Planifier l’ennui : fermetures annoncées de plusieurs salles de spectacle à Lyon afin qu’en 2013 la culture soit silencieuse, servile, et aux ordres du marché
Planifier l’ennui : fermetures annoncées de plusieurs salles de spectacle à Lyon afin qu’en 2013 la culture soit silencieuse, servile, et aux ordres du marché

Planifier l’ennui : fermetures annoncées de plusieurs salles de spectacle à Lyon afin qu’en 2013 la culture soit silencieuse, servile, et aux ordres du marché

Quelques infos en provenance de la petite bourgade provinciale de Lyon, qui n’aime décidément pas la musique amplifiée, ni la musique tout court, et qui ne considère la culture que comme un réflexe d’achat conditionné par la publicité urbaine :

Sonic

Dans le même style, on apprends grâce à Dogmazic Lyon la fermeture prochaine du Citron :

LE CITRON SUSPENDRA SA

PROGRAMMATION CONCERT AU SOIR DU

1er MARS
Depuis trop longtemps déjà les petites scènes de proximité sont laissées dans un état d’abandon qui les condamne à une disparition programmée par les autorités, caractérisée par les agissements « délirants » de « l’écologie urbaine » depuis de nombreuses années.

Si aujourd’hui j’ai choisi de suspendre les concerts à partir de début mars, cette décision n’est pas motivée par de nouveaux tracas administratifs, du moins pas encore selon l’adage « ça n’arrive pas qu’aux autres ». Elle est due à l’écoeurement, la lassitude de devoir travailler sous une perpétuelle menace de voir débarquer la police (selon les ordres des politiciens) du à un coup de fil d’un voisin pour nuisances sonores. Risques accentués aujourd’hui par l’interdiction de fumer à l’intérieur des lieux. En effet l’observation de l’environnement répressif lyonnais oblige à l’anticipation. (Anticipation : notion inconnue des politiques plus adeptes de la rustine sur les trous de chambre à air et spécialistes en division des populations leurs permettant de se maintenir au pouvoir !)

Facteurs externes : l’épuration commencée il y a quelques années a déjà fait disparaître plusieurs lieux ou tout au moins obligé certain à ne plus faire de live amplifiés. Le lissage continue : les lieux rappelés à l’ordre et ceux visités par les services de police, sont comme par hasard tous privés. Ils comblent pourtant un manque indiscutable dans la « pseudo » politique culturelle de la ville en matière musicale. Aujourd’hui un seul chiffre (forcément approximatif : 3000 groupes tout style confondu) suffit à démontrer l’incontournable besoin de scènes de proximité. Sinon la nomenclature élitiste « bobo (f) » expliquera, par quelle magie, aux groupes de petite notoriété sur quelle scène et combien de concerts ils pourront donner dans leur ville natale ! Sans doute un silence éloquent de plus en guise de réponse du fakir à la culture. (euh adjoint à la culture pardon).

Facteurs internes : après 2 ans ½ de programmation au Citron, les ingés-son (Lyon in Rock) et moi sommes arrivés à la conclusion que nous avions atteint les limites de ce que nous pouvions faire : Isolation phonique renforcée (dans la mesure de faibles moyens), avec l’aide constructive de + de 300 groupes qui y ont joué (ils peuvent en témoigner) nous avons cherché à modérer l’impact sonore à sa source : grosse caisse assourdie au maxi, caisse claire tamisée, fréquence basse mini, volume sonore général calibré… Certes au fil des concerts des progrés considérables apparurent, renforcés par un public souvent très nombreux bloquant par sa masse les effets sonores. Progrès conséquents mais insuffisants pour garantir l’absence totale de nuisances sonores compte tenu du contexte d’intolérance créé par l’écologie urbaine. Seule une véritable insonorisation peut résoudre le problème ce qui pose la question budgétaire. (2ème partie).

