent sur un modèle couplet/refrain proche de la pop (dont la jungle ne renie pas les aspects très mélodiques), voire du rock/punk (pour la vitesse et l’énergie violente qui se dégage de certains mixes). Enfin, la d’n’b/jungle/breakbeat est plus généralement une musique écoutée en clubs qu’une musique de rave. Quelques groupes ou DJ caractéristiques :
Alex Reece (Jungle jazzy)
Goldie (Jungle jazzy)
Grooverider (Jungle jazzy)
Roni Size (jungle jazzy)
Klute (d’n’b au son très dur)
Matrix (d’n’b au son très dur)
S’Apex (d’n’b/electronica minimaliste)
Scorn/Mick Harris (d’n’b/dub-indus/dark)
Kid Loops (jungle)
Photek (jungle très jazzy)
2.1.4 L'ambient
2.1.5 Le dub
2.1.6 L'electronica
C'est quoi l'electronica, au juste ?
Ca n'a jamais été un genre défini, et c'est ça qui en fait l'intérêt. Je
sais qu'actuellement certains s'approprient le label "electronica"
(suivez mon regard torve en direction de Warp et Aphex Twin), mais je
pense que l'electronica n'a rien à gagner à de tels parrainages
commerciaux et simplificateurs : ce n'est pas un genre, mais une
communauté définie par son refus des genres justement. D'où je parle
quand j'énonce une telle affirmation ? Je parle depuis l'expérience que
j'ai des festivals electronica français, qui sont souvent des festivals
internationaux. Donc, ma non-définition de l'electronica est celle qu'on
pratique dans ces festivals : laissons les acteurs de ce non-mouvement
refuser de se définir eux-mêmes !
Qu'entend-on dans ces festivals (Artooz, Noise Museum, Fear Drop en
particulier) et dans certains mini-festivals organisés par
d'authentiques non acteurs de ce non mouvement (par exemple : Bip-Hop) ?
On n'y entends certainement pas du Warp ni de l'aphextronica (nom usurpé
par les fan2 Aphex twin), mais :
- de l'expérimental bruitiste post-industriel, souvent sans rythme ni
mélodie (Silk Saw, Rapoon, Norscq, Lull, Le Dépeupleur,
Pinhas/Dantec/Spinrad, etc.). Grandes nappes atmosphériques ou
stridences insupportables. Le pire de ce non genre est, à mon avis, DJ
Speedranch et Jansky Noise (des punks hurleurs et stupides lookés comme
des malades et qui hurlent sur un bruit blanc saturé de distorsions).
Parfois ce bruitisme est superbe et intelligent (Lull, Collapse ou Silk
Saw, en particulier. Pinhas, avec sa guitare, assure bien aussi)
- du bleep-bleep (la même chose, mais avec des rythmiques branques et
organiques. Par exemple, Mouse on Mars, Köhn, Celluloïd Mata, ServoValve
ou Fx Randomiz. Le bleep peut être joué sur des guitares préparées,
c'est à dire désaccordées, jouées à plat sur les genoux et manipulées à
l'aide d'inducteurs magnétiques (par exemple : James Plotkin ou Walkman
& Staukhausen). Le bleep, parfois appelé "grouic-grouic music" (dans la
tradition drönésienne du foutage de gueule) s'inscrit dans une certaines
tradition issue de l'électro-acoustique : utilisation d'instruments
"préparés" (à la John Cage) et de bandes magnétiques pré-enreguistrées
et mixées en live sur plusieurs Revox. Mais le bleep peut aussi se
contenter d'un modeste PC portable. Voir par exemple les superbes lives
de Servovalve avec Def Von.
- de l'electro-ambient dark orienté dub-indus : Fragile, Dither, Scorn,
Techno Animal, Third Eye Foundation, David Shea, Scanner, etc. Ca, c'est
le noyau dur de l'electronica : des trentenaires passés par le punk,
puis l'indus, et venus à l'électronique par le dub-indus. Votre
serviteur se sent à l'aise dans ce milieu, même s'il n'y a pas encore
percé à sa grande honte... Parfois, ça sonne carrément breakbeat :
Scorn/Mike Harris ou Xingu Hill. En fait, c'est du breakbeat, mais
orienté indus, et pas jungle.
