Alba : alternativa boliviana para la America (Plan B latino)

[drÖne]

Pendant que l'Europe s'enferme dans un conservatisme économique et politique qui exclue les plus faibles pour mieux assurer le pouvoir des nantis, pendant qu'Attac s'embourbe dans des querelles d'appareil, pendant que la gauche française et européenne n'en finit plus d'être de droite et de copier les discours sécuritaires de l'extrême droite, bref, pendant que tous les acteurs susceptibles de réorienter une Europe en perte de repères se contentent de penser qu'aucun autre monde n'est possible ni souhaitable, les pays latino-américains semblent en passe de réussir un pari fou : prendre leur indépendance vis à vis des USA et inventer des alternatives économiques, politiques et culturelles aux dogmes libéraux.

Quelques pistes.

Tout d'abord, dans le Monde Diplomatique n° 667 de juin 2006 (merci LLB d'avoir attiré mon attention sur ce texte), vous trouverez page 20 un article de Bernard Cassen sur le dernier sommet entre l'UE et l'Amérique Latine + Caraïbe. Il fait le point sur les principes politiques et économiques impulsés par la gauche bolivienne dans le cadre de l'ALBA ("alternativa boliviana para la America", mais ALba signifie également l'aube en espagnol), et montre qu'une autre mondialisation est réellement en train de se mettre en place dans ces pays, basée non pas sur la concurrence et le reforcement des pôles déjà privilégiés, mais sur la coopération politique, culturelle et économique. Une sorte de modèle coopératif à l'échelle d'un sous-continent.

Voici maintenant un autre texte du Diplo, cette fois ci de février 2006 (et donc déjà archivé en ligne) qui présente les principes de l'ALBA : http://www.monde-diplomatique.fr/2006/02/SADER/13164

Voilà enfin le site web de l'Alba (en espagnol, mais bon, ça se comprend assez facilement) : http://www.alternativabolivariana.org/index.php

Tout cela se construit démocratiquement, sans violence, et devrait être un exemple pour la gauche française, qui reste incapable de prendre la mesure des enjeux de ce XXIème siècle et de la nécessité d'un changement radical de modèle et de pratique politique. Cette gauche qui ironise en choeur avec la droite, les Verts et des médias de plus en plus serviles, sur la soi-disant incapacité des altermondialistes à proposer un Plan B après le NON au référendum européen, pourrait pourtant trouver en amérique latine des exemples en passe de réussir et qui mériteraient qu'on s'y attarde avant de déclarer qu'aucun autre monde n'est possible.

+A+