Une politique culturelle en matière musicale complètement irrationnelle :

Tout d’abord la création musicale, artistique, populaire sous toutes ses formes, ne naît pas dans un bureau le nez sur un dossier. Elle ne relève pas des technocrates ! Elle vient d’en bas, du terrain. Les 1er frémissements de telle ou telle tendance sont d’abord ressentis dans les structures de petite capacité véritable lien ombilical. Un lieu c’est souvent un courant scénique et un public qui lui correspond. Le Citron, identifié rock & pop, a largement contribué à l’avènement de la scène rock lyonnaise actuelle. Alors que ce courant musical était déjà en ébullition dans toute la France, il a été… on dira « oublié » par le circuit « officiel » même si depuis un an les groupes majeurs de cette scène sont reconnus parce qu’un public toujours plus nombreux s’identifie à ce style et donc à eux compte tenu de leur qualité (cf edito Lyon in Rock festival 2007). Eh bien non, les pouvoirs culturels lyonnais par une politique d’une incohérence hallucinante ont investi des moyens pharaoniques par exemple dans des salles qui pour l’une d’elle est condamnée dès sa genèse à disparaître seulement quelques années après sa rénovation et une autre (dans le même coin d’ailleurs) dont l’activité ne dépasse pas les quelques semaines l’an… Comme si ça ne suffisait pas, on sabre à la hussarde les petits sous les yeux hypocritement détournés des bobos cultureux. Il est vrai que l’objectif est de tout mettre au Confluent.

Lyon ville au rayonnement culturel international (faut pas rire c’est sérieux !). Incapable de se rendre compte de ce qui se passe en son sein, on voudrait nous faire croire que les yeux du monde sont braqués sur la capitale des Gaules, certains poussant l’audace d’une comparaison avec une ville catalane… on n’a pas du voir la même. Certes le 8 décembre (plus touristique que culturel), les nuits sonores et 2 ou 3 trucs IP font l’arbre qui cache la foret. Mais que dire de la Biennale Contemporaine, fiasco sans précédent au budget élyséen, « chaos » debout par la off ! Justement v’a rien à dire ! Peu importe puisque l’élite se la racontera entre eux autours de petits fours (pas de chez LIDL) et payés par le petit peuple qui de toute façon n’y comprend rien. Véritable petite noblesse d’un petit Duché où les vassaux privilégiés du système se comportent tels des suzerains de domaines qui ne sont pas les leurs, dilapidant un argent qui ne leur appartient pas.

En son temps et puisque tout est politique un concept « bar-concert » fut mis en place. Mais coupés du monde réel les politiciens d’aujourd hui, plutôt que de l’améliorer, l’effacent…

FRED.
LE CITRON

2 commentaires

  1. LE COLLECTIF DES MUSICIENS ET RUPTURE 2013

    S’ALLIENT POUR DENONCER LA MORT PROGRAMMEE

    DE LA CULTURE ÉMERGENTE A LYON.

    APRÈS LES PROMESSES NON TENUES

    DE L’ÉQUIPE LYON 2013

    ET DE LA MAIRIE DE LYON,

    L’ULTIMATUM FIXÉ JUSQU’À FIN JUIN

    EST ARRIVE A SON TERME,

    ET PERSONNE NE NOUS REÇOIT.

    LES PETITS LIEUX,

    LES ARTISTES ÉMERGENTS

    LES ASSOCIATIONS

    NE

    SONT

    NI ÉCOUTÉS

    NI REPRÉSENTÉS AU SEIN DES STRUCTURES OFFICIELLES

    ET MEURENT AU PROFIT DE L’ÉVÉNEMENTIEL
    BLING BLING !

    DÉFENDONS LA VIE CULTURELLE AU QUOTIDIEN !

    AMÉNAGEONS LA VIE NOCTURNE DE MANIÈRE COHÉRENTE

    Le temps de l’action est donc venu pour les collectifs

    En effet, la saison est finie et l’équipe de Lyon 2013 nous snobe toujours, la mairie n’écoute pas nos revendications.

    Du 7 au 12 juillet à 18h45,
    nous vous invitons donc à nous rejoindre
    Place de la Comédie, devant l’Opéra,
    pour faire entendre la voix de la contre-culture et des artistes émergents.

    Venez avec vos instruments, ou venez tout court !
    Association, petits lieux, musiciens émergents, arts de rue, vos métiers sont en jeux !
    Mobilisons-nous !
    Le Samedi 12 juillet, conclura la semaine d’actions par une manifestation de 18 à 20h.

  2. Je suis actuellement en Argentine pour plusieurs mois, mais tous mes voeux pour cette manifestive à laquelle j’aurais aimé participer. Il est temps, pour tous et partout, d’entrer en résistance !

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