- des trucs plus dansants voire carrément electro-indus : Roger Rotor,
Pan Sonic, Dive, Electonic@t, etc.
- du post-rock : Aspic vs Blue Baboon et d'autres dont j'oublie le nom.
Ca vire parfois au rock acoustique mâtiné de pop sixties. Pas trop mon
truc, mais ça passe dans les festivals electronica.
Voilà, j'en oublie des tonnes, mais c'était juste pour dire que
l'electronica n'est pas un genre figé, et c'est pas Aphex Twin qui le
définira. Ah non alors ! L'electronica, c'est le dernier rempart des
musiques électroniques contre la marchandisation et les stéréotypes de
la techno. J'espère que ça restera un non-genre et que les gens
continueront longtemps de ne rien comprendre à ce foutoir !
2.1.7 L'indus
2.1.8 L'électro-acoustique
2.2 Comment trouver de la musique électronique sur le web ?
2.2.1 Sites web (labels, portails)
Labels :
Portails :
2.2.2 Retrouver le titre d’un morceau
http://www.cddb.com/
2.3 Quels sont les principaux types de lieux où écouter de la musique électronique ?
§ là, ce serait bien que certains se dévouent pour résumer l'essentiel de
ce qu'il faut savoir autour de chacun des points listés : histoire,
usages, lieux qui comptent.
2.3.1 Les raves
2.3.2 Les free-parties
2.3.3 Les bouâtes de nuit
Une refrain de Split Second (LP « Kiss of fury », 90) résume bien ce que nombreux amateurs de musique électronique pensent des bouâtes de nuit : « Qui veut donc mourir d’ennui dans les boîtes d’envie ? Qui veut donc mourir d’envie dans les boîtes d’ennui ? »
§ merci à vous de compléter si vraiment les boites vous inspirent…$
2.3.4 Les festivals et technivals
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3. Comment bien discuter de musique
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C'est typiquement le genre de discussion qui n'apporte rien si on en
reste à ce stade de l'argumentation. Rien n'autorise un posteur à
critiquer frontalement les goûts d'un autre, et toute discussion qui
prend ce chemin se termine fatalement par une engueulade.
On doit, dans la mesure du possible, tenter de dépasser l'exposé de ses
goûts pour ARGUMENTER : un argument est une proposition qui donne les
raisons pour lesquelles on peut la considérer comme vraie. Si j'écris
"j'aime Jean Michel Jarre", c'est peut-être vrai (non !), mais ce n'est
pas un argument. Par contre, si je dis : "JMJ est un artiste détestable
car il vise uniquement des parts de marché", alors là il commence à y
avoir matière à discussion : je peux refuser l'idée que JMJ est seulement
un bon commerçant, je peux argumenter en disant pourquoi je pense que JMJ n'est pas un artiste (parce que je pense, par exemple, que l'art
s'adresse à une élite et n'a rien à voir avec le commerce), je peux
nuancer l'idée selon laquelle JMJ n'a jamais fait autre chose que vendre
au grand-public, ou je peux enfin dénier au posteur le droit de définir
l'art selon la conception romantique d'une expression singulière destinée
à un petit nombre : on aura alors droit à une belle engueulade sur le
thème de "l'élite contre les masses", et ce sera bien plus rigolo que :
- "J'aime JMJ. Qui veut discuter avec moi ?"
- "pauvre con décérébré ! Moi je n'aime que Scorn"
- "Bouffon ! T'as des goûts de chiottes !"
- "Sale fasciste !"
4. Bibliographie
BUSSY, Pascal. « Le mystère des hommes-machines », Pascal Bussy, Nancy : éd. Camion Blanc, 1996 [traduit de «Man, Machine & Music», SAF Publishing Ltd, Wembley (c)1993]
§à compléter§
FAQ : les musiques électroniques
Modérateur : drÖne