Premier ready made juridico-artistique de l’ère numérique
DrÖne 1er, La Présidictature, Le Colonel de division délégué aux affaires artistiques Albrecht Von Schmurdtz, l’Öberstumpfürher Helmutt Ayagon du Ministère de la culture et de l’économie du marché de l’art contemporain, ainsi que le Général de brigade Vassili Brutalonov du Ministère de la libre communication ont la joie et l’honneur de vous inviter à découvrir en avant première le premier ready made juridico-artistique de l’ère numérique.
:: http://www.drone-zone.org/pages_html/lol.html ::
Cette oeuvre réalisée par le Présidictateur lui-même, selon les principes dégagés par l’Institut Supérieur des Sciences interrogologiques Contemporaines de Dröne_City, a pour objectif d’interroger le statut de l’auteur et de l’œuvre dans la société, ainsi que celui du droit à l’ère numérique.
Toute œuvre d’art contemporain susceptible d’accéder au rang de produit culturel dans le cadre de la nouvelle économie ultra libérale du marché des idées toutes faites se devant d’interroger quelque chose, et en particulier le processus par lequel elle a été produite, nul ne pourra plus ignorer à quel point le Présidictateur est un artiste contemporain de haut niveau interrogologique.
Le temps de réalisation d’une oeuvre d’art n’intervenant pas dans la qualification de sa contemporanéité intrinsèque, nul ne saurait dorénavant mettre en cause la légitimité écrasante acquise par le Présidicateur dans le champ du marché de l’art e-contemporain : le ready made aujourd’hui exposé dans la Dröne-zone a été réalisé en moins de 3 minutes, et n’a nécessité aucune maîtrise technique particulière. En effet, soucieux de donner une dimension rationnelle à chacune de ses réalisations, le Présidictateur a utlisé :
- un texte original sous copyright, à savoir le texte de la Licence Art Libre
- un logiciel en ligne de modification syntaxico-lexical : le Débilitron
- un logiciel payant cracké : DreamWeather 3
La combinaison de ces trois éléments, ainsi que le génie visionnaire du Présidictateur permettent d’interroger rationnellement et de manière économique différents aspects de l’art contemporain :
- L’auteur : qui est l’auteur de cette oeuvre sublime ? Ni l’auteur original, ni le Débilitron, ni le Présidictateur. Mais alors qui, hein ? Qui ? Qui a fait ça ?
- L’œuvre : qu’est-ce qui fait “œuvre” dans ce travail ? La réappropriation du texte de la LAL (un texte juridique réalisé sous copyright et définissant le Copyleft), son débilitronage et son htmlisation par un logiciel commercial cracké ont pour enjeu de brouiller symboliquement les frontières longtemps figées qui séparent l’artiste de l’artisan, le pirate du juriste, l’intellectuel du crétin, l’honnête travailleur du branleur dilettante de service. La question posée est donc : quoi ?
- Le dispositif d’exposition : avant la censure de cette oeuvre par Copyleft_Attitude (elle n’est resté en ligne que quelques mois), on accédait à cette oeuvre en passant par le site artlibre.org, ce qui le détournait de sa fonction première de site d’information sur le droit d’auteur. On pouvait donc légitimement se demander : où ? Oui, où ça ? D’où ça parle, tu ‘ois ?
- Le droit : tout cela est-il bien moral ? Nous laisserons l’Histoire juger.