Par Le Lion Bleufleurophage
Karl Plattner
Karl Plattner a été un ami à nous, peintre et graveur autrichien décédé il y a une dizaine d’années. Sa femme continue d’être une amie. Il s’est suicidé, c’était un très grand dépressif, inquiet, instable. Ses gravues sont magnifiques, avec des cadrages qui jouent sur le fait que la scène étant tronquée, l’interprétation reste toujours très ouverte. Ici le squelette et la fleur, si fragile, semblent s’inscrire dans la fameuse grande tradition des vanités, mais dans le même temps, le squelette lui-même tient la fleur, et l’offre comme dans les annonciations, où l’Ange Gabriel brandit parfois le Lys. Il y a quelque chose d’ambigü, d’ironique et d’émouvant, dans ce fragment de scène où le rapport entre le squelette vivant et la fleur appelle des interprétations de toutes sortes et ridiculise un peu dans le même temps toute cette activité interprétative vaine finalement, ce qui remet le thème de la vanité à un autre niveau.